XXIV. Picture day

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Quand L. est à nouveau propre, je la laisse courir vers ma cousine pendant que Kelly se rapproche de moi.

- J'ai chaud, tu sais... Murmuré je en riant.

- Ah oui? Souffle-t-il en me regardant dans les yeux.

Il s'éloigne de moi et mon regard glisse sur son dos. Dos sur lequel j'observe des griffures. Et je souris pendant qu'il renfile un tee-shirt. Après quelques temps, nous décidons d'appeler Myriam. Quand elle répond, la pièce dans laquelle elle est plongée dans le noir, L. l'aide à se réveiller.

- Ya 'i'iam! Hurle-t-elle. Yuyu! Namou'eu! Ya 'i'iam!

Pendant que l'une grimace, l'autre de mes cousines explose de rire. Puis une tête nouvelle apparaît.

- Ya Yay yay! S'écrit à nouveau ma fille.

- Je crois que c'est de toi qu'elle parle. Glisse Myriam à son fiancé.

Nous suivons les policiers qui vont faire des cafés dans la cuisine en baîllant.

- Ils ont tous les mêmes abdos, vos gars? Demande Judith en français me faisant sourire.

- C'était pour le plaisir de nous réveiller ou vous avez quelque chose à dire? Interroge sa sœur.

- Bo'you! Lui répond L.

- C'est pas ton anniversaire demain, toi? Se souvient alors Myriam, avant de se tourner vers son fiancé. Arrête de te moquer, je suis sure que tu avais aussi oublié.

- Impossible, ils n'arrêtent pas d'en parler au district.

- On bosse ensemble, je te rappelle.

- Tu n'écoutes jamais quand les gens te parlent?

Elle lui lance un regard assassin et raccroche pour qu'ils se préparent. En riant, je me retourne vers les deux français derrière moi avant de me tourner vers ma fille.

- Mama! Yay Yay! S'exclame-t-elle.

- Oui, babygirl, c'était Jay. Souris je.

- Et il adore être appelé JayJay. Rit son père en l'attrapant dans ses bras.

Mon téléphone sonne et je reçois un message de Myriam, me saluant simplement.

- Oh, attends, attends! Laisse moi voir la photo sur ton fond d'écran! S'écrit ma cousine en tendant les bras vers mon téléphone. Vous êtes trop mignons dessus! C'était quand, ça?

- Regarde nos têtes! On n'était pas encore ensemble, c'était il y a trois ans. Souris je.

- Regarde toi, tu es contente de parler de nous.

À nouveau, je croise son regard pour ne plus le lâcher. Il rit et s'approche de moi, glisse un doigt sur ma joue et m'embrasse.

- Vous ne voulez pas que je vous prenne en photo? Demande brusquement Judith.

- Qu'est-ce que tu veux dire? Comme ça, là, maintenant?

- Non, non, dehors, pour de vrai. Plus tard.

J'échange un regard amusé avec Kelly qui hausse les épaules d'un sourire. Ma cousine envoie Julien chercher son appareil photo chez elle pendant que nous ressortons, L. commençant à courir dans tous les sens. Elle prend la main de ma cousine et se met à marcher devant nous. Au bout de quelques minutes, elle se tourne vers elle et atterrit dans ses bras. Au fur et à mesure que nous marchons, ma fille revient dans mes bras. Et alors que sa tête est glissée dans mon cou, pendant que nous passons Place des Vosges, une voix, que je reconnais trop bien, crie.

- Tu dis même pas bonjour? Hurle celui à qui elle appartient.

Après lui avoir lancé un regard, je confirme que c'est celui que j'avais reconnu et je continue ma route.

- C'est qui? Demande Kelly en passant son bras à ma taille.

- Personne. Marmonné je en secouant la tête.

- Vas-y, dis lui. Lance le premier, de plus en plus proches de nous, se mettant à parler anglais. C'est votre fille? Fais gaffe à ce qu'elle ne la tue pas, elle aussi. Dis lui comment tu as tué notre enfant!

Ma respiration s'accélère, beaucoup trop rapidement. Mon regard se retourne vers lui, un regard noir et il s'en va, l'air satisfait et laissant derrière lui un nuage de tout ce qu'il a fumé précédemment. Je reprends doucement une respiration normale dans les bras de Kelly.

- Mama? Me lance L. avec un sourire.

- Oui, babygirl? Qu'est-ce qu'il y a? Souris je.

- T'aime.

Et à nouveau, je lui embrasse le nez ce qui la fait rire. Elle repasse ses bras autour de mon cou et repose sa tête sur mon épaule. Puis mes yeux remontent vers ceux de Kelly et, sentant mes yeux se remplir de larmes, je détourne le regard. Et je reprends ma route en affichant un sourire. Nous nous arrêtons à côté d'une bouche de métro dont sort Julien quelques minutes plus tard. L. se jette pratiquement sur lui et elle se met à lui parler un charabia incompréhensible mais qui le fait rire. Mon regard amusé glisse vers ma cousine qui le regarde.

- Bon, on y va? Sourit elle en se tournant vers nous.

Et nous passons des heures à prendre des photos dans tout le Marais. Nous repassons sur la Place des Vosges, à Saint-Paul où je les mène à mon ancien lycée, puis remontons la rue de Rivoli jusqu'à Bastille où nous descendons le Boulevard Beaumarchais jusqu'à République.

Quand nous nous arrêtons, le soleil finit de se coucher. Nous retournons à notre hôtel et Judith regarde les photos qu'elle a prise. Photos de moi, L., Kelly, individuellement et dans toutes les combinaisons possibles. Elle a même réussi à voler une photo de Julien et notre fille, riant ensemble. La chaleur écrasante de la pièce me fait ôter mon haut. Rapidement, Kelly m'imite et je m'approche de lui en riant. Il m'embrasse une, deux, trois fois et me fait tomber sur notre lit en éclatant de rire. Et en riant tous les deux, nous nous embrassons encore, bien plus longtemps cette fois. En le dégageant de moi et en le faisant rouler sur le côté, je me redresse. Et Judith sourit en regardant les photos qu'elle vient de prendre. Puis elle en prend d'autres. Une où je souris jusqu'aux oreilles, une où Kelly s'apprête à m'attaquer, une où je le regarde en grimaçant, une où il m'embrasse en souriant, puis où L. s'assoit face à nous, nos deux visages souriant vers elle.

- On dirait des mannequins pros! Sourit Julien en regardant les photos que Judith a prises par dessus son épaule.

Et j'éclate de rire, applaudie par ma fille.

•••

Et je rentre à Paris!

Leur feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant