16.

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Hilda s'adossa contre la porte après l'avoir violemment fermer. Son cœur battait à un rythme totalement irrégulier. Qu'espérait t-elle donc à rester ainsi ? Qu'elle pourrait retenir le milliardaire s'il osait venir ? Bien sûr que non !

Il lui avait fait une promesse.

Même s'il n'avait pas hésiter à la toucher tout à l'heure, il n'en était pas moins qu'il n'avait pas insister lorsqu'elle avait refusé. Expirant tout l'air qu'elle avait gardé dans ses poumons elle quitta finalement la porte et sauta jusqu'à son lit où elle prit place.

C'était ridicule d'avoir peur de la sorte, elle le savait. Mais personne ne lui avait jamais appris à faire preuve de courage, à affronter ses peurs. Elle savait fuir et se renfermer, le reste lui était inconnu. Elle déboutonna lentement son haut et fit glisser son bas sur ses jambes. À la vue de ses marques dont la cicatrisation avait rendu la peau poreuse et différente de sa peau naturelle. C'était hideux à regarder, mais cela ne la rebutait plus autant qu'avant. Elle se redressa et boita jusqu'à la salle de bain. Elle se plongea dans l'eau de la baignoire et ramena ses pieds contre son torse et ferma les yeux.

Il était vrai qu'elle avait peur et le milliardaire en était la cause. Non pas qu'elle avait principalement peur de lui mais des émotions plus que contradictoires qui l'animaient en sa présence. Devait-elle le considérer comme un danger ou alors comme l'espoir de guérison qu'elle attendait durant tout ce temps ?

Les deux ! Lui souffla une petite voix dans sa tête.

***

Cyriac écoutait évasivement les dernières nouvelles au près de Patricia dont la voix essoufflé et tremblante commençait à l'agacer.

— J'ai dit la semaine prochaine, répéta t-il. Ni plus ni moins.

— Mais monsieur, ils reviennent expressément du Qatar pour vous rencontrer.

Ils pouvaient bien revenir du bout du monde ou même des profondeurs des ténèbres cela lui était égal.

— Je ne suis disponible pour personne faites les rencontrer Dimitri et s'il insiste pour me voir qu'il patiente jusqu'à la semaine prochaine !

— Mais...

— Patricia, grinça la voix de Cyriac. Dois-je chercher une autre assistante ?

— Non monsieur, souffla cette dernière.

— Très bien... Alors obéissez !

Il raccrocha et jeta son téléphone sur la table. En se redressant il remarqua que la jeune femme était près de la porte, assise sur sa chaise roulante. Il grimaça et se leva. Il détestait cette objet métallique et roulant sur laquelle elle s'asseyait. Cela lui donnait l'air faible, fragile, presque pitoyable. Mais il savait qu'elle n'était rien de tout ça. Fragile peut-être toutefois elle avait un fort caractère ce qui le surprenait et lui plaisait beaucoup.

Il repensa à ce matin lorsqu'elle avait fuit à cloche-pied quand il lui avait proposé son aide pour prendre son bain.

— Entrez donc mademoiselle Mór, l'invita t-il.

Hilda poussa timidement son fauteuil dans la pièce et s'approcha du bureau. Avant l'arrivée du grec c'était sa pièce favorite après sa chambre bien sûr. Elle y jouait aux échecs et lisaient tous les ouvrages qui lui tombaient sous la main. À son arrivée au centre il n'y en avait pas beaucoup mais au fil des années plusieurs livres remplissaient les étagères et malgré ça... Le milliardaire ne cessait pas de les ravitailler chaque mois.

— Est-ce vous qui les choisissez ? L'interrogea t-elle tout de go.

Bien qu'elle n'eut pas précisé à quoi elle faisait allusion, l'homme ne sembla pas perdu par sa question. Comme s'il avait lu en elle et deviner ses pensées.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant