La musique était étouffée par la porte fermée de la pièce aux modestes lumières tamisées, la table de verre reposant sur le parquet noire contenait des lignes de poudre qui allaient me donner le rush dont j'avais besoin. Je terminais mon énième verre de gin, me brûlant la gorge au passage refusant de boire à même la bouteille mais, sachant pertinemment que personne d'autre que moi n'allait lui toucher. J'adorais cet engourdissement que l'alcool me procurait, enlevant l'inhibition qui me ferait regretter les gestes que j'avais posés. Mon client m'avait chouchouté ce soir, quatre lignes de neige et une bouteille de plaisir uniquement pour qu'il puisse s'abandonner dans mon cul. C'était peu cher donné pour l'oublie que ça me procurait et c'était tout ce dont j'avais de besoin, je voulais me perdre pour ne jamais me retrouver.
Mon regard quitta la table pour se poser sur ce canapé défraichit en cuir rouge craqué par endroit démontrant sa sur utilisation. Assis dessus, il me regardait comme si j'étais un morceau de viande qu'il allait dévorer, ses mains de chaque côté du dossier et ses jambes bien écartées pour laisser place à son érection trop petite mais, bien en place. Je ne portais pas grand-chose, un petit short montrant la moitié de mes fesses et une camisole qui ne cachait même pas mes côtes. Il me regardait me déhancher le cul devant lui, mes mains passant sur ses cuisses stimulant son sexe toujours plus. Je ne faisais pas cela pour le plaisir, aucun homme ne m'avait fait jouir, je donnais mon corps pour la cocaïne et l'alcool. La preuve, je ne bandais pas, aussi flaccide qu'un mollusque, ce n'étais pas lui qui m'excitait, mais bien la bouteille et la coco qui se trouvait derrière moi.
Après avoir pris ma ligne sur la table qui montrait mon reflet, je ne m'arrêtai pas pour me regarder car, je savais que je n'allais pas aimer ce que j'y vayrais. Je me retournai vers celui qui souhaitait me défoncer lui faisant le plus beau sourire que je pouvais faire qui ne rejoindrait jamais mes yeux. Il abaissa avidement mon short se léchant les lèvres voyant que je ne portais rien en dessous, me mettant à quatre pattes, les mains appuyé sur la table de verre, il me prit sans préparation mais, avec obligation de mettre un condom par ordre du patron. Je n'éprouvais rien, entendant ses grognements et ses plaintes de bonheur. Je fermais les yeux, espérant qu'il allait bientôt vider ses couilles et laisser mon cul tranquille, la douleur était bel et bien présente par contre.
Après m'être vendu comme je l'avais fait, c'était la vision trouble et les jambes molles que je marchais vers le bureau de Dot. Je savais ce qu'il allait me dire, je le savais depuis beaucoup trop longtemps et chaque fois, je finissais par revenir mais, cette fois-ci, c'était bel et bien la fin. La musique beaucoup trop forte me donnait mal au crâne, mes yeux brûlaient grâce aux spots lumineux, mon corps alcoolisé avait de la difficulté à me porter mais, j'avançais vers cette porte qui allait encore une fois m'accepter sans dire un mot.
Il était debout dans son bureau toujours aussi chauve et gras et pourtant si effrayant lorsqu'il était fâché, il raccrocha son téléphone sans dire au revoir à la personne avec qui il parlait. Il n'était pas du genre poli avec ses employés, il dominait d'une main de fer et détestait au plus au point le manque de respect punissant ceux qui osaient s'essayer. Ses yeux sombres scrutaient mon corps débraillé, mon short trop bas, ma camisole qui ne tenait pas en place montrant la moitié de l'un de mes pectoraux, ma veste retombant sur l'un de mes bras incapable de tenir droite sur mes épaules trop maigres, ma chevelure chocolat indomptable toujours aussi en bataille. Il soupira puis, ses prunelles s'arrêtèrent dans les miennes, il lécha ses lèvres avant de parler. J'étais l'une de ses faiblesses, non pas qu'il était gay mais, j'avais l'apparence et surtout les yeux de son ex-femme. Celle même qui lui avait brisé le cœur en le trompant avec un autre et qui l'avait quitté.
- Tu m'as menti Eren, je t'avais dit de partir, pourquoi es-tu encore ici?
- Parce que je ne veux pas partir.
- Ce n'est pas toi qui décides, c'est moi. Je t'ai enlevé tous tes clients... Qui a osé coucher avec toi?
- Comme si j'allais te le dire Pixis.
Il parlait toujours sur le même ton calme, mais je savais qu'à l'intérieur de lui, il bouillait, il s'approcha de moi me forçant à le regarder droit dans les yeux et arrêter de scruter la bouteille d'alcool qui trônait derrière son bureau, un petit sourire trônait sur mes lèvres, j'aimais le défier car, je savais qu'il ne ferait rien. Il m'aimait trop, j'étais son préféré, je lui rappelais trop cette femme qu'il avait tant aimé.
- Tu ne reviendras plus Eren, je vais m'en assurer.
- Ou sinon quoi?
Ma voix se voulait défiante mais, avec le taux d'alcool dans mon sang et la cocaïne qui quittait mes veines, je sonnais plus comme quelqu'un qui allait perdre conscience. Ma tête tournait et le monde vacillait autour de moi, mais je me cramponnais, faisant sortir le peu de caractère que j'avais. C'était bien la seule chose que je possédais, n'ayant aucune estime de moi-même, je me détestais au plus haut point pour ce que j'étais devenu.
- Alors, ta mère le saura et nous savons tous les deux que tu ne veux pas ça.
Le sang se draina de mon visage, il n'avait pas le droit d'utiliser cet argument, ce n'était pas parce que j'étais mineur et le fils de la femme qu'il aimait, qu'il avait le droit de sortir cette menace. Le bourdonnement dans mes oreilles augmenta, la chaleur s'empara de mon corps, non pas une température agréable mais, bien quelque chose de suffocant rendant mes jambes comparable à de la gelée, ma vision noircit et ma conscience me quitta.
- Merde Eren!
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Hollow
FanfictionTout chez lui m'attirait, ses yeux perçants, ses cheveux aussi sombres que la nuit, sa peau si pure, son visage sérieux, son timbre de voix lent et velouté tel une caresse qui engendre un feu ardant dans tout mon corps. Une proposition déroutante ve...