52. Pénitence

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Je ne savais pas vers quel endroit Erwin Smith m'amenait, la seule chose dont j'étais sûr était que j'allais voir Levi. Je ne savais pas quel émotion je devais vivre en ce moment, devais-je être nerveux de le revoir, devais-je être fâché après tout ce qu'il m'avait fait vivre ou devais-je être heureux de revoir le seul homme qui avait su faire battre mon cœur. J'avais de la difficulté à comprendre ma situation, j'étais dans la voiture du meilleur ami de mon ex, celui-ci me demandait de tempérer Levi, car selon lui j'étais le seul à être capable de le calmer... Levi avait toujours été une énigme en soit et je doutais fortement avoir une quelconque emprise sur lui.

Nous roulions depuis déjà un bon moment, nous n'étions plus dans les quartiers pauvres, en regardant par la vitre du côté passager, je ne voyais plus de lampadaire, ni de maison, je remarquais que nous avions tout simplement quitté la ville et que je ne pouvais que voir des champs à perte de vue. La saison froide approchait à grand pas, alors ces champs étaient vides de récolte, rasé. Je me retournais vers le profil du conducteur, légèrement paniqué de me diriger vers je ne savais trop où avec un parfait inconnu.

- Relaxes, je ne vais rien te faire. Je veux uniquement que tu vois ce que Levi est devenu depuis votre rupture.

- Ce n'est pas très rassurant connaissant ses passetemps et façon de se défouler.

- T'a-t-il déjà fait du mal?

- Physiquement non, psychologiquement... Je crois que je me répète, mais nous sommes toxiques l'un pour l'autre.

- Où peut-être refuses-tu uniquement de voir ce qu'il fait pour toi.

Je sentis un brin de colère monter en moi, ce mec parlait comme si Levi était un saint homme, comme s'il ne pensait jamais à lui et uniquement aux autres. Il m'énervait plus qu'autre chose, mon ex n'était pas saint, il était plus proche d'un démon que d'un ange. Tout ce qui le satisfaisait était le sexe et la violence. Il me baisait pour ensuite aller tabasser ou tuer je ne savais qui et une fois la chose faite, il revenait au lit avec moi cherchant je ne savais quelle rédemption dans mes bras.

- Pourquoi cherchez-vous tant à savoir si je l'aime ou non?

- Vous?

- Toi et Hange, vous m'avez posé la même question et les deux fois nous venions de nous disputer. Bon, cette fois-ci nous ne sommes plus ensemble et tu es plus de six mois en retard. Si tu m'avais posé cette question à ce moment, je ne sais pas ce que je t'aurais répondu, mais maint...

Je venais de boguer, nous étions arrivés devant une grange, j'entendais des cris d'encouragement venant de cet endroit. Nous étions au milieu de nulle part, devant une grange ou plus d'une vingtaine de voiture se trouvaient et des hurlements d'éloges se faisaient entendre. J'eu un frisson qui parcouru mon corps, je savais ce qui se passait dans ce bâtiment, mais je ne voulais pas me l'admettre. Il avait recommencé, son ami qui était assis à mes côtés ne prononça aucun mots, il ne fit que sortir de la voiture et attendre que mon corps se décide à bouger.

Je serrais mon manteau tout contre mon corps, il ne faisait pas froid à l'intérieur, nous étions tous entassé, mais c'était la seule chose qui pouvait me calmer et me réconforter. J'avais suivi Erwin Smith dans ce lieu et je le regrettais... presque. Il était dans la cage, ne portant qu'un short ainsi que des bandages aux pieds et aux mains, son regard était celui d'un tueur, ses muscles ressortaient, je pouvais presque compter les veines sur ses bras alors que j'étais plus près de la porte d'entrée que de la cage de fortune. Il se trouvait dans une cage bricolée comme un fermier ferait pour un enclos à volaille. Le sol était de terre et de paille, couvert de sang tout comme les poings et les pieds de Levi.

Il ne me voyait pas, j'étais invisible, la seule chose que ses yeux regardaient était sa prochaine victime, même si l'homme qui se trouvait face à lui était baraqué, il n'avait aucune chance, Levi avait grandi dans la violence et son oncle lui avait appris à se défendre. Je ne savais pas pourquoi, mais une partie de moi était excitée. Étais-ce le fait de voir son corps sculpté, sa dominance envers tous ceux qui osaient l'affronter, je ne comprenais pas moi-même ce sentiment que j'éprouvais.

Je sus me frayer un chemin jusqu'au grillage de la cage, le son n'y était plus, je n'entendais plus les cris, je ressentais mon cœur tambouriner dans ma poitrine et je le voyais lui, détruisant la personne qui osait se dire être son adversaire. Il ne lui fallut pas très longtemps, lorsque mes mains prirent le grillage, l'homme tomba au sol et je prononçai son prénom. Un courant électrique parcouru mon corps en entier, il s'était retourné et ses yeux de mercure étaient rivés sur moi, comme s'il avait entendu ma voix dans tout ce bruit. C'était presque impossible qu'il entende mon chuchotement dans la cacophonie qui nous entourait avec le nombre de gens qui hurlaient son prénom. Je ne voyais plus le tueur, il n'y avait plus de colère, uniquement Levi... Et les cris reprirent.

Je sentis une main sur mon épaule et savais qu'Erwin Smith voulait me mener ailleurs qu'ici, je venais de comprendre ce qu'il voulait dire. Cette fraction de seconde, ce courant électrique que j'avais oublié, mais ressentis lorsque j'étais sur scène, ce n'était pas le fait de danser, mon envie de fuir cette soirée-là venait de la peur de ce sentiment, de cette envie. Le froid de l'extérieur me happa de plein fouet et je dus m'arrêter pour respirer, je retenais mon souffle?

- Je te ramène chez toi.

- Non.

- Non?

- Pourquoi m'amener ici, si c'est pour me ramener chez moi immédiatement après?

- Tu as vu ce que tu avais à voir et Levi aussi. Il va surement...

- Je vais surement quoi? 

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant