8.

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Cyriac n'avait jamais été sensible aux charmes d'une femme. Et il en fallait beaucoup pour attirer son attention. Mais Hildegard avait le don de le troubler d'un seul regard. Ou de cette manière innocente qu'elle avait de se pincer la lèvre.

— Hilda, murmura t-il encore pour son plaisir en savourant la volupté que lui procurer le son de ces deux syllabes.

Il détestait tellement de choses en elle mais son prénom était la chose qu'il adorait en elle. Comment avait-on pu faire de mal à une aussi délicate personne? Vingt-deux ans ? Elle avait l'air d'en avoir tout juste quinze ! C'était exactement l'âge à laquelle elle s'était fait violé. Le traumatisme aurait-il bloqué toute croissance physique en elle ? Il poserait la question à Grâce. D'ailleurs il avait énormément de question au sujet des traumatisme de la belle Hildegard. Son regard quitta un instant la jeune femme pour se poser sur Katia dont l'expression sévère l'amusa.

— Approche, lui ordonna t-il en se redressant et dominant ainsi l'espace de la porte.

La grecque le dévisagea avec un mécontentement non dissimulé.

— S'il te plaît, lui rappela t-elle en signe de politesse.

Elle obéit toute de même et s'avança vers lui. La jeune femme était toujours rigide sur sa chaise feignant d'être concentré sur son dessin. Mais elle ne devait pas se rendre compte qu'elle ne bougeait pas la main et que la mine de son crayon était casé. Elle avait beaucoup à apprendre sur l'art du mensonge et de la dissimulation.

— Qu'est-ce que tu veux ? L'interrogea Katia en croisant les bras contre sa poitrine.

— Dans la bibliothèque.

Elle le précéda en fulminant mais elle le connaissait assez pour ne pas oser le désobéir. Il jeta un dernier regard à Hildegard avant de refermer la porte. Il avait envie de lui imposer son autorité mais après ce qu'il venait de d couvrir il valait mieux éviter tout contact pour l'instant. Il rejoignit donc Katia qui tapait impatiemment du pied.

— Assieds toi ! Tonna t-il froidement.

Ces manières de filles gâtés l'agaçait. Mais sa colère n'était pas contre elle. Simplement contre cette ignorance qui le contraignait à avoir besoin d'une femme pour éclaircir sa lanterne.

— Te revoilà devenu Cyriac Kreïyos, ironisa Katia en s'asseyant. Tu étais un autre homme tout à l'heure sur la plage.

Il avait été un autre durant vingt-quatre heures. Maintenant que son père avait ressurgit comme un fantôme dans sa vie changeait tout.

— J'ai toujours été moi, l'altitude t'as certainement fait tourner la tête.

Il saisit le document poser sur la table et le lui remit.

— Je veux que tu me traduise chaque terme, que signifie tout ce charabia ?

Katia parcouru quelques lignes et il la vit se rembrunir. Sa main trembla et elle leva un regard incertain sur lui.

— Est-ce possible d'être victime de tant de phobie ? Lui demanda t-elle incrédule.

Il haussa les épaules.

— C'est toi la psychologue ici, dois-je m'inquiéter de tes capacités intellectuelles ?

Il n'avait pas de temps à perdre. Il devait savoir ce que tout cela voulait dire afin de savoir à quoi s'en tenir avec Hildegard. Il n'avait aucune envie de la brusquer davantage.

— Il est dit, commença Katia, qu'il a été détecté plus d'une dizaine de phobies chez la patiente.

La peur des hommes, du noir, de la société, des espaces fermé, du bruit, c'était celle qu'il avait pu déchiffrer en lisant. Mais le reste lui était inconnu. Il reprit le document et en lu les lignes.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant