54.

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Ils étaient arrivés en Sicile quelques heures plus tard et malgré la fatigue qui l'engourdissait les jambes, Hilda était excité à l'idée de voir le bébé.

Elle imaginait un petit être d'une grande beauté, au regard sombre innocent, à la chevelure anthracite. Elle songeait à une représentation miniature du milliardaire. Elle esquissa un sourire et tourna la tête en direction de l'homme. Il était au téléphone et se tapotait nerveusement la cuisse.

Son expression froide n'avait pas changé depuis leur départ d'Athènes. Et même à présent qu'ils montaient les marches de la clinique privée, il dégageait une certaine réticence.

— Enfin vous voilà ! S'écria Gwendolyne Kozlov lorsqu'ils émergèrent de l'ascenseur.

Elle semblait énormément soulager de leur venue. Elle s'approcha d'eux et les salua tour à tour.

— Où est Anthon ? Lui demanda l'homme visiblement pressé d'en découdre.

— Au près de sa femme, mais je te prie de ne pas faire de scandale tout de suite, Cyriac est du genre nerveux et il n'arrête pas de pleurer depuis qu'il a vu le jour.

L'homme leva les yeux au ciel en écoutant son prénom utilisé pour désigner le bébé.

— Peut-être parce que lui aussi est furieux qu'on lui ait attribué un nom qui n'est pas le sien, grinça t-il.

Ce petit homme au moins comprenait son humeur et le partageait.

— Insinuerais tu que vous avez des points communs ? Le taquina la blonde.

D'habitude c'est lui qui faisait l'humour noir, s'indigna t-il.

— Je t'aurais bien tué si je n'étais pas certain qu'Anastase me tuerais après et qu'ensuite il se suiciderait pour te retrouver dans l'au-delà par peur que tu te fasses courtiser par des hommes fantômes vu la façon dont il est possessif et amoureux. Mais comme je serais mort, je devrais être témoin de tout cela et je n'en ai aucune envie, c'est pourquoi tu peux t'estimer heureuse de respirer. Je vais régler un problème plus urgent.

Il les laissa bien décider à faire rectifier par Anthon cette terrible erreur. Il ne connaissait rien au enfant, il ne pouvait pas être parrain. Et puis qu'elle mauvaise idée de donner à leur enfant son nom, il n'était pas un exemple, ni quelqu'un de bien dont on souhaiterait que l'enfant ressemble. Il détestait trop sa nature pour contraindre un innocent à subir la même chose même s'il savait qu'avec des parents comme Anthon et Johana il n'aurait rien à craindre.

— Il est encore plus terrifiant que d'habitude, souligna Gwen.

En effet, elle en avait peur.

— Il se croit indigne d'être garant d'un tel privilège, il n'a pas cessé de dire que c'était la pire idée au monde de l'avoir choisit.

Gwen lui frotta tendrement le bras d'un geste réconfortant.

— Allons voir le bébé, il est si beau ! Rien que de le voir j'ai envie d'accoucher.

Hilda sourit. Elle n'avait jamais vraiment réfléchis à ce que c'était d'être mère. D'abord le seul fait de songer au sexe l'avait dégoûté durant des années, puis voir la grossesse de Tara avait fait naître en elle un sentiment de frustration car elle voyait ce qu'elle n'aurait jamais. Enfin la première fois qu'elle avait vu les enfants de Johana et Gwen, elle en avait souhaité aussi toutefois cela n'avait jamais eût d'importance.

Aujourd'hui elle voulait savoir ce qu'on ressentait lorsqu'on accueillait dans ses bras, la chair de sa chair.

***

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant