Une si troublante proposition.

25.

Par delà la vitre du hublot, Cyriac pouvait apercevoir la plage et l'étendue de forêt qui abritait son domaine. Il était impossible de voir les murs de la propriété, ou même sa toiture. Il avait veiller à ce que celle-ci soit le plus camoufler possible. Cela lui permettait d'échapper aux paparazzis trop insistant qui n'hésitaient pas à prendre leurs hélicoptères pour espionner autour de l'île.

Il sentit le jet amorcer sa descente sur la piste d'atterrissage. Bientôt il serait à l'endroit où il se sentait vraiment chez lui, loin du tumulte de la ville, de l'influence de sa mère et son chantage. Loin de ses responsabilités et engagement. Ici, il n'était ni un homme d'affaires, ni un milliardaire, ni un héritier, ni un assassin, et encore moins un sadique. Il était simple Cyriac Kreïyos, un homme comme tout autre. Il laissait tomber ce masque qu'il portait en permanence en société et adoptait un style différent sans toutefois devenir quelqu'un d'autre.

En se détournant de la vue son regard tomba sur la jeune femme qui s'était assoupie sur son siège. Sa tête était légèrement penché à l'extrémité du fauteuil, ses cheveux avaient glisser sur son visage avant de retomber sur ses épaules. Il ne lui avait pas adresser un seul mot de tout le vol. Et il ne lui avait accordé aucune attention, si bien qu'il ignorait depuis combien de temps elle dormait. Le vol n'avait durée qu'une demi-heure tout au plus, et la jeune femme semblait être profondément endormie. Il grimaça. Il s'était montré distant depuis leur départ du bateau et il s'était attendu à ce qu'elle lui demander des explications mais il avait patienter en vint.

S'il s'était montré soudain froid c'est parce qu'il se sentait lâche à côté d'elle. Elle était le miroir de ses faiblesses, de tout ce qu'il avait toujours désiré mais qu'il lui avait été interdit. Elle affrontait ses peurs de façon surprenante, contrairement à lui qui par le passé c'était laissé dominer et pour récupérer un semblant de contrôler il avait viré du côté obscur. Entrer dans la mafia n'avait été pour lui que le moyen de mieux contrarier son père, puis il avait vu là une chance de venger sa mère en tuant Christos Theodoros, ensuite après, tuer était devenu une habitude, une seconde nature mais il ne voulait plus faire partie d'une confrérie. Avec Anastase et Anthon ils avaient décidé de quitter la mafia et de prospérer dans des milieux beaucoup moins illégaux. Cela avait été beaucoup plus facile pour Anastase et lui car il était de bonne famille mais Anthon avait dû fournir beaucoup plus d'effort. Et ils avaient tous les trois développer des affaires, dont ils étaient partenaires pour certaines. Il était leur architecte privée lorsqu'ils avaient besoin de lui, et Anthon et lui avaient des comptes dans la plus part des banques d'Anastase et qu'il s'agisse des clubs ou des galeries d'art de leur ami italien, Anastase et lui ne manquait pas d'acquérir des œuvres ou de louer ses casinos à des occasions. Et aucun ne mélangeait amitié et affaire... D'où l'entente parfaite qui régnait au sein de leur trio.

L'appareil se stabilisa sur la piste et Cyriac s'empressa de détacher sa ceinture. Il s'approcha du fauteuil de la jeune femme et la libéra à son tour de ses liens. Elle se réveilla au même moment en battant frénétiquement des cils tels des ailes d'un papillon.

— Nous sommes arrivés, lui annonça t-il en l'aidant à se remettre sur pied.

Il remarqua son hésitation au moment de prendre sa main. Elle mêla ses doigts fins aux siens et il la guida hors du jet. À quelques mètres plus loin, le parking regorgeait de plusieurs marques de voitures, et un peu à l'écart il y avait son hélicoptère. Toujours marquee de ses initiales. Il conduisit la jeune femme jusqu'à la berline noire et lui ouvrit la portière côté passager. Il s'assura qu'elle soit bien installé avant de faire le tour et de prendre place au volant.

— C'est vraiment à vous tout ça ? Lui demanda la jeune femme émerveillé lorsque la voiture s'engagea sur le sentier qui menait à la villa.

Il acquiesça.