17.

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Elle s'inquiétait pour rien, se dit Hilda en quittant la fenêtre une nouvelle fois. Il pouvait pas être parti, et il ne pouvait pas s'être noyé. Tout de même qui pouvait nager pendant plus de quatre heures ?

Elle ne l'avait pas vu sur la plage, même si elle s'était endormi contre la fenêtre pendant un bon moment. Elle soupira et leva les yeux au ciel. Il était gris et de sombres nuages annonçant l'orage y flottaient. Où qu'il soit monsieur Kreïyos ferait mieux de rentrer. La pluie n'allait pas tarder. Comme pour appuyer sa remarque, un éclair zèbra le ciel partiellement rougeoyant et le soleil qui disparaissait derrière la mer semblait fuir le mauvais temps. Elle croisa les bras contre son ventre inquiète. Elle aussi avait envie de fuir mais où irait-elle ? Cet endroit était tout ce qu'elle connaissait.

Combien de temps fallait-il pour calmer une frustration sexuelle ? Et pourquoi était-il sexuellement frustré ? Tant de questions sans réponses. Son ventre gargouilla et elle se résigna aller quitter la bibliothèque pour aller se faire un déjeuner. Ce qui se résumait en général à un bol de céréales. Elle prit une coupelle qu'elle posa sur la table de cuisine. Dans le réfrigérateur elle fût surprise de voir plusieurs sortes de lait à l'intérieur. Elle saisit un carton et en versa le contenu dans un bouilloire pour le chauffé. Elle chercha les céréales dans tous les placards à sa portée mais en vain. Il ne lui restait plus que ceux du dessus. Elle s'appuya sur son pied valide et se hissa du mieux qu'elle pu sans parvenir à son but. Elle n'abandonna pas pour autant et essaya plusieurs fois encore sans plus de succès. Elle allait abandonner quand une main ferme ouvrit le placard et en fit sortir une boîte. Il la lui donna et elle soupira en la prenant.

— Merci, souffla t-elle en reprenant place sur le fauteuil.

— Ce fût un plaisir, raisonna la voix du grec.

Comme si elle en prenait conscience que maintenant elle le dévisagea incrédule. Elle semblait faire face à une apparition magique.

— Vous ?

— Qui d'autres ?

Elle cilla pour se reprendre. Il était torse nu et tenait sa chemise enroulée en boule dans sa main.

— Je vous ai cherché.

— J'étais sur la plage à bronzé avant que le mauvais temps ne gâche le moment.

Elle le dévisagea de plus en plus choquée. Ainsi donc il bronzait tranquillement alors qu'elle se faisait du soucis pour lui ?

« Vous êtes naïve comme Johana et borné de préjugés»

Peut-être était-ce vraiment finalement. Ne cherchait-elle pas simplement à voir du bon en lui pour faire disparaitre la peur qu'il lui inspirait ?

— Que faisiez vous ? S'enquit l'homme en indiquant du menton les céréales qu'elle tenait.

— Ça, c'est mon dîner.

Elle versa le lait chaud puis les céréales dans le bol et remua le tout à l'aide d'une cuillère.

Cyriac n'était pas étonné qu'elle ait le teint aussi pâle. À force de boire tout ce lait !

— Si ça, dit-il en jetant un regard dédaigneux à son bol de céréales, que vous appelez dîner est votre quotidien, je suis surprit que vous n'ayez pas encore passer l'arme à gauche.

— C'est plein de vitamines et c'est ce que je sais faire le mieux, se défendit t-elle.

C'était un mensonge, il le su à l'instant où elle grimaça et se força à avaler la bouché qu'elle venait de prendre. Il se garda d'en faire la remarque.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant