LXXI. I didn't know it was that bad

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- Tu n'es pas censée arrêter de bosser? Allez, tu t'assois et tu ne bouges plus! Ordonne Myriam de l'autre côté du téléphone quand je sers une bière à ses collègues.

- C'est Myriam qui l'a dit! Lance Atwater en me faisant une place à côté de lui.

- Myriam, elle a aussi dit qu'elle aurait pu partir, elle aurait pu trouver une autre solution. Répond ma cousine.

- De quoi vous parlez? Interrogé je en saluant les médecins militaires qui entrent dans le bar.

- L'autre jour, quand vous nous avez vu au tribunal... Commence Adam.

- Quand on vous a sauvés. Tu étais terrifié! Me moqué je.

- Peu importe, l'autre jour, au tribunal, on y était pour le procès d'une affaire sur laquelle on a bossé. C'est une femme, victime de violences conjugales, qui a torturé son mari avant de le tuer. Ça faisait 40 ans qu'ils étaient mariés.

- 40 ans qu'il la battait et l'insultait. Complète Atwater.

- Elle aurait pu fuir, trouver d'autres solutions! Répète Myriam. Tu sais le nombre de foyers et d'organisations pour aider les femmes comme ça?

- Ce n'est pas facile de faire le pas. Lui répond Zoé. Surtout après avoir été mariés si longtemps, avec une famille, tout ton monde s'écroule.

- Elle aurait pu le faire plus tôt! Ne pas se marier avec lui, déjà. Continue Myriam.

- On n'a pas toujours le choix. Conclut Zoé en s'éloignant.

Comme ma cousine allait répondre, je lui coupe la parole.

- On n'a jamais été à sa place, on ne peut pas savoir comment on aurait réagi, tu ne peux pas la juger sur ses choix, et moi non plus.

- Tu as été à sa place. Me corrige-t-elle. Tu as eu un mec qui te frappait, et regarde, tu t'en es sortie sans le buter.

- Qu'est-ce que tu racontes? Lancé je, après que les regards se soient tournés vers moi.

- Si, si, ce mec, de l'armée. Nathan?

- Nathan? Mais, non, il... Je lui parlais mal, alors parfois ça l'énervait mais c'est tout. Réponds je en secouant la tête. C'est moi qui le provoquais. De toutes façons, tu ne peux pas comprendre, c'est l'armée, on se voyait soit là-bas, soit quand on venait de revenir.

- Camille, l'armée m'a peut-être marquée mais je n'ai jamais frappé une fille avec qui j'étais, pas une seule fois. Me glisse Jay en apparaissant à l'écran.

- Mais Myriam délire, il ne.. Il ne.. Il n'était pas violent, il ne faisait que répondre à mon attitude. Je le méritais, tu ne m'entendais pas.

- Chaque fois que tu le voyais, tu revenais couverte de bleus, chérie, il te frappait tout le temps. Me rappelle Myriam.

- Qu'est-ce que tu en sais, tu n'étais pas à Paris. Je te dis qu'il n'était pas violent. Il se laissait emporter par ses émotions, c'est tout. Je te jure, je n'étais pas gentille avec lui.

J'essaie de me rappeler toute la journée suivante. Quand on sonne à la porte, je pose une bise sur le front de L., assise au milieu de ses jouets et me lève pour aller ouvrir.

- Oh! L., vient voir! Lancé je en découvrant le sourire du lieutenant des secours.

Il m'embrasse et pose le bouquet de roses dans mes bras.

Leur feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant