Une si troublante proposition.

40.

À son réveil, Hilda ne quitta pas le lit. Tant de questions occupaient son esprit. Elle ne comprenait pas comment un tel changement en elle était possible en si peu de temps.

Après avoir passé sept ans sans faire le moindre progrès dans un centre si spécialisé dans son genre de cas. D'ailleurs, elle se demandait encore comment elle avait atterri dans un tel endroit. Et où était passé l'homme qui l'avait sauvé de la torture ? Elle aurait bien aimé le remercier, mais le seul souvenir qu'elle avait de lui était celui d'une ombre. Une ombre à qui elle devait la vie. Au début elle avait en voulut à cet inconnu de l'avoir sauvé car elle aurait préféré mourir plutôt que de vivre avec les souvenirs affreux qui la hantaient. Puis les années étaient passés et même si elle ne guérissait pas, elle avait appris à accepter sa situation. Elle n'avait plus aucun espoir lorsque Cyriac Kreïyos était apparu dans sa vie. Un deuxième sauveur que lui avait envoyé la vie. Il lui redonnait peu à peu espoir et elle avait envie de découvrir tout ce qu'il désirait lui montrer. Elle n'imaginait pas meilleur maître que lui. Tout semblait si simple et facile. Et il était si imprévisible dans sa façon de faire les choses et ça la déstabilisait. Cependant elle aimait beaucoup son caractère énigmatique

D'ailleurs, elle l'aimait lui tout simplement.

Son cœur fit un bond et elle se redressa sous le choc. C'était la première fois qu'elle tombait amoureuse ! Elle secoua la tête. Non, elle se trompait forcément. Cyriac Kreïyos était un homme intimidant, certes séduisant avec une beauté de diable, un corps d'Apollon et une chevelure de jais mais il était terrifiant, sombre et mystérieux. Un homme totalement inaccessible ! Elle ne pouvait pas en être amoureuse, impossible.

Où était donc passée sa peur des hommes ? Et celle du désir ? Ils ne pouvaient pas avoir simplement disparu. La porte de la chambre s'ouvrit sur Isaure qui venait certainement prendre de ses nouvelles sous ordre du milliardaire.

C'était exactement la personne qu'elle avait besoin de voir, il fallait qu'elle ait un avis sûr sur ce qui se passait en elle. Et surtout elle avait besoin de conseils.

— Ma pauvre chérie, vous êtes malade ? Lui demanda Isaure en remarquant la pâleur de son visage.

Elle secoua la tête, avant de se raviser et d'opiner.

— Je vais tout de suite avertir Cyriac...

— Non je vous en prie, l'arrêta t-elle terrifié.

— S'il apprends que vous n'allez pas bien et que j'étais au courant il pourrait me tuer ! S'écria Isaure.

Vraiment ? Cyriac Kreïyos n'était pas un assassin, certes il avait une arme et avait tué un sanglier mais c'était uniquement pour la protéger. Elle expira pour se détendre.

— Je vais bien, rectifia t-elle. Du moins physiquement.

Intriguée, Isaure s'assit en face de la jeune femme qui semblait préoccupée.

— Vous avez fait un cauchemar ?

Elle secoua la tête.

— Je me sens perdue, je ressens des choses que je ne devrais pas ressentir.

— Pourquoi ne devriez vous pas les ressentir ?

— Parce que c'est sensé m'effrayer, je ne peux pas aimer ou désirer quelqu'un c'est insensé.

Isaure écarquilla les yeux surprise.

— Vous êtes amoureuse ? Lui demanda t-elle.

Elle se mordit la lèvre embarrassée.