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- Je vous demande pardon ? demanda Liv. Elle venait d'accoster, et Astrid l'attendait de pieds ferme sur la berge.
- Ne jouez pas la sourde, d'accord ? Connaissez-vous où je peux trouver Ethan en ce moment ?
- Pourquoi ne pas attendre qu'il rentre chez lui ? Tôt ou tard il...
- Là n'est pas la question. Vous rendez-vous compte dans quelle affaire vous vous embarquez ?
- C'est si grave que ça ?
Liv descendit de son embarcation, et s'avança vers le shérif.
- Je ne sais pas où il est, sourit-elle. La dernière fois que je l'ai vu, il était chez lui.
- J'y ai été. Il n'était pas là.
- Alors, je ne sais pas.
- Mais son père m'a assuré que vous pouviez connaître.
- Sans vouloir vous manquer de respect : pourquoi devriez-vous vous fier à cents pourcents aux paroles d'un père qui ne connait pas son fils ?
- Vous venez de me manqué de respect.
- J'ose imaginer que toute la ville est au courant de la relation catastrophique qui existe entre le père et le fils ? Et ne me dites pas que vous ne connaissez pas le grand défaut de Mickaël Holger ? Je ne tiens à critiquer personne mais je dirais que c'est un égoïste qui aime tout ramener à lui. Vous voyez ? Il ne tolère pas un autre avis que le sien. Ce qui vient à la conclusion qu'il croit que tout ce qu'il dit est vrai. Mais est-ce le cas, shérif ?
- Vous voulez me faire croire que vous connaissez le fils, mieux que son père ?
- Loin de là, shérif. Moi, au moins, j'essaie de discuter avec lui. Et non, m'imposer à lui.
- C'était... très instructif ? fit Astrid d'un ton ironique.
- Vous avez des gosses ?
- Ne cherchez pas à changer de sujet.
- Est-ce moi, ou vous ne croyez qu'en ceux que vous avez envie de croire ? Mickaël a affirmé quelque chose et vous l'avez cru, sans avoir insisté comme vous le faites avec moi. Est-ce là une preuve de méfiance de votre part ?
- Je ne fais que mon boulot.
- Anh... en choisissant arbitrairement qui croire ?
- Si vous continuez à m'insulter, je vous ferai enfermer.
- Ah bon ? Je ne crois pas.
- Vous voulez parier ?
A ce mot, Liv sortit de sa poche le pass que lui avait offert le maire lors de son arrivé avec son équipe.
- Vous savez ce que c'est ? lui demanda-t-elle en lui montrant le pass.
- Hum... grogna Astrid.
- Je suis techniquement votre supérieure hiérarchique. Si quelque chose ne me plaît pas, j'en informe le maire. Cela voudrait dire que si vous continuez à me mettre mal à l'aise, je pourrais être la cause de votre suspension.
- Je vous mets mal à l'aise ? Pourquoi continuez-vous à sourire alors ?
- Je ne suis pas obligée de vous répondre, dans ce cas.
- Vous avez donc osé me menacer, fit Astrid en la fusillant du regard.
- Je ne dirais pas « menace. », je dirais plutôt « Mise en garde. ». Car derrière mon sourire, se cache une femme qui n'aime pas qu'on la mette mal à l'aise. Et c'est ce que vous êtes en train de faire en pratiquant du favoritisme dans vos raisonnement alors qu'un shérif se doit d'être impartiale.
- Tôt ou tard, vous...
- En entendant ce tôt ou tard comme vous le dites, je suis en quelques sorte votre supérieur hiérarchique. Alors, si vous ne vous comportez pas comme un shérif se devrait, je demanderai au maire de vous suspendre. Et vous connaissez bien le maire, n'est-ce pas ?
Astrid se mit à l'évidence. Le terrain sur lequel elle se trouvait maintenant était très glissant. Mais en même temps ce sourire... Ce sourire, que voulait-il dire ? Vu la manière dont Liv lui avait parlé, pourquoi elle n'avait vu aucune trace de mauvaise humeur? Pourtant, ces mots, si on les écoutait en fermant les yeux, on se serait imaginé une personne agacée, sur les nerfs. Mais ce sourire venait y faire contraste. Astrid grogna une dernière fois avant de battre en retraite sous le regard victorieux de Liv.
- J'imagine
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ECARLATE
ActionEthan, jeune adolescent passionné d'écriture et ayant pour projet d'enfin commencer un véritable roman, voit ses plans changés par la venue d'une créature céleste à l'apparence féminine qui le soupçonne de savoir où se dissimule son éclair. Pendant...