Hilda battit des cils pour s'habituer à la lumière qui filtrait dans la pièce. Elle s'étira sur son lit et repoussa les couvertures. C'était son dernier jour au centre car elle avait prit sa décision ; demain elle irait avec Cyriac Kreïyos en Grèce. Il lui avait prouvé ces trois derniers jours qu'elle n'avait rien à craindre de lui, et malgré ce qu'il disait pour elle il était gentil et elle avait de plus en plus confiance en lui.
Elle quitta son lit et alla repousser les rideaux pour mieux laisser entrer la lumière. Elle regarda le bleu de la mer et la plage au loin. Serait-ce pareille en Grèce ? Un paysage aussi paradisiaque ? Sans doute. Elle inspira une longue bouffée d'air et sourit. Elle n'avait jamais été aussi impatiente de quitter cet endroit et de découvrir un autre horizon. C'était étrange, elle n'était pas sûre qu'elle trouverai la guérison ailleurs mais elle était prête à tenter le coup. Après tout qu'avait-elle à perdre ? Rien. Elle avait déjà tout perdu sept ans plus tôt. Cyriac Kreïyos lui offrait l'opportunité de revivre et elle avait envie de s'accrocher à cet espoir. Elle avait toujours ses peurs enfuis au plus profond d'elle... Mais elle était bien décidé à les refoulées jusqu'à les faire complètement disparaître.
Elle alla dans la salle de bain et se posta devant le miroir. Cela lui faisait tout drôle de pouvoir se tenir réellement debout sans béquilles. C'était un véritable miracle. Comment une simple pommade avait-il pu la guérir en si peu de temps ? Elle ressentait encore une gêne évidemment, la douleur revenait parfois mais rien de bien sérieux. Elle avait hâte qu'il la voit debout, qu'il la voit marcher. Elle se détourna de la glace et retira ses vêtements, elle alla dans la cabine de douche plutôt que la baignoire. Elle actionna le robinet et une pluie de goutte glacée se déversa sur sa peau nue, elle remarqua un gel de douche et en frotta sur son corps. C'était la première fois qu'elle en utilisait, la plus part du temps elle se contentait de l'eau mousseuse de la baignoire. Un parfum de fleurs imprégna la cabine, cela sentait divinement beau. Si bon qu'elle était tenté d'y goûter.
Était-ce donc ça la joie de vivre ? Cette légèreté et cette liberté qu'on ressentait ?
Si c'était le cas, cela la ravissait... Beaucoup.
***
Cyriac boucla sa ceinture et s'observa dans la glace. C'était aujourd'hui ou jamais, se dit-il. Hildegard Mór devait lui donner une réponse concrète. Il avait passé les deux derniers jours à se montrer le plus prévenant possible et à refouler le désir qu'elle lui inspirait mais il en avait assez. S'il passait ub jour de plus seul en sa compagnie il ne pourrait résister à la tentation de l'embrasser. Ce qui n'était pas très approprié ni pour lui ni pour elle. En effet, il doutait de pouvoir se contenter d'un baiser, il avait envie de tant de choses et la jeune femme n'était pas apte à satisfaire ses désirs. Il détruirait le minuscule équilibre qui avait réussi à créer entre eux. Et c'était tout bonnement intolérable.
Il quitta la chambre et alla s'asseoir à la terrasse. Le vent était frais et le bruit des vagues l'apaisait. Toutefois, il savait que lorsqu'il la verrait... Il pouvait dire au calme et la tranquillité de son esprit. Il se versa une tasse de café et y ajouta un sucre. Celui-ci rendit le café un tout petit peu doux tout en conservant son amertume. Il en but une gorgée et soupira... Elle mettait du temps aujourd'hui. D'habitude elle était déjà là à prendre son petit-déjeuner avec lui. Il ingurgita une nouvelle gorgée et s'adossa contre le dossier de la chaise qui craqua sous son poids.
— Bonjour, souffla cette petite voix qui hentait ses rêves.
Cyriac s'exhorta au calme et releva la tête de son téléphone pour la regarder. Elle était vêtu de couleur terne comme d'habitude et portait ce qui ressemblait à un jogging. Elle avait fait tresser ses cheveux en deux couettes et abordait une mine radieuse mais il n'y avait pas que ça... Une odeur alléchante émanait d'elle, un parfum de lavande qui lui était jusque là inconnu.
— Chaírete(Bonjour), lui renvoya t-il d'une voix altéré par l'émotion.
— Vous ne remarquez rien ? Lui demanda t-elle en croissant les mains dans son dos et rougissant timidement.
Il la détailla avec un peu plus d'insistance mais ne remarqua rien... Si ce n'était qu'elle était beaucoup plus désirable encore avec ses deux couettes.
— Vous sentez la fleur ? Supposa t-il d'un ton plus brusque qu'il ne l'aurait souhaité.
— Ça vous déplaît ? S'inquiéta t-elle.
Il bouscula la tête et força un sourire.
— J'étais un peu déçu que vous n'ayez pas d'odeur maintenant lorsque je sentirai une lavande, je penserai à vous.
Il était sincère, et maintenant qu'elle avait un parfum, il lui serait difficile de s'en défaire. Il fut ravi de la voir s'empouprer, sa timidité la rendait d'autant plus séduisante. Et il avait l'impression de la voir sous un nouveau jour. Beaucoup plus grand, beaucoup plus joyeuse, et son teint de porcelaine était éclatant. Elle avait plus vivante. Soudain il vit ce qui avait changé, la jeune femme était debout sans aucun appuye quelconque. Avait-elle sautillé jusqu'ici ?
— Où son vos béquilles ? Lui demanda t-il.
— À leur place, dans la chambre.
— Asseyez vous tout de suite, je vais les chercher !
Il se redressa et elle l'arrêta en posant sa main sur son bras. Cyriac ressenti une décharge électrique. C'était la première fois qu'elle le touchait volontairement.
— Je n'en ai pas besoin monsieur Kreïyos, lui dit-elle. Ma cheville va mieux et je peux à présent marché.
Cyriac la dévisagea stupéfait.
— Permettez moi de m'en assurer personnellement, tonna t-il.
Elle prit place sur une chaise et releva son habit. Effectivement sa cheville était en meilleure état. Les bleus avaient disparu et sa peau était beaucoup plus ferme. C'était incroyable !
— J'en suis ravi, souffla t-il.
Il retourna s'asseoir et l'invita à manger. Il avait hâte de la voir prendre du poids et se débarrasser de ce corps svelte.
Hilda mangea sous le regard inquisiteur du milliardaire, c'était ainsi depuis deux jours. Ils déjeunaient ensemble, discutaient de sujet anodins et jouaient même aux échecs. Il était aussi doué qu'elle, ce qui rendait le jeu plus intéressant encore. Ils étaient à égalité... Une victoire chacun. Il s'intéressait à tout ce qui lui faisait plaisir et elle se rendit compte qu'elle ignorait ce qu'il aimait lui.
— Quelles sont vos passions monsieur Kreïyos ? L'interrogea t-elle.
Une étincelle de malice scintilla dans les yeux châtains de l'homme.
— La plus part du temps je travaille je n'ai pas beaucoup de passion. Mon temps libre me sert à passer du temps avec mes amis ou à me détendre sur mon île.
Enfin lorsqu'il ne s'adonnait pas au crime et à ses autres penchant damnatoires.
— Ça n'a pas l'air d'être très amusant, souligna t-elle.
— Sans doute... Je n'ai pas l'habitude de faire des choses amusante.
C'était triste au fond, se dit Hilda. Elle avait le pressentiment qu'il avait beaucoup souffert, que ses secrets étaient des plus ténébreux et qu'un lourd passé assombrissait son cœur. Elle pouvait peut-être l'aider à se libérer lui aussi.
— J'accepte votre offre, annonça t-elle une fois leur déjeuner achevé.
— En êtes-vous certaine ?
Elle opina.
— Je suis prête à essayer.
Elle ne doutait pas du défi que cela représentait d'affronter ses peurs. Cependant elle ne voulait plus de cette vie, elle voulait guérir et devenir une personne normale. Qui n'avait pas peur des espaces clos, du noir et de toutes ces choses qu'on ne pouvait éviter.
— Vous ne serez pas déçu... Par contre laisser moi vous mettre en garde sur un point : je n'ai pas l'intention de faire preuve de clémence.
La jeune femme suffoqua.
— Devrais-je craindre le pire ?
— Tout dépendra du degré de vos peurs. J'ai l'intention d'user de tous les moyens pour vous en départir. Sans aucune exception.
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Une si troublante proposition.
RomantizmHilda est convaincue que jamais elle ne parviendrait à surmonter son traumatisme et mener à nouveau une vie normale. Mais lorsqu'après sept ans dans le centre de rééducation de Toscane elle fait la rencontre de Cyriac Kreïyos, le propriétaire des li...