59.

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Après avoir coupé la communication avec Hilda, Cyriac se passa une main furieuse sur le visage.

Comment avait-il pu laisser Grace lancer son venin sur la jeune femme ? Il aurait dû mieux la protéger, se montrer plus prudent.

Il acheva d'un trait son verre de whisky et savoura la chaleur du liquide lui réchauffer la peau devenue froide par ce temps hivernal. Il prit son téléphone.

— Allô ?

Rien qu'à l'écoute de cette voix il avait envie de commettre un crime.

— On peut se voir ? Demanda t-il.

Le silence se fit à l'autre bout du fil mais il savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne cède.

— D'accord.

— Je t'envoie l'adresse.

— Tout de suite ? Tu veux qu'on se voit maintenant ?

Il leva les yeux au ciel.

— En effet. Y vois-tu un inconvénient ?

— Non non... J'arrive.

Il raccrocha et soupira. Il était temps pour lui de mettre un point final à leur affaire.

Il ne fût pas surpris de la voir passé la porte de son bureau une demie-heure plus tard. Elle portait une mini jupe pêche et des bottes hautes. Son écharpe à carreaux autour du coup et un pull en laine à col roulé. Les premiers flocons de neige immaculaient ses vêtements.

— Cyriac...

Il se crispa. Sa voix velouté était une ruse pour l'adoucir. Il le savait aussi bien qu'elle. Grâce était venu pour le séduire.

— Assieds-toi je t'en prie, fit-il d'une voix rêche qui contrastait avec la politesse de ses mots.

Au lieu de lui obéir, Grâce se jetta dans ses bras et tenta de l'embrasser. Il esquiva sa bouche in extremis et la repoussa.

— J'ai dit assieds-toi ! Gronda t-il.

La blonde blêmit et se laissa tomber sur le fauteuil. Il était furieux contre elle, c'était indéniable

— Pourquoi es-tu si en colère contre moi? L'interrogea t-elle la mine renfrognée. C'est à cause de cette fille ?

— Tu as fais quelque chose que je ne tolère pas. Qu'il s'agisse d'elle ou d'une autre tu n'avais pas le droit d'agir de la sorte.

Grâce esquissa une grimace amère.

— Tu n'as pas une seule fois parler de moi pendant cette conférence. Comme si je n'existais pas.

— D'après toi j'aurais dû énoncé une pensée pour toutes les femmes qui ont partagé mon lit ?

Il eut un rire cynique.

— Si je l'avais fait, il n'y aurait pas eut assez de temps pour arriver à toi!

Son interlocutrice le foudroya du regard.

— Je n'ai rien à voir avec les autres ! Clama t-elle. Notre relation était différente, je t'ai aidé à guérir de ton masochisme !

— Non, tu m'as simplement fait comprendre que je devais accepter le monstre que j'étais. S'envoyer en l'air n'a rien d'une thérapie.

Et s'il avait cru un instant qu'il évoluait, c'était dû à l'habitude. Car depuis qu'il avait rencontré Hilda, ses pulsions sexuelles s'étaient non seulement réveiller mais décupler le forçant à faire preuve d'une grande maîtrise de soi.

Une si troublante proposition.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant