I - 13 | La Casa

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Coucou tout le monde !!!
Vous passez une bonne journée ? 😁

Bon aujourd'hui je ne vais rien dire et vous laisser avec le chapitre ! 😘😘

Bonne lecture les amis ! 💋










































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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑
𝐋𝐀 𝐂𝐀𝐒𝐀

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RAISSA

Je laisse tomber mes vêtements sales au sol et les enjambe pour m'approcher de la glace. Mon regard parcourt mon corps nu des pieds à la tête. Les griffures sur le haut de ma poitrine et mes bras sont camouflés sous des traces de sang séché. Des éraflures marquent ma peau par endroits, mais toutes sont plus fines que le trio de coupures à ma cuisse. Ces dernières se sont refermées avant de se rouvrir pendant ma course effrénée au hangar.

Mais le plus frappant, c'est tout le sang qui couvre mon visage. Il est partout. Étalé sur mes joues, perlant sur mon front et agglutiné au-dessus de mes arcades sourcilières. J'ai tenté de l'enlever tout à l'heure mais cela n'a rien changé : il est sale et étendu, prenant des teintes plus foncées qui tendent vers le marron. Sur mes tempes et au niveau de ma mâchoire, les éclaboussures demeurent intactes.
Des gouttes écarlates parfaitement circulaires, certaines petites, d'autres plus grandes.

Un pas de plus et mes doigts agrippent fermement le rebord du lavabo. Mon geste tache probablement le blanc parfait de l'évier, mais je m'en fiche. Me penchant, je décale mes cheveux et observe la bosse sur le côté de ma tête. Elle n'est pas si grosse que ça ; Marco ne m'a pas frappé aussi fort que je l'ai cru.

Mes yeux descendent ensuite doucement pour croiser le reflet fiévreux de mes iris dans le miroir. Mes pupilles sont exténués au-dessus de cernes presque noires. J'effleure délicatement les bleus qu'elles forment du bout des doigts avant de toucher la peau sèche de mes joues et de mes lèvres gercées.
Mes doigts viennent ensuite se perdre dans ma chevelure grasse et emmêlée.

Je repose mes paumes contre le plan vasque, laissant le froid de la pierre m'électriser le bout des mains. Mais je ne réagis pas, captivée par les tremblements incontrôlables de mes bras.

De nouveau, je lève le visage pour river mon regard dans mes yeux. Mes pupilles vitreuses donnent l'impression d'être sur le point de se briser.

Je suis fatiguée. Si fatiguée... Tout simplement vidée.
La vague d'adrénaline qui m'a animée un peu plus tôt m'a quittée, ne laissant de moi qu'une coquille vide désireuse de s'effondrer.
Il ne reste plus rien de moi. Juste un épuisement inégalable. Mes jambes retiennent à peine mon poids et mon esprit est si embrouillé que je ne pourrais aligner deux mots.

Mes épaules s'affaissent lorsque je laisse s'échapper un profond soupir longtemps retenu dans mes poumons. Et sans que je puisse les retenir, des images indésirables viennent envahir ma tête. Elles tournent dans mon esprit et s'entremêlent.
Ce cerveau qui a explosé si près de moi. Tous les tirs, les explosions, si fortes.
Je serre fort les paupières et enfouis mon visage entre mes mains.

Tout cela est beaucoup. Et mon épuisement m'empêche d'y faire face de façon rationnelle.
Mon rythme cardiaque accélère et ma respiration fait de même, s'affolant subitement. Une  lourde boule d'angoisse remonte dans ma gorge et mes paupières me brûlent. Les tremblements se propagent, prenant maintenant possession de mes lèvres.

L'OMBRE DU PHŒNIX | IntégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant