Astrid - La fille

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Les travaux avançaient de chaque côté d'Erland. Il y avait quelques tests de stabilité pour l'électricité ; quatre ponts étaient sur le point de ressembler à quelque chose de potable ; toutes les maisons avaient des vitres ; l'équipe de Liv en était déjà à 8 points ; les fondations des bâtiments côtières étaient posées ; quatre chahutiers prenaient déjà forme. Tout le monde ou presque, travaillait jusqu'à tard dans la nuit où ils avaient besoin de lampe torche pour continuer. En deux jours déjà, tout semblait convergeait vers la bonne voie.

En compagnie d'une paire de vingt hommes, Mickaël avait les jambes dans l'eau. Ils s'occupaient à installer les piliers d'un des ponts. Mis à part le fait qu'ils fussent gênés par les quelques flocons de neige qui essayaient de s'incruster à travers leurs écharpes, ils avançaient.

Au bout, à une centaine de mètres dans l'océan, un homme avait du mal à poser un pilier à cause de la profondeur de l'eau. Mickaël dut alors voir deux ou trois autres hommes abandonner la mise en place de leurs pour le seconder.

— Monsieur Holger, lui surprit une voix venant de la terre ferme.

Mickaël tourna son regard vers l'origine de l'appel, et croisa le regard d'Astrid Sven.

— J'ai à vous parler...

Elle ne pouvait pas attendre ? Il avait les mains occupées à maintenir son pilier en place. Il lui fit donc signe qu'il ne pouvait pas le lâcher du regard.

— Maintenant, grogna-t-elle.

Mickaël poussa un profond soupire d'agacement, et demanda à un homme qui s'occupait à placer des plaques pour le pavé de le relayer, le temps qu'il s'entretienne avec le shérif. Ce dernier s'exécuta, libérant ses mains. Mickaël put donc sortir de l'eau et s'avancer vers le shérif, secondé de ses deux hommes. Il crut voir aux deux hommes d'ailleurs, une forme de peur, mais n'y prêta pas attention.

— Je vous écoute, dit-il d'un ton qui se voulait agacé.

— C'est à propos de votre fils.

— Et... ?

— Êtes-vous au courant de ses récentes activités ? (Elle sortit un bloc note.) Ses activités au cours de la journée, bien sûr.

— Pourquoi vous me posez cette question ?

— Il est peut-être mêlé à une grave affaire.

— Mon fils n'a pas tué cet homme, réagit-il nonchalamment.

— 'reste à le prouver.

— Vous accusez mon fils ?

— Répondez à ma question, et je trouverai peut-être un alibi en sa faveur.

— A part écrire et raconter des histoires à ce Knut, je ne vois pas ce qu'il fait d'autres, répondit-il en haussant le ton. Ça y est ? Vous êtes satisfaite ?

— Hum... d'après ce que j'entends un peu partout, Ethan aurait une cousine.

— Une cousine ?

— Il se promènerait avec une fille aux cheveux blonds.

— Je vous signale que les blondes, ça ne manque par ici. Votre fille l'est bien non?

— Bien sûr. Mais c'est une fille que personne n'avait jamais vu. Ils marchent toujours ensemble.

— Attendez une seconde. Vous soupçonnais une fille de l'âge de mon fils d'un meurtre d'une telle atrocité ?

— Une chevelure blonde a été retrouvée dans la forêt. Aux environs de la scène de crime.

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