I - 22 | Casinò Monte Carlo (2)

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐
𝐂𝐀𝐒𝐈𝐍𝐎́ 𝐌𝐎𝐍𝐓𝐄́ 𝐂𝐀𝐑𝐋𝐎 (𝟐)

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MARCUS

Le combiné collé à l'oreille, je sors en trombe de l'hôtel. Je manque de heurter le voiturier et lui lance mes clés en lui demandant de sortir ma voiture du parking.

Putain... c'est la merde.

Je traverse la rue en étant concentré sur la conversation que Raïssa a avec le client Monégasque au bout du fil. Et lorsqu'un klaxon hurle et résonne autour du rond-point pour me briser les tympans, je relève la tête. Ma main sur le capot et le pouls emballé, je comprends que j'ai manqué de me faire renverser par une Ferrari.

Encore un peu perturbé, je fais un vague geste d'excuse au conducteur avant de me précipiter vers l'entrée du Casino Monté Carlo. Hors d'haleine, je grimpe rapidement les marches, mes cheveux se soulevant et s'ébouriffant lors de ma course. Avec assurance, je dépasse les gens qui font la queue devant le vigile et ils me laissent tous passer sans un mot, devant penser que je suis quelqu'un d'important.

En arrivant devant le garde, je coince le téléphone entre mon épaule et mon oreille avant de lui présenter mes papiers. Les quelques secondes qu'il prend à vérifier mon identité sont trop longues. Parce que j'entends Raïssa s'indigner. Les voix dans ce restau' de merde s'échauffent. Et ce vigile prend tranquillement son temps, les yeux plissés sur mon document.
Nerveux, je me tourne et m'impatiente. Qu'est-ce que c'est long...
Ma tension monte peu à peu. Au moins, Raïssa a pensé à m'appeler...

Donc lorsqu'il me rend mon permis, mes doigts le lui arrachent presque des mains. Et c'est le pas impatient que je me précipite sous l'arche de détection de métaux, faisant glisser mon portable sur la table sur le côté. Une fois mon mobile récupéré, je fourre un billet de 50 dans les mains de la bonne femme sans lui jeter un regard. Puis sans même attendre qu'elle me rende la monnaie, je traverse le hall en courant.

Le bruit de mes semelles contre le marbre résonne entre les murs, faisant tourner la tête des clients. Sans leur accorder la moindre considération, je me hâte à travers les différentes salles. L'air me caresse le visage, élevant de nouveau mes mèches blondes.

Les pans de ma veste virevoltent lorsque je serpente entre les machines à sous. Et toujours, alors que je les bouscule et leur marmonne un début d'excuse, les gens me fixent. J'ignore leurs regards scrutateurs et surpris, car j'ai dans l'oreille la voix indignée de Raïssa :

— Je... je vous demande pardon ? Mais de quoi est-ce que vous parlez ?

Cazzo... è andato tutto a puttane... (Putain... c'est vraiment la merde)

Je remonte les couloirs et jure dans ma barbe alors que mon regard parcourt les environs, à la recherche du restau' de ce putain de casino de merde. Puis enfin, j'arrive à l'entrée du Salon Rose. Je m'apprête à entrer pour tirer Raïssa de ce merdier mais une armoire à glace s'avance vers moi pour m'empêcher de passer.

— Votre nom s'il vous plaît, Monsieur, demande-t-il d'une voix gutturale. Je dois vérifier que vous êtes sur la liste avant de pouvoir vous laisser entrer.

Je le détaille rapidement. Ses épaules larges, ses deux mètres de hauteur, ses bras qui font deux fois la taille des miens, son gros cou musclé de taureau, son air sérieux sculpté sur un visage dur et sa moustache.
Ouais... Inutile d'essayer de passer en force.

L'OMBRE DU PHŒNIX | IntégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant