II. Terribles Ténèbres Séduisantes (3/5)

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Ses souvenirs affluant à nouveau dans son esprit nébuleux, Degula n'avait pas remarqué le souci qui marquait, dans une douce sévérité, le visage antique de Wen Ruohan que Nandou possédait encore. La voix rauque, presque rayée de l'Empereur des Tortues du Carnage, n'était plus qu'un murmure, un puissant murmure désagréable qui venait parasiter, troubler ses douces pensées très peu catholiques de son neveu à la sombre beauté féerique, divine et pure tandis qu'il se remémorait cette chaude nuit. Il n'osait imaginer ce qui se serait produit si sa sœur n'était pas venue botter son sublime arrière train après lui avoir dévoilé la vérité sur Wei Wuxian et sur leur filiation... Même si l'idée de s'unir charnellement avec son neveu était une perspective très désagréable, malgré la magnifique apparence du Wei, il devait avouer qu'il n'était pas contre s'abreuver de son exquis sang emmiellé à l'arrière goût de fer. Si, en plus de boire ce vin divin, il pouvait recouvrer force, beauté et jeunesse, il était prêt à tout pour ça ! Même à aller contre les lois sacrées de la Nature. La seule chose qui pouvait l'en empêcher était, sans compter sa demi-sœur aux coups de pieds violents et vigoureux, le résidu de morale qui subsitait encore en lui malgré des années, non, des siècles de débauche. Il fallait croire qu'être le Prince des Ténèbres, le Seigneur de la Nuit, le très redouté Comte Dracula, ne servait à rien lorsque, jadis, il était un simple noble roumain réputé autant pour sa beauté que pour sa barbarie.

Il s'accuserait de mensonges s'il disait qu'il ne regrettait pas l'époque où il était simplement connu comme Vlad III Basarab, ou tout simplement comme l'Empaleur, ou Drăculea. Sa vie, son ancienne vie de boïar, lui manquait comme la Roumanie, ce pays qui l'a vu naître, grandir, écorcher, bouillir, décapiter, aveugler, étrangler, pendre, brûler et bien plus encore comme empaler et mourir.

Perdu dans ses pensées, il ne s'était pas rendu compte que Nandou ne cessait de l'appeler. Sa voix, sa voix rauque, éraillée par les années était devenu un murmure, un désagréable murmure qui venait troubler ses pensées qui n'étaient dirigées que sur la personne à qui il avait emprunté cette divine apparence : Wei Wuxian. Son neveu à la resplendissante beauté sombre ne faisait que l'obséder depuis qu'il a posé ses sombres yeux carmin sur son beau minois aux mimiques adorables. Si avant, il ne souhaitait que le mordre et en faire son calice, à présent, il voulait juste le protéger. Le protéger, le cacher de son maître : le Seigneur Phénix Noir. Le sourire suave, lumineux, éblouissant de Wei Wuxian était une chose précieuse, une chose qu'il se devait, en tant qu'amateur de beauté, de préserver à tout prix.

Il ne cessait de penser à ça, à cette prophétie qui promettait au Phénix Noir un nouveau corps. Un corps parfait, doué de la beauté des Anges et à la sensualité des Ténèbres. Lorsque le Jiangshi avait posé ses iris carmin sur son neveu, il n'avait pas pu s'empêcher de le trouver parfait, à croquer. Il se souvenait de ses horribles pensées malsaines quand il l'avait contemplé, profondément blotti dans les bras de Morphée, son beau visage éclairé par les voluptueuses flammes du brasier où un sublime contraste d'or et d'ombre s'était peint sur ses délicats contours. Si beau, si sensuel, si divin. Il pouvait même rivaliser avec son ancêtre Iroh tant sa resplendissante beauté enchanteresse était tel qu'elle ensorcelait n'importe quelle Créature sur cette Terre.

« Il a bien hérité du côté chanceux de la famille... » pensa-t-il alors que le déplaisant murmure de la voix rauque de Wen Ruohan s'intensifiait, signe que son neveu quittait ses nébuleuses pensées qui n'étaient dirigés que vers lui et son plaisant minois.

Interpellé par l'éraillée voix rauque de son aimé, Degula lui prêta un séduisant regard surpris qui magnifiait avec soin ses ravissants traits, rehaussant ainsi la beauté innocente et angélique de son joli minois. Ses minces sourcils bruns se froncèrent dans une tendre minutie. Ses sombres iris à la superbe forme bridée, se reposant sur lui avec une certaine affection s'écarquillèrent avec douceur. Ses suaves lèvres tentatrices à la belle couleur carmin demeurèrent closes en ce fragile bouton de rouge exquis, pincées ainsi avec délicatesse. Le zéphyr à la mordante caresse cruelle souleva les infinies boucles d'obsidienne qui encadraient son divin visage doué d'une sombre beauté féerique, sublime.

Danse avec les Phénix / Yeux enflammés [WYxLZ] (Tome 1)[The Untamed Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant