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Tu souffres mais tes larmes te rendent plus belle.
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- ... Es-tu fou Bassir !? Ne te rends tu pas compte de l'état dont laquelle tu l'as mise !? Et si elle avait eu un grave problème, que ferais-tu ? Inconscient. Espèce d'idiot ! Combien de fois t'ai-je dit de ne plus oser lever la main sur elle !? Combien de fois !?

Alors que des débris de voix parvenaient à mon ouïe, je me réveillais tout doucement de ce rêve lointain où j'avais émergé. Ce rêve, ou plutôt ce cauchemar où je croupissais depuis bien trop longtemps. J'ouvrais alors mes yeux, curieuse de savoir où je me trouvais désormais. Dans mes souvenirs, seul le visage de Monsieur Samir m'étais apparue.

Et pour la première fois, j'avais été ravie de le voir au pied de cette porte. Je découvrais alors une salle immaculée de blanc, ce qui pour moi, s'associait plus à une chambre d'hôpital. Je lorgnais ainsi la salle de mes pupilles affaiblies, et de là, j'avais pu déterminer la présence de mon époux. Et bien sûr, celle de Monsieur Samir. Tout deux m'offrant indéniablement, leurs dos.

- Mais papa elle m'avais poussé à bout, elle a osé me donner un ordre. Un ordre, à moi. Tu t'en rends compte ? Et en plus, elle lui ressemble tellement. En tout, et pour tout.

Je fronçais les sourcils alors que leur discussion continuait encore et encore. De ce que j'entendais, Monsieur Samir réprimandait Bassir pour son comportement à mon égard. Une chose qui, avait su rafraîchir mon cœur dépité par ce monstre. Au moins, il était la seule personne dans ce bas monde,  capable de tenir tête à Bassir.

Alors, j'espérais que ses coups ne soient plus que de lointains souvenirs. Car, un jour, mon corps n'aurait plus assez de force pour accueillir ses coups. Alors moi aussi, tout comme maman, je m'en irai. À travers le vent et près d'elle, pour apaiser cette souffrance qui hante mes pensées. Je m'en irais. Et cette sensation, refaisait violemment surface.

Cette envie, de régurgiter tout ce dont, mon estomac possédait. j'avais encore des nausées. Une nouvelle fois, un mal de tête atroce, et une affreuse envie, de refermer les yeux. Mais, je ne voulais pas, je préférais observer ces deux hommes. Comme si leurs paroles, étaient des médicaments à mes problèmes.

- Ça suffit! Je te l'ai déjà répétée maintes fois, elle n'est pas Naomie. Et elle ne le sera jamais! Elle, elle est Hawa, vivante et future mère de tes enfants. Mes petits fils. Comprends-tu cela? Est ce que ces mots percutent bien assez ton cerveau ? Elle est vivante, contrairement à cette Naomie qui périt sous terre !

- Papa...

- Il n'y a pas de papa qui tienne. Tu fermes ta gueule et tu obéis. Car, s'il lui arrive quelque chose qui puisse entraver tous les projets que j'ai mis tant de peine à construire, tu oublieras que c'est mon sang qui parcourt tes veines. Et ce jour là, je n'hésiterai pas à te faire du mal.

Je regardais cette scène la gorge serrée et le cœur battant, était-il vraiment capable de faire du mal à Bassir ? À son propre enfant, son sang ? Mais quel genre de père est-il ? Quel genre de père ferait un truc pareil ! Un monstre, sans doute. Un être dépourvu d'amour et de sentiment. La voix dans ma tête, n'avait cessé d'abdiquer alors que j'étais tourmentée par ses mots. Cet homme est si diabolique, pensais je.

Même si ses avertissements contre Bassir m'assuraient une quelconque protection, il n'en restait pas moins, qu'il était prêt à anéantir son fils. Et tout cela, pour satisfaire sa détermination à avoir un héritier. Je fixais alors mon époux, ce dernier se tenait là, la tête vers le bas et les mains croisées derrière son dos. Ainsi, il se contentait juste de hausser la tête à chacun des propos de son géniteur. Sans jamais oser rétorquer.

- Alors, je te le redis encore. Que ce soit la dernière fois que tu oses lever ta main sur elle. N'oublies pas, elle est celle qui apportera mon petit-fils. Alors, traites la comme un diamant. Et non, une soumise.

Cette envie de vomir se faisait désormais plus présente. Alors, je n'avais eu d'autres choix, que d'exécrer, ce liquide jaunâtre au pied de mon lit. Alors que cette substance amère traversait mon organisme pour se rabattre sur le carrelage, j'avais eu droit, à l'entrée d'une dame et à l'inquiétude de Monsieur Samir.

- Hawa mon enfant, tout va pour le mieux ? est ce que tu te sens bien ?

J'inspirais lourdement, avant que ma tête ne puisse rentrer en contact, avec l'oreiller posé sur le haut de mon lit. Je fixais alors ce dernier, hochant ma tête dans un geste lent, avant d'apporter des mots à ses nombreuses interrogations.

- Je vais bien. Ne vous en faites pas.

Bassir portait lui aussi, son regard sur moi alors qu'une femme de ménage était apparue des minutes plus tard, à la demande de la dame à la blouse blanche. Elle avait nettoyé les dégâts, avant de disposer aussitôt sa tâche achevée. Laissant place, au  chaleureux sourire de cette dame.

- Bonsoir. Je suis Lys, le médecin chargé de madame Ben Kahil.

Avait-elle dit tendrement alors que le silence venait désormais naître dans cet pièce. Ainsi, en harmonie, nous répondîmes à sa salutation. Avant de toute fois, reporter notre attention sur Lys. Comme elle l'avait si bien spécifiée. Ainsi, je la jaugeais du regard, alors qu'elle avançait tout près de moi.

- Je suis ravie de vous voir réveiller Madame. La prochaine fois faites attention, une telle chute peut affecter votre...

- Une chute ?

Disais je en signe d'incompréhension.

- Oui en effet une chute, c'est bien ce que votre époux et son père nous ont rapporté. Y a-t-il un problème avec ?

Je passais mon regard, de la dame puis le reportait à Bassir et son père. Ils n'avaient pas osé. Comment, pourquoi ? Je fronçais les sourcils alors que le regard de Monsieur Samir m'obligeait à garder le silence. Une chose, que j'avais faite, sans ronchonner. À quoi bon le dire.

- Non, désolée de vous avoir interrompu. Je ne me rappelais juste pas de ce détail.

- Très bien, ce n'est nullement un problème. Comme je disais tantôt, il faut faire attention. Une telle chute peu avoir des proportions dangereuses. Surtout si vous êtes responsable du bien être de ce petit être au creux de vos entrailles. Alors, à l'avenir soyez prudente.

Pardon? Venait elle d'affirmer que... Mais non, comment était ce possible ? Mais... Ces quelques mots passaient en boucle dans ma tête alors que je pouvais également, percevoir l'incompréhension des deux autres personnes présentes. Que dites vous là docteur ? Bassir venait de littéralement m'enlever les mots de la bouche. Tant la surprise avait gagner nos esprits. Alors, cela signifiait que...

- Oui Monsieur Bassir, votre épouse est bel et bien enceinte. Félicitations à vous. Les examens effectués ont relayé la présence d'un fœtus dans l'organisme de votre épouse. Félicitations encore, madame est enceinte de tout juste un mois. Nous espérons vous revoir dans deux mois pour la première échographie.

Enceinte, je suis enceinte. J'attends un enfant. Le visage de Monsieur Samir venait s'illuminer, alors que celui de Bassir, était figée. j'allais devenir mère. Une mère, sa mère. Je caressais tendrement mon ventre, une larme à mon œil. Tu seras cette étoile. Ma douce et tendre lumière dans ce monde obscure.

- Enfin, enfin il est là. L'héritier des Ben Kahil est désormais en route. Mon petit fils prodige. Il mérite d'être célébré.

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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                                     Lady_Sy

PROMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant