75. ...

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Je ne voulais pas parler, ma voix allaient flancher, mes larmes ne faisaient que couler encore et encore. Je braillais comme un enfant à qui on avait enlever son jouet, je tendais même le bras, je ne voulais pas me lever, j'avais bien trop peur que mes jambes me lâchent et de me retrouver au sol. Ce n'était pas le moment de me blesser encore plus que je ne l'étais. Levi resta à sa place contre le mur me regardant pleurer comme le gosse que j'étais.

- On m'a dit que tu voulais quitter l'hôpital.

- Le-Levi...

Ce fut la seule chose qui sortit de ma bouche, je venais d'hoqueter son prénom et je repartais à pleurer. Mes bras abaissés vu que c'était trop douloureux de les garder dans les airs. Levi ne semblait ni fâcher ni triste, il était neutre et je ne comprenais pas pourquoi. Il lécha ses lèvres, retira l'un de ses gants, je pouvais entrapercevoir ses jointures rougies et même quelque peu fendues. Le contraste du rouge de sa peau et du noir de ses cheveux rendait la chose encore plus apparente. Il se rapprocha un peu plus de moi se décollant enfin du mur pour être plus près de moi.

Je ne pouvais pas encore glisser mes doigts sur son blouson de tailleur, mais j'humais facilement son parfum si familier et réconfortant. Comme si c'était ce qu'il me fallait, mes sanglots cessèrent et je le regardais en silence. J'attendais d'entendre ce qu'il avait à me dire. Le silence n'était pas pesant, il était uniquement présent. Il mordit sa lèvre et tendis sa main caressant ma joue écrasant la dernière larme qui traçait son chemin comme toutes celles qui l'avaient précédées. Il remonta mon menton me forçant à bien fixer mon regard dans le sien.

- Qu'as-tu as dire pour ta défense Eren?

- Les médecins sont d'accord.

- Et tu comptais partir avec qui?

Sa voix n'était qu'un murmure, doux et lent. Son regard était effrayé, par quoi je ne le savais pas? Je savais uniquement qu'il attendait une réponse et je n'en avais pas. Je ne pouvais pas dire ma mère, elle n'avait pas de voiture et Armin était bien trop occupé. De toute façon lui mentir était inutile.

- J'allais prendre un taxi...

- Et rentrer seul à la maison avec toutes tes affaires sur les bras. Ceux que tu as de la difficulté à lever?

J'étais coupable, je ne voulais pas aller en son sens et je savais que j'étais ridicule, je ne voulais pas dépendre de lui et pourtant j'avais de la difficulté à tracer mon chemin sans lui. Tout était plus terne sans lui. Je ressentais mon cœur battre, je réalisais à quel point mon idée était stupide, mais je ne voulais pas être le seul à avoir à m'expliquer.

- Et toi, qu'as-tu à dire pour ta défense?

- Quelle défense?

- Celle dont tu as brillé par ton absence.

J'avais enfin posé ma main sur sa chemise et je pouvais retracer ce qui se trouvait en dessous, mes yeux ne pouvaient plus soutenir les siens, ils descendirent vers ce que le bout de mes doigts touchait. Il se recula, évitant ma main qui cherchait instinctivement à détacher l'un de ses boutons. La douleur était moindre, je réussissais à mieux bouger mes doigts. J'avais encore mal, mais c'était engourdis par la sérotonine que mon cerveau sécrétait à voir Levi. Il était ma drogue et j'en avais la preuve en ce moment même. Ses yeux me donnèrent un avertissement, ce n'était pas le moment ni l'endroit.

- Si tu tiens à me faire des reproches évites de donner des signaux contradictoires.

- Je suis heureux de te voir, je veux uniquement des explications.

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