Hilda en était sûre, elle n'avait jamais rencontré d'être aussi sombre et mystérieux que ce Cyriac Kreïyos. Peut-être dans ses rêves mais alors ce n'était qu'une pure invention de son imagination.
Il exigeait d'elle une chose dont elle n'était pas sûre de savoir et il n'avait pas l'air pressé qu'elle parle. Elle se rongeait les ongles depuis cinq minutes et il n'avait esquissé le moindre geste pour la contraindre. Il l'observait un doigt posé sur ses lèvres comme si lui-même cherchait à trouver les réponses à l'ordre qui lui avait demandé. Elle inspira profondément prête à parler. Ce silence et cette manière qu'il avait de fixer ses lèvres ne lui plaisait pas du tout. Il y avait quelque chose de pervers et de captivant dans son regard. Elle sentit ses jambes vibrées et serra les cuisses. Elle soupira...
— Monsieur Kreïyos...
— Un instant, la coupa t-il fermement mais sans brutalité. Laissez moi vous étudiez.
Hilda battit des cils prise de court et garda le silence. Non pas parce qu'il l'avait exigé mais elle était si choquée qu'elle en avait perdu l'usage des mots. Elle baissa les yeux sur ses mains tremblantes ne pouvant supporter davantage. Les doigts froid du milliardaire se posèrent sur son menton et il lui releva la tête lentement.
Un sourire incurvait ses lèvres fines et pincées.
— Merci, déclara t-il en la relâchant. Vous êtes aussi limpide qu'une eau de roche.
Hilda suffoqua.
— Qu'en savez-vous ?
— J'en sais beaucoup croyez-moi. Ce que votre bouche garde sous scellés, vos yeux les dévoilent.
Malgré elle, Hilda rougit. Pourquoi ? Elle n'en savait rien.
— Soyez sans craintes j'ignore vos secrets les plus enfuis mais je sais que vous êtes sincère. Vous ne savez pas grand chose de votre propre existence... J'en sais plus sur votre vie que vous n'en savez vous-même.
— Parce que vous avez fait des recherches ?
Cyriac opina. Et il s'en voulait de ne pas avoir chercher plus loin. Il ne savait rien de particulier si ce n'était qu'elle était orpheline de père. Mais où était sa mère ? Avait-elle des frères et sœurs ? Qu'elle était sa vie d'avant ? Il promettait de se charger de ça après l'avoir convaincu d'accepter son aide.
— Connaissez vous au moins votre âge ?
— Vingt-deux.
— Dix ans de moins que moi.
La jeune femme fit les yeux ronds.
— Vous avez trente-deux ans ? S'étonna t-elle.
— Vous le dites comme s'il s'agissait d'un âge critique. Je n'ai pas encore les cheveux blancs.
Il se redressa et débarrassa la table. Pourquoi se sentait-il vexé par sa remarque ? Parce qu'il avait peur que leur différence d'âge créer un faussé entre eux ? C'était ridicule.
— Je sais bien, continua timidement la jeune femme visiblement consciente de l'avoir énervé.
Cyriac s'exhorta au calme. Il était inutile de s'emporter pour si peu. Surtout s'il voulait la convaincre de le suivre en Grèce.
— Pourquoi sembliez vous aussi surprise par mon âge ? Lui demanda t-il en revenant s'asseoir.
— Et bien Peter a vingt-huit ans mais il à l'air bien plus vieux que vous, annonça t-elle.
L'expression de Cyriac changea brusquement. Son regard devint aussi obscur que les ténèbres. Un rictus déforma le coin de ses lèvres.
— Qui est Peter ? L'interrogea t-il d'une voix dont l'intonation menaçante la poussa à répondre.
VOUS LISEZ
Une si troublante proposition.
RomanceHilda est convaincue que jamais elle ne parviendrait à surmonter son traumatisme et mener à nouveau une vie normale. Mais lorsqu'après sept ans dans le centre de rééducation de Toscane elle fait la rencontre de Cyriac Kreïyos, le propriétaire des li...