Cyriac lisait les dernières infos sur le journal et malgré c'est une semaine reclus dans le centre le monde n'avait pas beaucoup changé. Tout le monde se demandait où il était passé, et certains articles faisaient allusion à une escapade avec une fiancée imaginaire qu'eux-mêmes lui avaient inventés. C'était écoeurant de voir à quel point les gens aimaient enjoliver les choses. On le disait soit sur une île aux Caraïbes avec une célèbre mannequin, qui se cachait elle aussi de la presse, certaine pour leur part lui inventait une relation avec une actrice dont il avait fait l'architecture de l'appartement. Pour d'autres, il se prélassait sur son île grecque avec une riche héritière de même origine que lui.
L'image d'Elena s'imposa à lui. Cheveux blonds, nez aquilin, taille fille, yeux azur, bouche en cœur, visage ovale, teint de pêche sans aucune imperfection... Elle était l'effigie même de sa mère en version plus jeune. Pour cause, il l'imaginait frigide au lit et encore plus infertile que l'était Melya Kreïyos. Ce qui était un bon point pour lui qui ne désirait pas avoir d'enfant mais il voulait encore moins avoir une femme artificiel et vil à ses côtés et pour le restant de ses jours de surcroît. Elena avait beau être une riche héritière, il n'avait pas l'intention de s'unir à elle encore moins pour contenter sa mère.
Il tourna la page et sourit en voyant une photo de Anastase et sa femme Gwendolyne. Ils sortaient d'un magasin de jouets ; Anastase tenait leur fille Anya sur ses épaules mais son regard était rivé sur sa femme qui portait plusieurs sac de courses. Ils devaient avoir commencé leur achat pour le réveillon de Noël. «Un Noël familiale pour les Kozlov ?». Disait la légende. Il avait de quoi se poser des questions, l'année précédente Anastase n'avait pas participer au gala organisé par sa famille, ni pour Noël, ni pour le nouvel An. Il avait décidé de le passer rien qu'avec sa femme et leur bébé.
Quant à Anthon on parlait de lui à la page suivante. Une image de lui sortant d'une clinique prénatal tenant sa femme Johana par la taille d'une main et de l'autre il tenait un parapluie. Son ventre très arrondi était visible sous son manteau de fourrure ne laissant aucun doute quant à l'arrivée plus qu'éminente du bébé. «Le cadeau de Noël, serait-ce le bébé ?». Lu t-il en grand titre. Les journalistes avaient une imagination débordante pour les titres accrocheurs. Ils étaient prêt à tout pour vendre du papier... Même si pour ça il ne respectait pas la vie privée d'autrui.
Heureusement qu'il n'avait pas à subir ça. Il était beaucoup trop discret sur sa vie et sur ses affaires. Les journalistes par dépit lui inventait une vie... Et ne manquait pas de lui chanter des louanges espérant certainement obtenir ses bonnes faveurs.
Il plia le journal et soupira. Relevant la tête il observa Hilda assise sur ses genoux qui observait des poissons bouger dans l'aquarium qui faisait office de table pour le mini bar.
— Nous allons bientôt accosté, lui fit-il savoir en s'appuyant contre la paroi en verre.
— Déjà ?! S'exclama la jeune femme en se redressant manquant de se cogner la tête contre le rebord.
— Un petit changement de programme, lui annonça t-il. Nous prendrons l'avion à Rome.
Il avait réfléchis et un voyage en bateau jusqu'à son île prendrai beaucoup plus de temps. S'arrêter sur la côte puis prendre la voiture jusqu'à la villa située au centre de l'île. Ce serait beaucoup trop éprouvant pour elle. Il disposait d'une piste d'atterrissage pour hélicoptère sur le toit de sa villa et l'île disposait d'une autre piste non loin de la propriété pour son jet privé.
— Vous n'avez pas le mal de l'air j'espère ?
— Je l'ignore... La dernière fois que j'ai pris l'avion j'avais 15 ans.
Et elle était inconsciente.
— Ce sera votre premier défi alors.
La jeune femme fit une grimace nerveuse.
— Je ne suis pas pressé de le relever. J'espère que Rome est encore loin.
— Désolé de vous décevoir, nous sommes justement arrivés.
En effet, constata Hilda l'estomac noué. Le bateau avait cessé de bouger et elle pouvait apercevoir plusieurs autres navires flottés sur la côte. Elle déglutit péniblement et accepta la main que lui donna le milliardaire pour l'aider à descendre. Il y avait quelques personnes autour et elle s'accrocha au bras de l'homme pour ne pas céder à la panique. Ils avaient les yeux rivés sur elle... Ou plutôt sur Cyriac Kreïyos.
Heureusement, la voiture qui les attendait était à quelque mètre et il la fit monté avant de prendre place à son tour.
— Je suis navrée de vous soumettre à une telle épreuve, lui souffla Cyriac Kreïyos.
Elle bouscula la tête.
— Si je veux guérir je suppose que je dois m'y habituer.
Il lui lança un regard en coin qu'elle ne pût définir ; un mélange d'incrédulité et de suspicion. Mais elle n'eut pas le temps de s'en assurer qu'il détourna le regard pour consulter sa montre.
— Nous serons à bord du jet dans moins de cinq minutes... Essayez de vous détendre pendant le trajet, intima t-il d'un ton froid et distant.
Elle opina et s'appuya contre la vitre fumée. Non pas pour admirer le paysage qui défilait mais pour observer le reflet du milliardaire. Il avait prit son smartphone et pianotait dessus avec une concentration qui crispait les traits de son visage.
« Où se cache donc notre bel apollon grec ? Escapade amoureux avec sa compagne du moment Annabelle Green ? Le milliardaire demeure mystérieux».
Hilda s'empourpra légèrement au souvenir de l'article qu'elle avait lu... la revue était écrit en italien et heureusement pour elle, elle lisait italien aussi bien qu'elle le comprenait. Cyriac Kreïyos avait-il vraiment une petite amie ? Sans doute, un homme aussi beau ne pouvait être célibataire. Elle l'imagina tenant cette Annabelle Green dans ses bras comme il l'avait tenu sur la plage. Elle secoua la tête... Cette vision était trop horrible et douloureuse. Elle se demandait bien pourquoi l'imaginer avec cette femme lui était insupportable... Après tout il n'était rien l'un pour l'autre.
Elle chassa immédiatement ce sentiment de son esprit et se concentra sur paysage afin de se détendre comme le lui avait conseillé l'homme.
Cinq minutes plus tard, elle montait les marches du jet privé qui comme les autres moyens de transport du grec était de couleur noir. C'était à croire qu'il avait une véritable obsession pour cette couleur. À l'intérieur du jet le décor était aussi époustouflant que celui du bateau. Du marbre et du cuir constituait les principales matières du décor. Il l'indiqua de s'asseoir sur un fauteuil près du hublot.
— Attachez votre ceinture.
Elle exécuta chacun de ses ordres sans aucune difficulté.
— Tenez, en cas de panique.
Elle baissa les yeux sur sa main tendue vers elle. C'était un inhalateur. Elle prit l'objet avec reconnaissance et le serra dans sa paume.
— Merci.
Il hocha la tête et s'assit à son tour dans un fauteuil à l'autre extrémité du jet. Il ouvrit son ordinateur et se concentra sur son écran. Son attitude distante la blessait mais elle n'en montra rien. Pourquoi se comportait-il de la sorte ? Avait-elle dit ou fait quelque chose de travers ? Ou peut-être regrettait t-il déjà de lui avoir fait cette proposition ? La dernière supposition était sans aucun doute la plus probable. Il regrettait et ne savait pas comment le lui dire.
Elle se rétracta sur son siège et essuya une larme de tristesse qui avait roulé sur sa joue. Elle n'aurait pas dû espérer, c'était pourtant évidemment que sa cause était désespérée.
Elle ferait mieux de commencer à s'y résoudre.
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Une si troublante proposition.
RomanceHilda est convaincue que jamais elle ne parviendrait à surmonter son traumatisme et mener à nouveau une vie normale. Mais lorsqu'après sept ans dans le centre de rééducation de Toscane elle fait la rencontre de Cyriac Kreïyos, le propriétaire des li...