26.

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Une fois dans sa chambre, Cyriac s'exhorta au calme.

Il avait été sur le point d'embrasser Hilda et sans l'intervention d'Isaure il aurait sans aucun doute commis la pire erreur de sa vie.

Hilda n'était pas une femme pour lui, et pas uniquement à cause de leurs passés respectifs. Elle était beaucoup trop fragile et sensible. Et lui, il aspirait à des désirs auxquels elle ne pourrait jamais se conformer. Il revit ses yeux noyés par l'inquiétude, son regard incertain et ce murmure qui avait attisé son désir. Il grogna de colère et de frustration. Il l'avait certainement effrayé en se comportant de la sorte.

Theos ! Jura t-il entre ses dents.

Il retira sa montre et la jeta sur le lit aux draps sombres. Comme la majeure partie de la maison, tout y était gris ou noir, sauf le vase aux fleurs blanches posé sur une table près des fauteuil. Toutefois, ce n'était pas effrayant au contraire. Il y régnait une atmosphère masculine et une aura indéfinissable de danger.

Il défit les boutons de sa chemise qu'il laissa tomber au sol, suivit de son pantalon. Une fois en caleçon il alla dans la salle de bain spacieuse et retira ce qui lui restait comme vêtement. Il s'engouffra dans la cabine de douche. Un bon bain froid allait certainement lui remettre les idées en place. Lorsque le jet d'eau martela sa peau, il grogna comme s'il s'agissait de petit coup de fouet. Cette impression lui remémora l'époque où il n'était qu'un adolescent naïf et stupide qui cherchait à tout prix l'amour de ses parents adoptifs et l'affection d'une mère qui l'avait rejetter. Comprendre que jamais il n'aurait ni l'un ni l'autre avait fait de lui un adolescent intrépide et indiscipliné. Son père qui n'était guère patient avait alors prit des mesures drastiques; engager une éducatrice afin de faire de lui un héritier obéissant et digne. Mais cette attitude avait au contraire fait de lui un gamin de plus en plus rebelle. Si bien que son éducatrice par l'aval de son père avait commencé à le fouetter, l'attacher à sa chaise jusqu'à ce qu'il assimile la leçon du jour. Il pouvait passer des jours ainsi, sans que personne ne s'en soucis. Il arrivait même qu'on l'oublie.

Il serra les dents et arrêta le jet d'eau. C'était une mauvaise idée de prendre cette douche. Il prit une serviette accroché sur le porte serviette et l'attacha à ses reins puis quitta la salle de bain.

— Tu as fait vite, lui lança Isaure qui était assise sur un fauteuil.

— Depuis combien de temps es-tu là ? Demanda t-il sourcils froncés.

Même s'il n'avait jamais fait d'objection à ce qu'elle vienne dans ses appartements, c'était la première fois qu'elle y mettait pieds. Toutefois ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait simplement vêtu d'une serviette.

— Nous sommes là depuis que tu as claqué la porte de la salle de bain derrière toi, lui répondit Isaure.

Nous? Soudain il perçu un parfum différent du sien flotter dans la pièce. Ce n'était pas l'odeur de rose d'Isaure. Mais celui de Hilda...

Il la remarqua debout près de la vitre, légèrement penché sur le vase de fleurs dont elle caressait les pétales. Elle lui tournait le dos et ne semblait pas savoir qu'il était là. Il détourna son regard d'elle et interrogea Isaure du regard.

— Je n'allais pas la laisser toute seule, se justifia t-elle.

Elle venait tout juste de poser des questions à la jeune femme quand son téléphone avait sonné.

— Tu n'avais pas à le faire... Il te suffisait de rester avec elle, siffla t-il.

Il devait avoir parler d'un ton brusque car la jeune femme poussa un cri de surprise et posa ses mains sur son visage pour se cacher les yeux.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant