XIV. Douces étoiles, belle bouche aux suaves paroles (2/4)

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Et pour une fois que les sorts de Mao Bai, aussi appelé le Phénix Noir aux Yeux Etoilés, fonctionnaient, il ne comptait pas s'en priver ! En effet, il était rare que Mao Bai réussissait ses sorts depuis sa tragique perte. Ah l'amour... Ce sentiment dénué de sens et de logique pour une Créature immortelle tel que lui, tel que le puissant Degula. Le seul «amour» qu'il connaissait était celui des corps s'abandonnant avec passion l'un dans les bras de l'autre. Il ne connaissait que l'amour d'un bon vin - acide, au délicieux goût de métal mais quelque peu sucré si l'on possédait de délicates papilles - prélevé directement à l'exquise gorge fragile d'une savoureuse victime.

Rien que d'imaginer ses longs crocs aiguisés se planter profondément dans la chair opaline d'une sublime gorge jusqu'à pénétrer dans la carotide, cette exquise veine où ce savoureux et grisant hydromel rubis coulait à flot, Degula en avait déjà l'eau à la bouche.

Sauf que, il (re)découvrit bien vite qu'il n'était pas dans son corps. Lorsqu'il avait passé une sensuelle langue sur sa denture de nacre, il n'avait senti aucune canine aiguisée, aucun croc tranchant, ses légers, subtils mais plaisants sourcils bruns se fronçant alors avec douceur alors qu'il était à la recherche de ses cruels crochets affutés.

Les traits, à présents fins et d'une délicate candeur opaline, du visage de Degula se peignirent d'une jolie exaspération. Ses yeux, où un puissant bleu d'azur pétillait avec force et où l'or coulait avec volupté dans l'œil gauche, se levèrent au ciel dans une légère grâce tandis qu'une faible plainte boudeuse franchit la douce barrière pulpeuse de ses lèvres charnues. Cette fragile azalée sublime se retroussa en une délicieuse moue renfrognée, en un adorable rictus lassé. Les sourcils bruns de la jolie hybride, joliment dessinés dans une légère subtilité plaisante, se haussèrent avec grâce avant de reprendre leur délicate forme lisse d'autrefois.

Le Jiangshi soupira, passant une lente main lassée et exaspérée sur le candide visage neigeux de Chu Fei. Une main qui était étrangement chaude, d'une ardeur presqu'enivrante. Il sentait chaque trait de ce minois blanc sous cette brève caresse brûlante et il adorait ça ! Lui qui avait l'habitude de ne rien ressentir, il trouva cette sensation aussi singulière, bien que fascinante et plaisante, que très agréable. Lorsque ses fins et longs doigts se posèrent sur la délicate chair d'ivoire de la superbe nuque de la jeune femme, l'effleurant ainsi dans une cruelle caresse tendre, il la sentit se hérisser dans une tendre violence sous cette vive chatouille douce. Son dos à la gracile courbe se cambra dans un vif, presque violent délice déconcertant, singulier mais terriblement agréable.

Ainsi, la jolie hybride était sensible aux caresses, au toucher. Intéressant, il sentait qu'il allait bien s'amuser dans ce nouveau corps ! Bien qu'il prenait souvent possession des apparences des autres - et souvent de celle de son sublime neveu au corps affriolant - ce n'était jamais à proprement leurs corps qu'il dérobait vilement. Ainsi, il n'avait jamais eu l'occasion de sentir le doux zéphyr chaud se reposait avec délicatesse dans la fine chair de sa nuque, de ressentir d'agréables frissons lorsqu'une magnifique main tendre se posait sur son poignet, l'étreignant ainsi avec amour et tendresse. Mais quelle divine sensation !

Cependant, avant de commencer à toucher, à explorer plus en profondeur son nouveau corps, Degula souhaitait tout d'abord l'analyser. Chaque chose en son temps. Il n'était pas pressé, après tout.

Après avoir longuement lorgné sur cette désirable et aguicheuse poitrine, Degula, sortant de ses perverses mais douces rêveries, finit par abaisser son regard, aussi doré qu'azuré, sur le bas de ce charmant corps fin, très peu délicat en comparaison de celui svelte, sensuel et divinement voluptueux de Wei Ying.

Ainsi, sous cette féminine poitrine généreuse, se trouvait le ventre fin de Chu Fei. Ce ventre fin et délicat qui, tantôt, avait abrité un petit miracle de la vie, ou plutôt, un petit miracle d'Iroh puisque Chu Fei était stérile. Malgré son apparence fluette et fragile, son abdomen était en réalité musclé, Degula le sentait. Certes, il n'était pas aussi délicieusement développé que celui de Wei Ying, mais il demeurait saillant. Tendrement saillant. Il n'était plus aussi doux, rond et fragile que lorsqu'elle était enceinte.

Danse avec les Phénix / Yeux enflammés [WYxLZ] (Tome 1)[The Untamed Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant