28. Hurt

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Je venais de le blesser, il se leva de sur moi, son poids ne m'écrasait plus, il ne me retenait plus les mains au sol, son regard n'était plus posé sur moi, il avait commencé à marcher dans l'aire ouverte de son appartement. Je m'étais assis et je le regardais faire, voilà ce qu'il faisait lorsqu'il était énervé, les cent pas. C'était sa façon de réfléchir, de se calmer et de trouver un moyens pour me manipuler.

- Je crois que je vais y aller.

Je me relevai et me dirigeai vers la porte, de toute façon, ça ne me servait plus à rien de rester, Levi avait perdu son calme, il allait surement me hurler après si j'essayais de lui parler. On allait sûrement se dire des choses encore plus blessantes. Alors, prendre la porte était la meilleure des solutions, le problème était que mon aîné, ne savait pas être raisonnable. Il venait de me tirer par mon collet et me retourner tout contre la seule chose qui me permettrait de sortir. Il plaqua ses lèvres toutes contre les miennes, je ne répondis pas à son baiser, ce n'était que de la colère qu'il essayait de canaliser. Sa main serra ma mâchoire et il frotta son bassin à mon bas ventre, comment pouvait-il... Je lâchai un gémissement et sa langue se faufila dans ma bouche.

Ce n'était pas tendre, ce n'était pas doux, il mélangeait caresse et morsure, je tentais sans victoire de le repousser, mais j'en étais incapable. Tout ce que j'avais réussi à faire, était de lui retirer son veston et arracher des boutons de sa chemise que je n'avais pas les moyens de rembourser. Mon corps ne m'écoutais aucunement, il était trop occupé à répondre à l'homme qui assaillait ma bouche. Il m'avait soulevé et mes jambes étaient enroulées autour de sa taille. Sa bouche était maintenant sur la peau de mon cou, coup de langue, morsure et suçon y étaient de mise.

- J'ai besoin que tu me fasses confiance Eren.

- Je ne peux pas.

Il me donna un coup de hanche tout en mordant mon oreille, son souffle chaud glissait sur ma peau, son érection avait fait naître la mienne, son pantalon trop grand pour moi devenait serré. Je me détestais d'être autant attiré par cet homme, il savait me faire tourner la tête et oublier mes principes. Tout ce à quoi je pensais en ce moment était d'avoir sa queue en moi et d'hurler son prénom encore et encore. Ma tête était dans un épais brouillard, ses caresses, son odeur et son excitation en étaient pour beaucoup la cause.

- Bébé, dis-moi que tu le veux.

- N-nahon Le-viii.

- Tu me veux Eren?

- Non!!

- Vraiment?

Il me lâcha et me regarda, je n'avais su retenir un plainte, je me sentais soudainement seul, un manque en moi s'était créé, je voulais ravoir son corps sur moi, sentir ses mains et sa bouche sur ma peau. J'étais devenu accro et c'était la pire chose qui pouvais m'arriver, j'étais un ex-junky et me voilà avec une nouvelle drogue, Levi Ackerman. Cet homme me cachait tout, je devais devenir innovatif pour réussir à avoir les informations que je désirais. Je ne pouvais pas lui faire confiance même si je le voulais, je savais que quelque chose se passait ou c'était passé entre lui et celui qui venait de gâcher notre matin.

- Je le pense vraiment Levi...

Je savais que j'allais regretter ce que je m'apprêtais à lui dire, mais je me devais d'être honnête, c'était moi ça. Je disais la vérité même si je savais que ça allait tout gâcher. Mon cœur pinça, mes yeux s'emplirent de larmes sans qu'elles ne coulent, je mordis ma lèvre inférieure et serra les poings derrière mon dos pour me donner un semblant de courage. Il était silencieux et il me regardait, me laissant pour une fois parler réellement.

- Je ne peux pas te faire confiance Levi, tu me mens comme tu respires. Je... Tu utilises le sexe comme une arme pour éviter les sujets que tu ne veux pas aborder. Je te l'avais dit, si tu ne me réponds pas, je vais partir. Alors, au revoir Levi.

- Eren, bébé, tu ne le penses pas...

- Qui est Léo Levi?

- ...

- C'est ce que je me disais.

J'ouvris la porte et descendis les escaliers quatre à quatre, ne prenant pas la peine d'attendre après l'ascenseur. Je ne voulais pas qu'il me retienne, je ne voulais pas devoir affronter ses charmes, car je savais qu'il allait trouver le moyens de me faire changer d'avis. Je devais prendre la fuite, car c'était la seule méthode pour me faire résister et respecter mes principes. Lorsque j'arrivai chez moi, ma mère ne me posa aucune question, pas même sur les vêtements qui n'étaient clairement pas à moi. J'avais fermé mon téléphone sachant qu'il allait me harceler de message texte et d'appel.

Je rentrai dans la salle de bain et me réfugiai sous la douche, le jet était chaud et réconfortant, je cherchais à retirer son odeur de sur ma peau, laver ses caresses et son souffle. Je ne voulais pas retourner chez lui en rampant, je devais enlever cette tentation de mon esprit. Je cachai ses vêtements dans un sac en plastique dans le fond de mon placard ne pouvant me résoudre à les jeter. Je n'allais plus le revoir tant qu'il ne me donnera pas de réponse venant de sa propre bouche et non celle des autres.

Je passai mon dimanche de congé enfermé dans ma chambre, je me coupais du monde comme je savais si bien le faire. Je sortais de ma chambre uniquement pour manger, pisser et me laver. Le reste du temps j'étais enroulé dans mes couvertures à dormir et lire des histoires où Levi Ackerman n'existait pas et ne saurait hanter mon esprit déjà trop ravagé. 

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant