38. Hangover

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Mes oreilles bourdonnaient, la lumières brûlaient mes yeux trop sensibles, j'avais l'impression qu'un train était passé sur mon corps, putain étais-je mort? Non la mort aurait été plus douce. Je tentais de bouger mon corps endolori et ma tête devenu la proie d'un marteau piqueur. Je m'assis sur le bord du canapé dans lequel on m'avait allongé, je n'avais plus mon t-shirt et mon pantalon était au sol à mes pieds. J'entendais deux personnes se parler dans la cuisine, deux voix masculines qui chuchotaient.

Je pris le verre d'eau qui se trouvait sur la table basse et avalai les cachets placés juste à côté du récipient, je grognai et les voix se turent. Je venais de donner signe de vie à Armin et son invité, mes yeux s'habituaient à la luminosité de son salon. Je voyais qu'il avait conservé des photos de nous, il pleuvait encore dehors, nous étions loin de la magnifique journée ensoleillée, mère nature s'était accordée avec la façon dont je me sentais en ce moment.

Je me reculai sur le canapé et collai mon dos au dossier et ma tête aussi. Tout tournait autour de moi, je ne savais pas il était quelle heure, mais je savais que je n'avais pas terminé de cuver mon gin et que je devais sûrement empester l'alcool, il devait être tôt alors. Lorsque j'ouvris les yeux et me redressais, je figeai sur place, je clignais, fermant et ouvrant mes paupières à multiples reprises. Non! Il ne pouvait pas être ici, j'étais chez Armin pas chez lui. Merde!

- Eren...

Ses yeux étaient tristes et cernés, vraiment cernés, sa peau pâle, ses cheveux en batailles, il ne portait pas de chemise, mais un chandail froissé et un jean usé à la corde, ce n'était pas le Levi Ackerman que j'avais rencontré. Que faisait-il ici et pourquoi était-il aussi... Je repensai à ce que ma mère m'avait dit « Tu lui manques, tu ressembles à une loque humaine fils et il n'est pas dans un meilleur état que toi. ». Fuck! Je reculai mon visage lorsqu'il tenta de toucher ma joue, je ne pouvais soutenir un contact avec lui. Pas maintenant.

Je me recroquevillais sur moi-même, mes yeux embués fixaient Armin, je me sentais trahi par mon meilleur ami. Elle devait lui avoir dit de ne pas le laisser m'approcher alors, que faisait-il ici en ce moment? Je me balançai et mis mes mains dans mes cheveux les tirant, je lâchai une plainte de douleur et lui hurlai de ne pas me toucher repoussant ses mains lorsqu'il tenta de les poser sur mes genoux. Il ne pouvait pas me laisser tranquille? Il fallait vraiment qu'il soit ici?

- Eren, bébé...

- NON!!! Tu n'as pas le droit, sors d'ici!!!

Armin ne broncha pas, il restait dans le salon, habillé pour aller travailler, à nous regarder interagir, je voyais son inquiétude, tout le monde l'était pour moi, même mon patron m'avait offert plus longtemps après m'avoir vu lorsque j'étais passé prendre un café. Levi retenta de me toucher et je me débâtis, le tapant et lui criant de foutre le camp, de ne pas me toucher, il n'en fit rien, il était le plus fort de nous deux. Je terminai assis sur lui, pleurant, accroché à son chandail que je souillais de mes larmes, le visage réfugié dans le creux de son cou. L'une de ses mains caressait mes cheveux, il me berçait doucement ne prononçant aucun mot, au lieu de cela il fredonnait un air.

Je ne connaissais pas la chanson, mais peu à peu, je commençais à me calmer. Je me redressais et je pris le temps de le regarder. Il était aussi ravagé que moi, mais pourquoi? Son sourire était triste, ses mains essuyaient les larmes qui se frayaient un chemin sur mon visage, nous étions silencieux, nous nous abreuvions de la présence de l'autre. Pour une fois dans cette semaine infernale, mon cœur faisait un peu moins mal, ma solitude était un peu moins présente, mes épaules étaient un peu moins lourdes, la vie était un peu moins une pute à mes yeux. Elle m'avait offert Levi Ackerman sur un plateau d'argent, nous étions deux âmes brisées certes, mais il était à moi et j'étais à lui.

- C'était quoi cette chanson.

- Quelque chose qui me fait penser à toi chaque fois que je l'entend en ce moment.

- Oh... Elle est triste.

- Et tu ne l'es pas?

Et je rigolai avec les larmes qui coulaient encore, j'hochai la tête lui donnant raison, j'étais triste depuis trop longtemps, j'avais besoin de réconfort et Armin ne pouvait par me le donner, car il ne savait pas, il ne comprenait pas. Levi savait une bonne partie, mais pas tout, je regrettais à ce moment d'avoir brûlé mon moleskine, il aurait encore mieux comprit, mais en même temps, je l'aurais peut-être dégoûté. Nous allions devoir parler et je n'en avais pas l'envie, ma tête me faisait toujours aussi mal et mon étourdissement était encore présent.

Je me défis de son emprise, ma vessie me rappelait mes besoins primaires, je perdis l'équilibre et me retrouvai dans ses bras, il marchait vers l'endroit que je désirais, me posant au sol uniquement lorsque je fus devant la toilette et il resta planté devant moi. Je le regardais voulant lui dire de partir, je ne voulais pas pisser devant lui, nous n'étions pas rendu là entre nous. Je lui mimai de sortir de la pièce et il finit par comprendre le message et roulant des yeux il quitta la pièce.

Après ma besogne, je m'accrochais au meuble du lavabo et je partis l'eau de la douche, mon boxer était au sol et je m'assoyais sur le sol de la douche laissant l'eau tomber sur moi pour retirer cette odeur d'alcool qui collait à ma peau. Il me laissa mon moment à moi, ma tête tournait un peu moins lorsque je sortis avec une serviette autour de la taille. Je me rendis dans la chambre d'Armin lui volant des vêtements et lorsque je sortis de cette pièce, je trouvai Levi assis au comptoir avec un café pour moi... Merde.   

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant