Danse avec les Phénix / Yeux enflammés [WYxLZ] (Tome 1)[The Untamed Fanfiction]

IV. Souvenir douloureux (1/4)

Marchant dans le palais du Démon Soumis de cette suave et gracieuse démarche nonchalante, ne cessant de s'enivrer dans de majestueux et graciles gestes, son ravissant minois s'inclinant dans une lourde indolence séduisante en arrière à chaque gorgée, les pensées de Wei Ying n'étaient tournées que vers une seule et unique personne. Lan XiChen. Pourquoi se sentait-il soudainement attiré par l'aîné des Jumeaux de Jade ? Il était d'une douce bienveillance, d'une grande tendresse et ses plaisants traits étaient très agréables à contempler mais Wei Ying ne devait aimer qu'un Lan. En l'occurrence, ce Lan devait être Lan Zhan pour qui il a sacrifié sa relation ardente et passionnée avec Chu Fei...

« Chu Fei... » pensa-t-il, une délicate mélancolie, cruelle nostalgie, prit possession de son corps alors qu'il tentait de faire taire ses sentiments naissants pour Lan XiChen. Cependant, alors qu'il faisait de son mieux pour brider cette sensation de vide qui comprimait avec violence son estomac fragile et gelait ses veines brûlantes d'un feu puissant, un enivrant et doux parfum vint titiller ses sensibles narines à l'odorat développé. Cette fragrance enivrante d'un bois de santal embrasé et d'une douce rose bourgeonnante lui rappelait sans mal le parfum de Chu Fei. Seule la jeune femme aux yeux vairs portait si bien ce mélange explosif de volupté et de tendresse. Wei Ying ne jurait que par l'ambre chaud et le lotus captivant, étrange union de sensualité et de suavité. Ses yeux de velours, à la douce forme bridée, se posèrent alors sur une silhouette.

Une élégante silhouette svelte, joliment élancée aux belles courbes fuselées et aériennes faisait face à une autre personne dont l'apparence demeurait nébuleuse aux iris divins de Wei Ying. Les formes de cette silhouette, bien que fines et angéliques, ne donnaient aucun véritable indice sur son genre en restant dissimulées sous une longue et sombre cape faite d'une légère étoffe ample. Il était vrai que certains jeunes hommes du Royaume de Fenghuang étaient dotés d'une androgynie parfaite qui troublaient celles et ceux qui les contemplaient pour la première fois. Wei Ying lui-même, à cause de ses sensuelles et voluptueuses courbes divines et de sa céleste, pure vénusté ensorcelante et envoutante, faisait partie de ces séduisants androgynes intriguant. Même sa longue chevelure de jais aux reflets lagon ne révélait aucun indice sur son identité, ou sur son genre. Si seulement il pouvait voir son visage...

Pendant un bref instant, il avait cru que Chu Fei était de retour. C'était cette vile fragrance aux notes enivrantes de bois de santal et douces d'une rose fleurissante qui l'avait abusé ! D'après les souvenirs qu'il gardait de son ancienne amante en sa mémoire lourde d'une vie passée à présent révolue, l'infinie chevelure de celle-ci ne possédait pas un noir d'obsidienne comme teinte originelle. Comme la plupart des jeunes filles hybrides nées d'une mère Phénix et d'un père Dragon, sa chevelure était d'une flamboyante teinte orangée, pareille à d'ardentes flammes ondulant dans le foyer d'un brasier passionné. Ou, pareille aux précieuses plumes resplendissantes de cette délicieuse teinte d'un blond ambré.

Tenant dans une tendre fermeté la jarre d'alcool entre ses fins et délicats doigts, sa sublime gorge commençant à être insensible à la liqueur puissante et aux notes hypnotiques, grisantes, un souvenir, un horrible souvenir revint hanter ses pensées devenues nébuleuses, enivrées par l'alcool.

9 mois plus tôt, Chaîne de Montagnes des Dragons de Feu :

Wei Ying et Chu Fei faisaient face, ensemble, à trois jeunes femmes. Pour une simple mission telle que protéger les Parchemins du Feu Sacré, le beau Prince Phénix avait opté pour un simple hanfu d'un sombre et captivant bleu nuit à la plaisante étoffe faite d'un doux velours gratté, donnant ainsi quelques jolis reliefs sur l'obscur tissu bleu. La couche intérieure de sa belle tenue, qui soulignait avec délice ses sensuelles et voluptueuses courbes à l'androgynie divine, était une unique tunique à l'étoffe légère d'une vive couleur rubis qui donnait un ravissant contraste avec sa longue tunique d'un puissant bleu sombre. Une ceinture, large et faite de cuir, maintenait tout ce tissu plaisant sur son corps exquis et superbement bâti. Ses poignets, fragiles et délicats, étaient protégés par de grands bracelets ouvragés dans cette même rigide matière noire, ainsi noués par de fins fils rouges sur ses précieux poignets.