— Assieds toi.
Hilda s'exécuta cachant mal son appréhension quant à la conversation qui allait suivre.
— Comment vas-tu ? Lui demanda Mme Sienna.
Elle fût surprise par cette question.
— Bien, répondit-elle sur ses gardes.
— Et ta cheville ?
— Je n'ai plus mal.
— Si j'avais su que tu te trouvais dans un tel état je serai revenu immédiatement.
Hilda en doutait. Elle lui aurait plutôt dit de ne rien faire d'imprudent jusqu'à la date de leur retour.
— Je vous remercie, M. Kreïyos s'est très bien occupée de moi, répliqua t-elle.
Elle vit l'expression de la responsable changé et son visage se ferma. Elle la dévisagea d'un œil sévère comme si elle avait commis un impair.
— M. Kreïyos a émit le souhait de t'emmener avec lui, commença t-elle. Mais je ne peux m'y résoudre.
— Pourquoi ? J'ai dit que j'étais d'accord.
Mme Sienna parue particulièrement préoccuper.
— Une jeune femme ne devrait pas vivre seule avec un homme comme lui. Il est dangereux.
Hilda pouffa. Si c'était le cas nulle ne l'aurait retrouver en vie. Elle était fatiguée qu'on lui répète sans cesse qu'il était un homme dangereux.
— Il aide de nombreuses femmes dans le monde, lui rappela t-elle.
— Il ne les côtoie pas pour autant. Il place juste sa fortune dans des œuvres caritatives comme de nombreux riches afin de s'acheter une bonne conscience mais cela lui est égale au fond.
Elle n'était pas de cet avis. Il donnait l'impression que ce projet lui tenait à cœur, que ce n'était pas juste une bonne action pour se faire bien voir par la bonne société. Mais comment le prouver à Mme Sienna.
— Il y a des rumeurs à son sujet, murmura la responsable sur le ton de la confidence.
Hilda sentit sa poitrine se serrer d'inquiétude.
— Il se pourrait que ce soit un assassin, plusieurs femmes qu'il a sauvé on témoigner qu'il tuait leurs agresseurs. Mais hélas c'est impossible à prouver. Et encore il n'a jamais été filmé avec une femme, il fait mystère de sa vie privée, ne trouvez vous pas cela étrange ?
Aucunement ! Aurait voulu répondre Hilda. Mais à quoi bon ? Le discours de Mme Sienna avait pour but de la décourager qu'importe ce qu'elle dira. Elle pouvait lui dire qu'il cachait ses relations amoureuses parce que justement ce n'était pas des relations comme les autres... Mais cela impliquait de révéler ce qu'elle avait vu il y a un an et elle n'avait pas envie. C'était la vie de cet homme, ses secrets, elle n'avait pas le droit d'en parler.
— N'y va pas Hilda, l'implora Mme. Sienna. Tu ferais une terrible erreur.
— Pourquoi serait-ce si terrible que ça ? Vous êtes la mieux placée pour comprendre mon désir de redevenir normal. D'espérer une vie autre que celle là.
— Le centre dispose de toute l'aide dont tu as besoin pour avancer. Tu n'es pas obligé de partir.
— Au contraire, j'ai passé sept ans ici sans faire le moindre progrès. Je fais toujours des cauchemars, j'ai toujours toutes ces peurs. J'en ai assez de voir les autres évoluer, alors que moi je reste toujours la pauvre Hilda. Celle qui suscite la pitié, celle pour qui il n'y a plus d'espoir.
— Tu es aveuglée par les belles promesses de cet homme, et tu prends de mauvaises décisions. Et s'il n'agissait que dans l'unique but de te séduire.
La jeune femme se redressa outré.
— Je refuse de croire à ça !
S'il avait voulu abusé d'elle il l'aurait déjà fait. Il avait eut assez de temps et plus d'une occasion.
— Hilda ouvre les yeux, tu es une femme plutôt attirant... Et lui est un homme avec des envies.
— Je ne doute pas que M. Kreïyos saura se satisfaire. Je ne m'inquiète pas.
Il la détestait... Il ne l'aimait pas. Et ça la rassurait.
— Tu refuse de comprendre...
— Non ! Vous refusez de me laisser saisir cette chance. Vous êtes si égoïste. J'attendais un peu plus de compréhension de votre part.
Elle quitta le bureau et ne se retourna pas malgré que Mme Sienna cria son nom. Elle sortit sur la plage et courut le plus loin possible à en perdre haleine. La vue brouiller par les larmes, le cœur lourd. M. Kreïyos avait-il respecté les souhaits de Mme Sienna? Allait-il partir sans elle ? C'était si injuste ! Elle heurta quelque chose dans sa course folle. Deux mains puissantes la rattrapèrent avant qu'elle ne tombe sur le sable.
— Faites attention ángelós mou, fit la voix guttural du milliardaire.
Elle leva son visage humide sur lui et à la vue de ses yeux baignés de l'arme son expression changea. Il l'attira dans ses bras et enlaça sa taille fine. Par instinct elle noua ses bras sur ses reins et le serra à son tour. C'était étrangement réconfortant d'être ainsi choyer. Il lui murmura des mots doux et apaisant jusqu'à ce qu'elle cesse complètement de pleurer. Il s'écarta ensuite légèrement et prit son visage en coupe pour le relever vers le sien.
— Pourquoi pleurez vous ? L'interrogea t-il.
Il valait mieux que Lybie Thomas n'en soit pas responsable car il ne répondrai plus de rien.
— Mme Sienna a dit qu'elle n'était pas d'accord pour le voyage, sursura la jeune femme.
Cyriac jeta un coup d'œil vers le centre un peu plus loin comme s'il pouvait y voir Mme Sienna. Ses yeux auburn et sibyllin se posèrent à nouveau sur elle.
— Elle n'a pas son mot à dire vous venez avec moi, argua t-il.
— Ce n'est pas aussi simple que ça...
— Bien sûr que si ! J'ordonne, on obéit.
La jeune femme leva un regard incertain vers lui.
— C'est la responsable du centre, lui rappela t-elle.
— Dont je suis le patron... Elle travaille pour moi, elle fait ce que je lui ordonne de faire.
Hilda battit des cils interloquée. Il avait raison, c'était lui le patron, personne n'allait contre son autorité.
« Si j'ai bien compris on vous attend à votre travail, ne vous faites pas viré pour moi».
Elle se sentit soudain honteuse de lui avoir dit ces mots l'autre jour. Elle s'écarta de lui rouge comme une pivoine.
Cyriac décela une certaine gêne chez la jeune femme. Elle cachait mal ses émotions et ses pommettes rosies la rendaient encore plus belle. Et son parfum de lavande... Il commençait à en devenir accro. Il pouvait lire mille et une questions dans son regard métallique, elle voulait qu'il la rassure afin de dissiper ses doutes.
— C'est à vous seule de choisir si oui ou non vous venez avec moi, lâcha t-il.
— Je sais.
Elle se recula un peu plus et se tourna vers la mer.
— Je n'ai pas changé d'avis. Je veux venir avec vous.
Cette déclaration le rejuis car c'était tout ce qu'il attendait. Qu'elle le suive. Il avait craint un instant que le retour des autres filles la boulverse au point de lui faire changer d'avis mais ce n'était pas le cas. Une fois encore elle le surprenait. Il songea à nouveau au moment où il l'avait tenu dans ses bras... Ça aussi ça avait été une agréable surprise. Il n'avait pas réfléchi sur le moment. Il avait beaucoup aimé la tenir ainsi.
Il l'observa ramasser un coquillage et faire des formes avec sur le sable. Il jaugea ses petits mains fines qui l'avaient enlacés et une flèche de désir le transperça.
Il avait terriblement envie de recommencer et même d'aller beaucoup plus loin.
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Une si troublante proposition.
RomanceHilda est convaincue que jamais elle ne parviendrait à surmonter son traumatisme et mener à nouveau une vie normale. Mais lorsqu'après sept ans dans le centre de rééducation de Toscane elle fait la rencontre de Cyriac Kreïyos, le propriétaire des li...