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Peu importe notre race, nous sommes tous des êtres humains!
-------Allongée sur mon lit la tête dans un oreiller, je ne cessais de faire couler une multitude de larmes depuis plusieurs minutes déjà. Seul la petite voix enfantine de Houley et mes reniflements faisaient ombre dans la pièce.
J'avais un mal de tête atroce, et pourtant, les larmes dans mes yeux ne cessaient de dévaler mes joues. C'était comme un besoin vital, il fallait que je fasse sortir toute cette douleur qui me comprimait la poitrine. Et pleurer était pour moi la meilleure des options.
Alors, depuis pas moins d'un quart d'heure environ, Houley usait de tout son possible pour me changer les idées, et ça grâce à ses nombreux talents de clowns, mais rien. J'avais toujours dans un coin de ma tête, cette minuscule voix qui me rappelait à chaque fois que j'allais bientôt appartenir à un arabe.
Et ça, ça suffisait à me mettre dans un état déplorable. J'avais même arrêté de m'alimenter et ça depuis déjà deux nuits et même les rapports avec mon père n'existaient plus. Ma haine avait pris le dessus sur mon amour pour lui. Et même si je devais lui pardonner, je n'y arrivais pas ou du moins je ne voulais pas.
J'attrapais donc un énième mouchoir se trouvant dans une boîte posée sur le chevet de mon lit, et le passa sur mon nez. Extrayant le plus possible de morves avant de reporter ce dernier dans la petite poubelle se trouvant près de mon lit.
Je me redressais doucement, entourant mes genoux de mes bras et calant mon dos sur le mur où était fermement adossé une partie du lit. Je fixais Houley sans trop quoi savoir dire à ses paroles et me contenta de laisser mes larmes couler.
- Tu sais Hawa, pleurer ne résoudra pas ton problème. Il faut que tu sois forte, ce sont les aléas de la vie ma chérie. Et en plus tu te fais du mal pour de rien, moi je crois que derrière ce mariage t'attendra une part de bonheur.
Sa main caressait avec lenteur mon dos dans un mouvement apaisant. J'analysais peu à peu ses dires et décida enfin d'ouvrir ma bouche.
- Quel genre de bonheur aurais-je au près de cet homme ? Un homme en qui j'ai lu du mépris et du dégoût pour ma personne au premier regard ! Un inconnu, un arabe! Que dira Anta?
Je pleurais, encore et encore sans pouvoir m'arrêter. Ma grand mère n'allait jamais me pardonner, depuis petite elle m'avait toujours appris qu'il ne fallait jamais être avec des gens de leur race. Que c'était mal.
Elle m'avait toujours dit qu'il fallait que je me trouve un bon sénégalais comme moi dévoué à notre religion et aimé de tous. Que la mixité de culture n'apportait rien de bon. Mais au lieu de ça, je voyais mon avenir ruiné au bras de cet arabe.
Papa venait de désobéir à sa génitrice et égoïstement, il m'avait entraînée avec lui dans cette foutaise. J'espérais au moins que Anta trouverait la force de me pardonner.
Qu'elle verrait combien de fois je suis mal à cause de cela. Et qu'elle réussisse à convaincre mon père d'annuler ce satané mariage.
- Anta est âgée, elle comprendra et puis les années passent et les idées évoluent. Certaines traditions ne méritent pas d'avoir eu lieu. Il faut arrêter avec tous ces préjugés, le plus important c'est qu'il soit un bon musulman. Qu'il soit dévoué à sa religion et qu'il respecte bien le coran.
Je la regardais outré par ce qu'elle venait de dire, était elle vraiment d'accord pour ce mariage? N'avait elle pas compris que nos parents n'accepteraient jamais ce mariage !?
Avait elle oublié tous les principes qu'on nous avait inculqué étant plus jeune? Non, elle ne pouvait pas être d'accord avec cette union. Pas elle, elle est la seule sur qui je puisse compter. Elle ne peux pas être du côté de l'ennemi.
- Que viens-tu de dire là ? Es tu réellement pour les mariages mixtes, encore plus ce mariage? Ne sais tu pas que ce n'est pas dans nos coutumes de faire ce genre de choses ?
Je la regardais en ayant essuyé mes larmes, attendant patiemment qu'elle daigne à me réponde. J'étais choquée qu'elle puisse penser ainsi, Anta serait énormément déçu si elle venait à l'apprendre.
- Au Diable les coutumes, c'est plutôt mal d'être avec un non croyant plutôt qu'un arabe, car peu importe nos races nous sommes tous des êtres humains alors arrêtes de pleurer. Ce n'est pas un crime d'être l'épouse d'un rebeu, je peux t'affirmer qu'il y a des millions de femmes dans ton cas et jusqu'à présent aucune d'elles n'a perdue la vie sous prétexte de s'être marié à un arabe.
Je cessais de pleurer et écoutais attentivement ces quelques mots qu'elle prononçait. Même si dans ses mots il y avait une part de vérité, la réalité était que les traditions sont les traditions. Incontournables et incontestables. Mais il en va de soi qu'on les honore.
- Et laisse moi te dire une chose Hawa, il n y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, alors prend ton mal en patience et attends parceque quand tu es soumise à un tas d'épreuves dans ton genre, c'est que ta bénédiction sera aussi grande que toutes les choses dont tu as subit. La seule chose que je puisse te dire maintenant, c'est de croire en Dieu le tout puissant et tu seras récompensée de la plus belle des façons.
Je la regardais parler sans chercher à l'interrompre. J'avais cette soudaine impression d'être en face de ma mère et de recevoir le plus beau message que je n'avais jamais eu. Parceque ce fût le cas, ses paroles étaient les plus belles qu'on ne m'avait jamais prodiguée.
Alors je la prenais dans mes bras et lui envoyais un merci remplit de sincérité. Même si ses mots avaient su me toucher, il ne reste pas moins que le combat vers ce bonheur serait difficile à atteindre et de plus, ce mariage n'aboutira jamais à rien. Je le hais ce Bassir, et celà de toutes mes forces !
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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.
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PROMISE
Storie d'amoreElle n'avait jamais pensé être mariée à cet âge, un âge où l'on profite abondamment de sa jeunesse, un âge où l'on vit et on mûrit. Mais le plus intrigant était qu'elle allait appartenir à un arabe, un rebeu. Elle pour qui la famille était contre c...