😢 35. Fuir 😢

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Je n'avais pas prévu les évènements après ma fuite de chez Levi, je n'avais pas imaginé le choc que ma mère aurait de voir la voiture grise de Pixis qui s'était garée devant notre maison. Je n'avais pas cru Dot assez effronté pour entrer chez moi et parler avec ma mère qui s'était vite assise sur le canapé ne posant aucune question sur ce qu'il faisait là. Elle avait pâlis de trois teintes si ce n'était plus, mais en ce moment j'étais un couard, ma tête se battait pour rester hors de l'eau, hors de ma crise. Je ne pouvais rester pour donner des explications.

Je m'étais sauvé dans la salle de bain et avais verrouillé la porte pour être seul avec ma hantise, mon estomac se retourna encore quelque fois, puis je m'assoyais dans le fond du bain laissant l'eau de la douche couler sur moi, elle était glacée pour refroidir mon corps qui bouillait. Trois gorgées de gin et une ligne de coke, des doigts qui jouaient avec mon cul, une demi-bouteille plus tard et deux autres lignes, sa bite en moi qui me blessait, rien n'était bon, il n'y avait jamais d'orgasme, j'étais toujours engourdis, jusqu'à ce que le condom déchire et que j'ai cette sensation morbide d'être sale, souillé.

C'était la seule fois que je m'étais sauvé d'un client, j'étais devenu sobre à l'instant où il m'avait terni. Je n'avais pas refait surface pour plusieurs jours, j'étais aller directement me faire tester aux urgences pour avoir la prophylaxie contre le VIH. J'avais fait une crise de panique et un sevrage brusque de cocaïne et d'alcool. J'avais été une loque humaine pendant une semaine si ce n'était plus, jusqu'à ce que mon corps me réclame encore ce rush d'adrénaline qu'était la coco, jusqu'à ce que ma gorge réclame la brûlure de l'alcool.

Je me regardais trembler dans la douche, des milliers de frissons parcouraient mon corps, j'avais enfin froid, je voyais le bout de mes doigts devenir bleuté. Je fermis l'eau et je restai assis à fixer le vide et trembler pendant plusieurs minutes. J'entendis toquer doucement sur la porte, la douce voix calme de ma mère retentit dans la salle d'eau, elle s'assurait que tout allait bien. Comme toujours, je lui donnais un mensonge blanc, je ne voulais pas qu'elle s'inquiète, qu'elle sache à quel point j'étais brisé.

- Tu sais Eren... Peu importe... Je serai toujours là pour toi.

Ce furent les paroles de trop, je venais de craquer en silence et je pleurais mordant ma main, je laissais ma peine se déversé dans le bain de métal de la petite salle de bain chez ma mère. J'avais entendu ses pas s'éloignés, ma gorge était nouée, j'étais incapable de la remercier d'être aussi merveilleuse et forte. J'étais faible et tout ce que je savais faire était fuir, chaque fois qu'un obstacle se présentait à moi c'était ce que je faisais. Je pris une éternité à me sécher et me rendis dans mon lit pour arrêter mon esprit. Je ne pensais plus à Pixis qui avait parlé avec elle, je ne songeais plus à la tourmente de Levi, mon esprit se fermi et je sombrai dans le néant que fut mon sommeil.

Le lendemain, je ne rentrais pas au travail me déclarant malade à mon employeur, je restais dans mon lit à l'abris de toute la douleur que le monde extérieur m'apportait. J'essayais de faire taire ma tête, je voulais comprendre pourquoi Pixis connaissait Levi, les deux n'œuvraient pas dans le même champs d'expertise, alors pourquoi... Levi m'avait-il encore une fois menti ou caché quelque chose. Pixis avait toujours été franc et directe avec moi alors, je savais qu'il ne me mentait pas en me disant que Levi était dangereux, mais l'était-il pour moi ou pour le proxénète qu'il était.

La sonnerie de mon téléphone me sortit de mes pensées, je ne savais pas combien d'appel j'avais évité de lui, mais cette fois-ci ce n'était pas Levi, c'était Armin. Pourquoi m'appelait-il? Lorsque je décrochais, je restais silencieux, après toutes ces années, il savait comment on fonctionnait.

- Tu tiens le coup Ren?

- ...

- Ta mère s'inquiète.

Maintenant, je comprenais pourquoi il m'appelait, Carla lui avait lâcher un coup de fil lui disant que son bébé n'allait pas bien et que j'avais besoin de réconfort. Le problème était que je ne pouvais pas partager sur la raison du pourquoi je n'étais pas bien. Je ne pouvais pas dire à mon meilleur ami d'enfance que j'étais un prostitué et que le fais de que mon amant ait joui dans mon cul m'ait déclenché une crise de panique.

- Je vais bien Arm.

- Levi aussi m'a appelé, tu ne réponds pas à tes appels et ta mère lui a refusé l'entrée dans ta maison. Qu'est-ce qui se passe Eren? Il t'a fait du mal?

- Non.

Je ne réussis pas à retenir mes larmes, ce n'était pas lui qui m'ait fait du mal, c'était moi-même il y avait maintenant cinq ans de cela, je m'étais détruit tout seul et maintenant, j'en payais les conséquences. J'étais traumatisé de mon ancienne vie et je stressais les gens de mon entourage. J'étais le seul fautif pour l'état dans lequel je me trouvais. Je ne voulais pas parler et Armin était habitué à mon mutisme, il parlait pour nous deux la plupart du temps, il acceptait de ne pas tout savoir et c'était un vrai baume au cœur, car je me doutais, que s'il savait tout, je serais désormais seul au monde.

- Eren écoute, donne-moi dix minutes, je vais arriver avec quelque chose à manger et un bon film d'accord?

- Ok.

Je fermis mon portable et cachai mon visage dans mon oreiller, recroquevillé dans mon lit, laissant les larmes sortirent seules de mes yeux, j'allais passer la journée avec Armin et il allait me faire oublier que la vie était une pute qui m'avait baisé plus d'une fois. Il allait enlever ces images atroces de ma tête et les changer pour du bonheur, je l'espérais de tout cœur. J'avais besoin d'un film qui allait faire partir toute cette agonie de mon système et me faire oublier que je devais encore une fois m'expliquer avec Levi Ackerman.  

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant