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— Je n'imaginais pas que vous étiez aussi insignifiante pour lui, s'étonna amèrement Cyriac.

La femme ligotée poussa un gémissement étouffé par le bâillon qu'elle avait contre les lèvres.

Voilà déjà bien plus de trois semaine qu'il tenait Tara en captivité et Nikos n'avait toujours pas réagit. Même s'ils ne s'étaient pas directement parlés, Cyriac était certain que Nikos savait qu'il tenait Tara en sa possession. Et son manque de réaction était plus qu'éloquent.

Il se fichait du sort de sa compagne.

Il frappa son poing sur la table. Pourquoi se cachait-il à présent ? Tout comme lui il savait qu'il n'y avait qu'un seul moyen de mettre un terme à cette histoire : l'un d'eux devait mourir.

Voilà déjà un mois qu'ils auraient dû en finir mais au lieu de ça, il torturait une femme sans ressentir le moindre apaisement.

Il quitta sa chaise et fit descendre le tissu qui la maintenait sous silence.

— J'ai la gorge sèche, l'informa justement sa captive dont il pouvait en effet constater les lèvres asséchées

Il prit la bouteille d'eau poser sur la table et en reversa le contenu sur son visage. L'eau n'atteignit que rarement sa bouche et elle resta sur sa soif.

— Vous êtes cruel ! L'insulta t-elle.

— Si je l'étais, vous seriez déjà mort et découpez en petit morceau, objecta t-il. Encore que vous garder en vie ne m'est d'aucun bénéfice.

Il avait espéré que Nikos l'apprécie assez pour vouloir la récupérer mais ce n'était visiblement pas le cas. Il ne s'était pas manifesté et n'était pas prêt de le faire.

— Lorsque Nikos viendra, il vous le fera payer, lança t-elle haineuse.

Il lui saisit le menton afin de maintenir son visage bien en place.

— Ouvrez donc les yeux, assena t-il avec humeur. Il ne viendra pas vous chercher, il se fiche que je vous tue. Vous n'avez été qu'un vulgaire pion pour sa venger et à présent il vous jette car vous n'êtes plus d'aucune utilité.

Elle fronça les sourcils.

— Il m'aime !

— Il aimait le fait que vous soyez amoureuse de lui afin d'accomplir sans hésitation le moindre de ses désirs.

Il la relâcha et reprit place sur la chaise en face d'elle.

— Comment osez-vous ? S'insurgea t-elle. Que savez-vous de l'amour ? Tout le monde vous a rejeté.

Il éclata d'un rire sonore qui s'arrêta aussi brusquement qu'il avait commencé.

— L'amour ? J'en sais sans doute très peu en revanche je sais très bien ce que cela signifie de ne pas en avoir. Et je sais que Nikos ne vous aimes pas car si c'était moi qui était dans cette situation et qu'Hilda était entre les mains d'un ennemi. J'aurais déjà remuer ciel et terre pour la récupérer.

Sa captive perdit les couleurs qui lui restaient et le tremblement d'effroi qui la traversa ne lui échappa pas.

— Vous allez me tuer ? L'interrogea t-elle.

— C'est une question ou une affirmation ?

— Nous ne sommes pas obligés d'en arriver là. Cette histoire peut se terminer sans bain de sang. Je promets de raisonner Nikos et de le convaincre d'arrêter cette guerre.

— Il est trop tard pour réfléchir à vos actes. Je n'épargnai aucun d'entre vous. Hilda était enceinte, elle était innocente et vous n'avez pas eut pitié d'elle.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant