10.

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Svelte ? D'une beauté limité...

C'était bien en ces termes que Cyriac Kreïyos l'avait décrit à ses amis. Elle n'était pas son genre avec ses cheveux courts, son teint de cendre, sa silhouette svelte et son manque apparent de charme.

C'était bien la première fois qu'on lui disait qu'elle n'était pas jolie. Elle avait toujours grandi en méprisant sa beauté car cela attirait beaucoup les regards masculins et cela la mettait mal à l'aise. Et en dehors de son corps  menu jadis, il y avait son opulente poitrine. C'est bien pour cela qu'elle avait toujours porté des tenues amples, car ses formes et ses seins hauts et prononcés ne passaient pas inaperçus. Elle baissa les yeux sur son immense sweatshirt. Il était impossible de déterminer la taille de sa poitrine. Mais si avant ses seins étaient en accord avec le reste de son corps, maintenant ils étaient beaucoup plus imposant.

Jamais elle n'avait imaginé qu'en allant espionner le milliardaire il serait en pleine conversation téléphonique et qu'elle était le principal sujet de conversation. Elle se sentit rougir de honte en repensant aux rires narquois des deux autres hommes.

Que lui reprochait donc Cyriac Kreïyos ? Que reprochait-il aux brunes ? Car si elle avait bien compris il n'aimait pas beaucoup cette couleur de cheveux. Elle battit des cils troublée par ses propres pensées. Pourquoi se posait-elle ce genre de question ? Qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'il la trouve jolie et à son goût ? Après tout elle ne l'aimait pas non plus.

— Je le déteste ! S'écria t-elle à son reflet dans le miroir pour s'en convaincre.

Mais au moins elle savait à présent que Katia n'était pas sa compagne puisqu'elle était brune aussi. Toutefois autres choses en dehors des critiques du milliardaire à son sujet l'avait perturbé ; il avait dit à ses amis qu'elle avait été agressée... que savait-il exactement de cette agression ? Elle n'avait pas écouté toute leur conversation et avait prit la fuite. Pourquoi aurait-elle en écouté davantage ? Les moqueries des deux hommes avaient suffit à la décourager.

Elle avait eut tort de croire que Cyriac Kreïyos était différent des autres hommes. Certes il l'était dans un sens mais il était également le plus cynique de tous. Et les deux autres avec lui n'en valaient pas mieux elle en était sûre. Et dire qu'ils étaient mariés !

— Stupide femme ! Murmura t-elle en prenant son jeu d'échec qu'elle plaça sur la table.

Elle essaya alors de penser à autre chose que Cyriac Kreïyos et cette envie étrange de lui plaire qui l'assaillait. Elle s'efforça d'ôter cette pensée de son esprit.

— Définitivement, je ne l'aime pas ! Fit-elle pour s'en persuader une bonne fois pour toute.

Elle commença alors à jouer un peu plus sereinement.

***

Quand il coupa la conversation, Cyriac sentit un regard posé sur lui. Il se détourna et découvrit Katia près de la porte, adossé au mur. Elle le jonchait avec cette air de jugement qui l'amusait autant que cela l'agaçait.

— Elle ne viendra jamais avec toi, déclara t-elle en le défiant du regard.

Cyriac esquissa un sourire arrogant et prétentieux.

— Je ne compte pas lui demander son avis, avança t-il. Elle n'a pas le choix.

La jeune femme quitta le mur bien décider à le résonner.

— Cette femme s'est faite violée, elle vient en plus d'écouter la moitié de votre conversation !

— Elle a écouté ? S'enquit l'homme un peu surpris.

Katia affirma ses craintes.

— Tu es certainement l'homme qu'elle déteste le plus en cet instant.

— Je suis l'homme dont elle a besoin, rectifia t-il. Et j'ai bien l'intention de le lui prouver.

Il rangea son téléphone dans sa poche et s'approcha de la jeune femme. Il voyait dans son regard cette lueur d'inquiétude qu'il percevait chez la plus part des gens qui croisaient son chemin.

— Pourquoi ai-je l'impression que c'est autre chose qui t'inquiète, fit-il valoir en se cotorsionnant devant la jeune femme.

Katia était assez grande mais en face de lui, elle avait l'air aussi minuscule que l'était Hildegard. Elle releva la tête pour croiser son regard.

— Tu risque de brusquer cette pauvre femme, lança t-elle.

— Il serait tant que quelqu'un le fasse, siffla t-il. Jusque là elle était entourée d'une bande d'incompétents dont je me ferais le plaisir de remettre à leur place !

Un léger frisson parcourut Katia. Elle connaissait assez cet homme pour savoir que ses menaces n'étaient pas à prendre à la légère de même que ses promesses.

— Je suis psychologue, murmura t-elle. Et au-delà du fait que tu veuilles aider Hilda, tu la désire. Elle est peut-être trop timide et innocente pour le voir mais tu ne le cache pas.

Une flamme torride et dangereuse dansa dans le regard du grec. Il empoigna les épaules frêles et dénudées de Katia et les pressa dans ses paumes.

— Tu t'égares très cher, grinça t-il. Mes intentions à l'égard de cette gamine frôlent la perversion, le désir est dérisoire en face de ce qui m'anime.

— Elle refusera ta proposition, argua Katia en colère contre son manque évident de compassion.

— Laquelle ? De me suivre en Grèce ou celle de finir dans mon lit ? Ironisa t-il cruellement.

— Les deux !

Il serra un peu plus la pression de ses doigts sur la peau fragile de Katia. Il l'attira contre son torse et huma son parfum de rose qui émanait d'elle. Il se pencha légèrement en avant et lui effleura la joue. Elle sursauta mais il la tenait bien en place pour l'empêcher de s'écarter.

— Je peux être très persuasif lorsque je convoite quelque chose, sursura t-il à son oreille.

Il pouvait ressentir les battements de son cœur contre sa poitrine. Il la séduisait d'une manière très subtile et s'il écoutait le message que lui renvoyait son corps, elle appréciait plutôt le jeu. Il la relâcha soudain et s'écarta légèrement. Il lui agrippa le menton et fit jouer son pouce sur ses lèvres.

— Tu pourrais faire mieux que parler avec cette bouche, fit-il d'un air songeur. Tu pourrais faire un truc que j'adore, qui me ferait plaisir.

La jeune psychologue suffoqua, mais Cyriac savait qu'elle était bien trop excitée pour s'écarter ou le repousser. Il pouvait la prendre à même le sol de la bibliothèque, elle ne protesterait pas. Il savait exactement à quoi elle pensait à ce moment. D'ailleurs elle baissa les yeux sur son entrejambe croyant certainement qu'il faisait allusion à une fellation. Il était si facile de laisser planer le doute sur ses intentions. Il stoppa son index sur ses lèvres fines et la toisa durement.

— Tu pourrais, te taire, acheva Cyriac en rompant tout le charme du moment.

Il s'écarta et la jeune femme vacilla. Elle se maintint à un fauteuil pour ne pas s'écrouler.

— Garde tes conseils psychologiques pour Hildegard, ça t'évitera de perdre ton temps et de me faire perdre le mien.

Katia était rouge de honte, essoufflée et décontenancée. Il en avait presque de la peine. Mais il n'était pas homme à s'attendrir facilement. Il ne l'aurait jamais touché, elle le savait. Il avait assez de respect envers Dimitri pour oser compromettre sa sœur.

Il quitta la pièce sur cette ultime déclaration. Il n'attendait pas l'approbation de la jeune irlandaise. Il avait décidé qu'elle viendrait avec lui et c'est ainsi qu'il en sera. Nul ne contestait son autorité.

Il était le dominant et le reste des mortels ses soumis. Il était tant que Hildegard Mór se soumette à sa volonté.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant