Cyriac, s'efforçait de garder ses distances car il savait qu'au moindre mouvement brusque, elle se braquerait. Elle était allongé dans le lit comme un animal blessé et terrorisé. C'était le genre d'expression qu'il préférait lire sur le visage de ses adversaires pas chez une femme.
— Je suis ravie de constater que vos cordes vocales fonctionnent à merveille et ce depuis longtemps je suppose ?
Malgré la fragilité évidemment de la jeune femme, il ne parvenait pas à se montrer plus prévenant. Il avait atteint la limite. Hilda serra un peu plus les couvertures contre son corps. Cet homme était si intimidant et inquiétant qu'elle se demandait comment elle parvenait à ne pas se servir de son inhalateur alors que sa seule présence la m'était dans tous ses états.
— Vous ne parlez pas beaucoup, fit-il remarquer face à son silence.
Elle le releva la tête et affronta son regard. Ne cessait t-il jamais de la regarder ? Elle baissa à nouveau les yeux sur les motifs du drap qu'elle feignait d'admirer. Si elle ne parlait pas c'était uniquement parce qu'elle n'y arrivait pas. Elle avait envie qu'il s'en aille, qu'il la laisse seule. D'ailleurs pourquoi était-il venu ? En huit ans elle ne l'avait jamais vu.
— Comment vous sentez vous ? Lui demanda t-il en tirant une chaise pour s'asseoir.
Il s'était mit à une distance respectable. Avait-il deviner que sa proximité la troublait ? Certainement. Elle bougea les jambes pour les détendre et le contact de sa peau, lui fit savoir qu'elle n'avait plus ses collants. Elle se figea.
— Un médecin vous a examiner et il a fallu vous les retirer, fit le grec. Votre cheville est sévèrement toucher.
Pas plus que l'était son cœur et son cerveau, songea t-elle mélancolique.
— Un homme ? Lui demanda t-elle osant enfin participer à la conversation.
Cyriac acquiesça. Il aurait demandé une femme s'il avait su qu'elle craignait autant la gente masculine. Il retint un juron lorsqu'il la vit inspiré l'air de son inhalateur. La voir aussi dépendante l'exaspèrait.
— Il n'a pas profiter de la situation, tenta t-il de la rassurer. Ni lui, ni moi.
Il ponctua cette dernière phrase en posant un regard insistant sur son corps qu'elle tentait de lui cacher par tous les moyens pour lui faire comprendre à quoi il faisait allusion. Étrangement, Hilda s'empourpra sans vraiment savoir pourquoi.
Ils restèrent tous les deux silencieux pendant quelques minutes. À quoi songeait t-il exactement se demandait la jeune femme. Il était si mystérieux et intriguant.
Cyriac était captivé par les deux petits boutons de roses qui coloraient les joues à peine gonflées de la jeune femme, la dernière fois qu'il avait vu une femme rougir remontait à cet été en Sicile. Johana la femme d'Anthon était du genre à rougir pour un rien et il avait aimé la taquiner. Mais l'émotion qu'il ressentait en cette instant était bien différente de tout ce qu'il avait éprouvé au paravent. Il n'osait pas le regarder en face, elle fuyait son regard et il aimait ça. Ce qu'il détestait par contre c'était ses cheveux court qui lui effleurait les épaules. Et sa frange qui lui barrait le front.
— Vos cheveux, dit en rompant le silence. Pourquoi les avoir couper ?
Pourquoi ? Se demanda t-elle à elle-même. Elle ne savait plus, c'était devenu un réflexe à chaque fois que la date de son agression approchait. Pourtant, elle n'avait plus rien à craindre. Ni sa mère, ni cet horrible homme n'étaient là pour les attraper. Elle ferma les yeux, encore un détail qui lui était revenu et qu'elle avait pourtant cru oublié. Elle devait avoir reçu un coup à la tête en chutant dans les escaliers.

VOUS LISEZ
Une si troublante proposition.
RomanceHilda est convaincue que jamais elle ne parviendrait à surmonter son traumatisme et mener à nouveau une vie normale. Mais lorsqu'après sept ans dans le centre de rééducation de Toscane elle fait la rencontre de Cyriac Kreïyos, le propriétaire des li...