I - 10 | Vestiti di nero

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎
𝐕𝐄𝐒𝐓𝐈𝐓𝐈 𝐃𝐈 𝐍𝐄𝐑𝐎

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MARCUS

Alors que l'écho des premiers tirs résonne entre nous, Raïssa me fixe de ses yeux écarquillés par la surprise.
Puis tout doucement, alors que d'autres explosions étouffées se font entendre, ses traits s'adoucissent. Lentement, ils laissent place à un petit sourire presque narquois.
Elle sait que ce sont probablement les hommes de Cruzio, venus pour la chercher.

Et merde.

Avec un air encore plus provocant que quelques minutes plus tôt, elle soutient mon regard sans mal. De ses grands yeux aussi bleus que le givre en plein hiver. Aussi gris qu'un ciel orageux.

L'agacement fuse dans mes veines et mon sourire disparaître totalement. Je n'ai plus du tout envie de rire. L'attrapant fermement par le bras, je la tire derrière moi en me précipitant vers la porte. Je l'ouvre brutalement, mais juste avant de passer l'embrasure, quelque chose me retient.
Il faut mettre les choses au clair.
Me tournant d'un bond, je la rapproche de moi pour avoir sa pleine attention.

— Eh ?!

Surprise, elle hausse les sourcils. Son visage est si près de moi que j'en sens son souffle sur mon cou. Elle se concentre sur mes traits alors que j'articule les dents serrées :

— On ne joue plus là.

Contre toute attente, mes mots allument une flamme fougueuse dans son regard. Et je ne connais que trop bien cette étincelle. Elle va tenter quelque chose, c'est sûr.

Si l'occasion de blesser quelqu'un se présente, elle n'hésitera pas. Alors je lève le flingue tous près de nos visages pour qu'elle le voie bien. Elle ne jette qu'un coup d'œil au SIG avant que ses yeux ne reviennent à mon visage.

— Tu vas me suivre. À la moindre vague, je te loge trois balles dans chaque genou.

Elle ne cille pas donc j'insiste :

— T'as pas besoin de tes jambes pour donner ce putain de nom à Tyron, j'énonce, de plus en plus tendu. Donc crois-moi, il ne sera pas contre.

Devant son absence de réaction, je hausse le ton :

— Tu m'as bien compris ?

Elle sursaute devant ma brutalité soudaine et hoche sèchement de la tête. Aussitôt, je m'engouffre dans le couloir, le SIG armé dans une main, le bras de Raïssa dans l'autre. Je remonte les différents couloirs au pas de course, suivant les échos de la fusillade. Je tourne à gauche, puis à droite, les échanges de tirs se faisant de plus en plus bruyants alors que nous approchons du hangar. Un dernier couloir puis j'ouvre l'ultime porte qui me sépare de l'espace de stockage d'un violent coup d'épaule.

Le vacarme explose dans nos oreilles ; que ce soient les coups de feu, les cris ou les explosions. Raïssa a un mouvement de recul instinctif et tire sur mon bras pour faire demi-tour. Je l'empêche de s'enfuir, la fais passer devant moi et la pousse à couvert derrière une voiture.

Elle colle son dos à la carrosserie et tourne aussitôt la tête vers moi. Ses grandes inspirations secouent tout son corps alors qu'elle ne me quitte pas de ses pupilles méfiantes.

L'OMBRE DU PHŒNIX | IntégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant