79.

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Hilda avait des sueurs froides depuis que Cyriac avait quitté le chalet accompagné de ses hommes. Il avait posté des hommes armés à l'extérieur et était allé ratisser la zone. Elle avait tellement peur que ses doigts étaient tremblants. Elle cessa de faire les cent pas et de ronger les ongles. Elle s'assit sur le lit et vérifia son téléphone encore une fois. Rien.

L'appréhension allait la rendre folle. Elle repoussa les mèches qui tombaient sur son visage. Ses cheveux avaient énormément poussé qu'elle songeait à les tailler. Plus tard. Elle se saisit de l'arme sur le lit et entreprit de reproduire les mouvements appris avec le milliardaire. Tenir fermement l'arme, viser la cible, presser la détente, la relâcher et appuyer de nouveau. L'arme n'était pas chargée donc il ne se passa rien. Cyriac lui avait montré comme insérer le chargeur, elle l'imita donc avant de se placer cette fois-ci devant le miroir. Son reflet lui paru étrange, la femme qu'elle voyait c'était bien elle mais vêtu d'une robe de mariée. Celle qu'elle portait quelque mois plus tôt. La femme dans le miroir lui sourit avant de disparaître remplacer par une autre image. Nikos. Sa ressemblance avec Cyriac était si stupéfiante qu'elle en fût déstabilisée. Il braquait son arme sur elle, la même que ce jour là avec le silencieux au bout. Le bruit étouffé qu'elle avait entendu ce jour là lorsqu'il avait tiré résonnait encore dans sa tête. Elle raffermit ses doigts sur l'arme. Il était hors de question qu'elle le laisse faire cette fois. Elle appuya sur la gâchette et coup de feu rompit le silence. Le miroir était brisé et Nikos avait disparu. C'était à nouveau elle dans sa robe blanche ensanglantée, le visage effaré. Puis le mirage s'en alla. C'était la vraie elle, l'expression perplexe.

— Mademoiselle ! Hurla la voix des hommes derrière la porte avant de l'enfoncer.

Arme au poing, ils inspectèrent la pièce à la recherche d'une éventuelle menace, d'un éventuel ennemi. Ils étaient au nombre de cinq. Sur le lit son téléphone se mit à sonner.

— Nous avons entendu un coup de feu, lui expliqua l'un des hommes. Le patron est en chemin.

— Quelqu'un était-il ici ? Lui demanda un autre.

Elle secoua la tête.

— J'étais toute seule, je voulais vérifier l'arme.

Ils opinèrent. L'un–le chef sans doute–chuchota quelque chose à son oreillette qui ressemblait à un R.A .S . Il se retourna et s'adressa à nouveau à elle :

— Répondez c'est le patron, lui dit-il.

Elle s'exécuta.

— Qu'ai-je dit avant de m'en aller? La questionna t-il en colère.

— Uniquement en situation de vie ou de mort.

Elle avait désobéit.

— Ne l'oublie pas.

Il raccrocha. Les hommes s'en allèrent mais elle sentit que quelque chose clochait lorsqu'elle entendit des coups de feu. Quelques minutes plus tard il fit son apparition. Nikos. L'arme qu'elle avait tenu un peu plus tôt était sur le lit. Au moindre mouvement de sa part il s'en rendrait compte. Il fallait qu'elle trouve autre chose pour se défendre. Elle recula contre la coiffeuse, referma sa main sur un éclat de verre dans son dos. Elle se battrait jusqu'à son dernier souffle. Il était hors de question qu'elle se contente d'être sa victime.

— Cette scène m'est familière, avança l'homme en s'approchant d'elle.

— Je ne vois pas de quoi vous parlez.

— Vraiment ? Tu portais une robe de mariée plutôt extravagante et tu étais enceinte... c'est peut-être encore le cas.

L'allusion lui glaça le sang. Une bouffée de rage s'empara d'elle. Elle se jeta à sa gorge et enfonça le verre dans son épaule. Elle aurait voulu atteindre sa gorge mais il avait su l'esquiver. Il hurla de douleur. Profitant de son état d'étourdissement, elle alla prendre l'arme sur le lit. Viser et tirer. C'était un cas de vie ou de mort. Elle sentit un poids à l'arrière de son crâne. Une douleur vive la paralysa et tout devint noir.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant