Hollow

65. Dépendance

Les mains de Levi me tirèrent à lui, j'étais toujours en sous-vêtements n'ayant pas eu le temps de remettre mon pantalon, j'étais trop occupé à regarder le chandail qui moulait tout ce qui avait à voir sur le torse de Levi. Je me retrouvais assis sur sa voiture et il m'enfila de lui-même mon jeans, j'étais légèrement déçut de ne pas avoir plus qu'un baiser langoureux, mais en même temps ce n'était pas vraiment le temps. Il venait de tuer quelqu'un et il effaçait les traces. L'un de ces doigts poussa sur mon front m'empêchant de froncer les sourcils.

- Tu réfléchis trop Eren, détend toi, je gère ok.

- Tu gère quoi Vile, tu viens de tuer un de tes soi-disant partenaire.

- Le véritable partenaire est sa fille qui est la relève de ce vieux croulant qui ne sait même plus bander. Il a peut-être déjà été vif d'esprit, mais maintenant le vrai cerveau est sa fille, qui m'a gentiment demandé de me débarrasser de son connard de père. Tu ne croyais pas qu'elle était heureuse de me voir pour mes beaux yeux tout de même. Elle sait que je suis gay jusqu'à la moelle.

- C'était pour ça que tu étais parti avec elle me laissant seule avec Hange?

- Mmhh

Il serra mes cuisses et m'entraina dans la voiture, il s'installa à sa place pour que nous quittions l'entrepôt. Comment la fille d'un mafieux pouvait orchestrer la mort de son père pour prendre la direction? J'allais ouvrir ma bouche, mais le conducteur de la voiture me coupa mon élan.

- Tu as faim?

- Non.

- Tu as envie de dormir?

- Non.

- Parles-moi Eren.

- Je veux prendre une douche et regarder le plafond de ma chambre jusqu'à ce que mon esprit digère le fait que tu ais tué quelqu'un sous mes yeux alors qu'avant tu refusais que je fasse partie de ton monde. J'aimais ma vie de papillons et de libellules, mais là tu viens de tout mitrailler avec...

- Tu te rends compte de la merde que tu viens de me dire?

- Qu'est-ce que tu as contre les papillons et les libellules, eux au moins ils ne sentent pas la poudre noire et le fer.

- Eren...

- Je ne savais pas que tu avais une arme sur toi Levi. C'est la tienne?

- Crois-tu réellement que je tuerais quelqu'un avec ma propre arme? Non faut être vraiment con pour faire une telle chose.

J'hochais la tête ne voulant pas élaborer plus sur le sujet du meurtre. Le pire dans tout cela c'est que je savais que rien ne nous arriverait, parce que personne ne demanderait ou était passé cette crapule qui trafiquait je ne savais trop quoi et couchait avec des prostitués et des escortes. Si sa propre fille désirait sa mort, alors son existence ne devait pas être très appréciée.

Pendant la route vers mon appartement, Levi tenait ma cuisse la flattant de temps en temps pour me rassurer ou bien se calmer lui-même. Il était parfois tendre comme cela pour arrêter son esprit de vagabonder partout. Arrivé devant, il se gara et me laissa descendre, il abaissa la vitre ne débarquant pas de sa voiture. Je me penchais le regardant avec des yeux de chien battu.

- Ne me regarde pas comme ça Bébé, j'ai des trucs à régler et après je reviens d'accord.

- Tu veux plutôt dire que tu as un corps à cacher.

- Non, ce n'est pas moi qui gère cette partie, j'ai d'autre chose à régler.

- Humm, bon alors je dois aller digérer mon traumatisme tout seul sous la douche comme un grand garçon. Tu es certain que je vais être capable de me savonner seul et que je n'oublierai pas de laver le peu de sang qui doit se trouver dans mes...

- Eeerrreeeennnn, putain quand tu veux toi t'es un vrai gamin.

- Une douche d'eau chaude pour moi tout seul sans de Levi pour m'aider, imagine je glisse et me casse la gueule.

Levi ne trouva plus rien à dire, il me regarda avec un air blasé et commença à remonter la vitre de la voiture. Je lui fis des yeux tristes, je ne voulais pas qu'il me laisse seul. Je me redressais et partis vers mon immeuble, je comprenais qu'il avait beaucoup de travail, mais j'aurais aimé avoir ma dose de Levi. Arrivé devant la porte de mon appartement, je sentis des bras m'enlacer et des mains se glisser sous mon t-shirt. Je ne pouvais pas me tromper, cette odeur appartenait bel et bien à lui.

- Tu es venu m'aider à me laver?

J'eu uniquement pour réponse un grognement et des baisers dans mon cou. Je crois bien qu'il ne voulait pas que j'en rajoute une couche. Une fois la porte franchie, ce fut tout le contraire de l'usine, mon amour m'arrachait les vêtements qu'il m'avait pressé d'enfiler tout en me poussant vers la salle de bain. Je me retrouvai rapidement sous l'eau chaude, un corps coller au mien avec des mains me caressant jusqu'à m'en faire gémir. Puis du savon partout sur moi pour le plus grand plaisir de mon maniaque de la propreté.

- On va vérifier si tu es bel et bien propre qu'en dis-tu Eren.

Je ne répondis rien, je profitais des mains de Levi qui me caressaient pour enfin qu'il laisse place à quelque chose de beaucoup plus convenable pour la région qu'il désirait explorer. Ma voix se fit entendre pour qu'il comprenne à quel point j'aimais ce qu'il me faisait. J'avais besoin de lui en ce moment, qu'il m'aide à vider ma tête de toutes ces images. Qu'il m'empêche de penser à mon père et ce bâtard qui le baisait. J'avais besoin de ma dose de Levi pour continuer à vivre dans ce monde si cruel et si contradictoire. Il était mon oxygène, mon extase, mon illusion que tout allait bien, alors que tout allait mal dans ce bas monde.