56.

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Cyriac n'était pas dupe, il savait qu'Hilda était loin de posséder l'assurance qu'elle voulait bien lui faire croire. Si elle lui avait demandé une chose pareille s'était dans l'unique but de savoir si son corps et son esprit surpporteraient ce qui l'avait jadis brisé.

Douleur, plaisir ? Qu'allait t-elle ressentir ? Et surtout aurait-elle assez de courage pour surmonter tout ça si ça se passait mal? Voilà quelles étaient ses préoccupations devina t-il en la voyant se pincer les lèvres et tenter de couvrir sa poitrine.

Ce n'était pas la première fois qu'il avait affaire à une novice, mais Hilda n'était pas comme les autres, il devait se montrer prudent. Une seule erreur et tous ces efforts durant ces deux mois seraient anéantis.

Délicatement il lui saisit le menton et tourna son regard vers le sien. Il pouvait lire de l'appréhension mêlée à de l'impatience. Elle avait la respiration hachée, et ses pommettes avaient pris une teinte rosée, adorable.

— Une déesse, murmura t-il. Un ange.

Il posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa avec tendresse. L'emmenant peu à peu à se détendre. Il saisit ses mains posées contre sa poitrine et les plaqua dans son dos afin de mieux la presser contre son corps. Le frisson de la jeune femme, fût la première réaction qu'il accueillit avec ravissement. Elle le désirait, c'était indéniable. Mais le désirait-elle avec ses penchants sardonique ?

Ils n'allaient pas tarder à le découvrir tous les deux. Finalement, il appréciait cette petite séance d'essais. Pour deux raisons particulières : il pourrait tester les limites de la jeune femme et les siennes et aussi ça lui permettrait de contenter ne fût-ce que superficiellement son désir pour elle.

Il s'écarta de la jeune femme qui haletait le souffle coupé à cause de leur baisé. Elle avait la lèvre inférieure rouge et enflée. Il esquissa un sourire ravi. Ce n'était pas la seule partie qu'il marquerait de son sceau ce soir.

— Vas m'attendre sur le lit, lui intima t-il.

— Où vas-tu ? L'interrogea la jeune femme inquiète.

Il posa une main sur sa joue avec affection pour la rassurer et laissa errer son pouce sur ses lèvres.

— Je ne vais nul part, ángelós mou. Je vais juste prendre un bandeau pour notre petite séance.

Elle obtempéra et alla s'asseoir sur le lit, les bras croisés, les jambes serrées et le regard plein d'appréhension.

C'était la première fois qu'une femme manquait d'assurance avec lui. Il n'était pas habitué à tant de pudeur et de timidité. Avant de la rencontrer il ne croyait pas en ces choses là.

Elena et bien d'autres femmes avaient vite fait de lui ouvrir les yeux sur ce qu'était la vertu. Une ruse parmi tant d'autres de tromper les hommes faibles. Ce qui avait été son cas par le passé, fort heureusement pour lui, il apprenait vite malgré ce qu'il avait bien voulu faire croire. Un fois avait suffit pour qu'il retienne la leçon.

Cependant ce soir, il n'avait pas affaire à une femme vénale et très experte en simulation. Hilda était une novice, rien de ce qu'elle faisait n'était pure comédie.

Revenant avec un bandeau en satin, il se posta devant sa belle irlandais et l'admira s'empourprer de honte.

— Séduis moi !

Theós ! Il était fou de lui demander une chose pareille, car il allait tout droit à sa perte. Hilda n'avait pas besoin de lever le petit doigt pour qu'il ait envie de férocement la posséder. Alors l'imaginer entrain de l'aguicher...

Comme la jeune femme le dévisageait perplexe, il lui expliqua ce qu'il attendait d'elle.

— Je veux que tu sois provocante, que tu m'excite... Donnez-moi l'impression que c'est toi qui maîtrise la situation. Ta posture actuelle ressemble à celle d'une amatrice de films d'adultes à qui on aurait forcé la main.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant