30.

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Cyriac acheva de boutonner les manches de sa chemise et nouait sa cravate devant le miroir lorsque Isaure entra dans sa chambre la mine inquiète. Il l'observa à travers son reflet dans le miroir impassible.

— Je persiste à croire que tu devrais rester, lança t-elle.

— Et pourquoi ? Demanda t-il très curieux de connaître les raisons de cette dernière.

— Pour elle, bien sûr !

— Je suis un homme d'affaires Isaure, et mes affaires ne se font pas toutes seules, répliqua t-il.

La vieille femme, pouffa.

— Tes affaires se font très bien toutes seules. Tu pourrais même prendre des vacances d'une année entière sans perdre un seul centime de ton argent.

Elle avait raison mais il détestait les vacances. L'oisiveté n'était pas pour lui.

— Mlle Mór s'en sortira et tu y veilleras. J'ai sélectionné dans son dressing les tenues qu'elle devra porter ces quelques jours. Et si elle ne les mets pas tous vous devez m'en informer Isaure.

Il se retourna et posa ses mains sur les épaules de l'italienne qui frisonna légèrement.

— Tu ne vas pas lui dire au revoir ? S'enquit-elle d'un regard suppliant.

Cyriac esquissa sourit amusé l'expression suspicieuse.

— Tu espère qu'en la voyant je changerai d'avis ?

La vieille femme secoua la tête.

— J'espère juste que tu le feras enfin !

Elle lui sourit sans en dire plus et s'en alla. Cyriac la regarda réfléchissant à ce qui pouvait bien se cacher derrières ces mots. Il prit sa veste sur un fauteuil et quitta la pièce à son tour.

Curieux de découvrir ce qui se passerait selon Isaure s'il voyait la jeune femme, il s'arrêta au deuxième étage et pénétra dans la chambre de cette dernière. Il n'était pas surpris de découvrir qu'elle n'avait pas fermé sa porte à clé. Mais il était troublé de constater que le simple fait de la voir allongé dans ce lit, lui donnait envie de l'y rejoindre.

Il s'approcha et l'observa, sa respiration était à peine visible, et quelques gouttes de sueur perlaient à son front. Il déposa sa veste sur le couvre lit qu'elle serrait dans sa main et s'accroupit pour mieux voir son visage. Elle était belle et cette expression paisible qu'elle abordait était celle qui voulait qu'elle recouvre. Que plus rien ne l'effraie jamais.

Il dégagea les mèches qui barraient son front et elle remua légèrement avant de marmonner quelque chose qui ressemblait à son nom. Il se figea et fronça les sourcils. Les yeux rivés sur ses lèvres légèrement entrouvertes, il avait envie de savoir quel goût elles avaient. Pêche ou fruit de la passion ? Il opta pour la première option. Et puis alors, il se pencha vers cette bouche rose et en captura les lèvres dans un baiser léger. Il les effleura d'abord avant de goûter une lèvre. Il étouffa un gémissement et se redressa.

Elle n'avait pas le goût de la pêche, c'était quelque chose de plus sucré, plus tentant, enivrante.

La jeune femme murmura encore et cette fois il distingua clairement son nom. Il caressa les lèvres de Hilda le regard sombre.

— Je vous veux tellement, murmura t-il. Si vous saviez à quel point je vous désir, à quel point j'ai envie de vous montrer qui je suis.

Il stoppa son geste brusquement et rengea ses mains dans ses poches.

— Dimitri à raison je suis un monstre, et vous êtes trop pure pour moi. Je vous ferais du mal.

Il tourna les talons et partie en espérant que ces quelques jours loin, lui permettraient de réfléchir. Il monta dans sa berline et quitta la propriété en songeant déjà à ce qu'il ferait pour se divertir une fois en Grèce.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant