I - 17 | Plus rien à perdre

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕
𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐑𝐈𝐄𝐍 𝐀̀ 𝐏𝐄𝐑𝐃𝐑𝐄

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RAISSA

J'examine les égratignures qui strient mes avants-bras depuis ma chute hors de la voiture. Des éraflures déchirent par rayures mon épiderme de mes poignets jusqu'aux coudes. Ce n'est pas très profond mais tout de même douloureux. J'essaie donc de ne pas trop bouger et éviter les mouvements brusques qui pourraient tirer sur ma peau écorchée.
Le vacarme des sirènes et des alarmes mêlé au bourdonnement de l'hélicoptère s'éloigne peu à peu. Mais cela n'empêche pas une anxiété grandissante de peser lourdement aux creux de mon ventre.

Tyron a vraiment été attrapé par les flics ?

Mon corps est lourd. Mes membres sont pâteux. Et je n'arrive pas à me détacher de la situation. Ce qui s'est passé Piazza Cinque Giornate est trop perturbant.
C'est peut-être la mort du garçon et des deux policiers. Ou bien le fait que la moitié des flics de Milan soient à ma recherche pour me loger une balle dans la tête. Ou alors notre altercation avec Tyron. Et la gifle.

Je n'ose d'ailleurs pas me retourner. J'ai peur de voir toutes les voitures de police. J'ai peur de voir la silhouette de Tyron en train de se faire menotter contre le mur. Je me contente donc de lancer un coup d'œil furtif à Ryan. Il a sur ses genoux la Beretta de Corseti qu'il m'a arrachée immédiatement après avoir écrasé l'accélérateur.

Les lignes dures de sa mâchoire contractée intensifient son air féroce. Il ne m'adresse pas regard, concentré sur la route. Malgré notre virulent accrochage de tout à l'heure, il n'a rien dit concernant mon escapade. Probablement est-il trop énervé et m'en veut trop de leur avoir causé tous ces problèmes.
Mais ce n'est pas grave. Je préfère qu'il se taise. Le fait même d'être assise à côté de lui me dérange. Je peux parfaitement comprendre sa haine à mon égard, mais cela ne réduit pas mon mépris envers ce sale type hautement exécrable.

Une vingtaine de minutes plus tard, nous nous arrêtons devant la maison. Cette dernière parait plus bien grande sous l'éclairage du soleil maintenant levé, brillante sous les rayons lumineux.

Elle est majoritairement composée de bois, avec quelques murs de pierre et beaucoup de cloisons en verre. La demeure n'est pas très haute et ne doit posséder qu'un étage. Elle est cependant très grande, étendue sur une large surface.
D'après ce que j'ai pu en voir, l'ensemble est luxueux et moderne tout en étant chaleureux.

Je sors de la voiture et suis Ryan alors qu'il traverse la partie bétonnée devant l'entrée qui sert de parking. Tournant lentement sur moi-même, j'observe les alentours de la maison. Il y a beaucoup de végétation, que ce soient les arbres naturels ou les plantes qui ont été spécialement placées autour de l'habitation. Un groupe d'hommes est en train de fumer autour du foyer situé près de l'entrée. Tout en continuant de discuter, ils me jettent des coups d'œil méfiants.

Le bras droit de Tyron a d'ailleurs presque atteint la porte. Debout, il semble beaucoup plus grand, mieux bâti et imposant que lorsqu'il était assis dans la voiture. Malgré son aspect lourd, sa démarche parvient à être fluide et féline. Avantagé par sa taille, il avance plus rapidement et je dois trottiner pour le rattraper.

Il pousse la grande porte et déboule sans prévenir dans le salon. Je ne remarque que je me suis arrêtée sur le seuil que lorsque la voix de Ryan tonne :

L'OMBRE DU PHŒNIX | IntégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant