4. Denied

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Je cherchais mon souffle, j'essayais de reprendre un peu de mon calme, mon cœur tambourinait, mes mains tremblaient et pourtant en cinq ans... Non... De toute ma vie, je n'avais jamais vécu cela. Je devais quitter cet endroit au plus vite, je ne voulais pas le voir avec cette femme accrochée à son bras. Qui était-elle? Pourquoi venir me dire cela s'il avait une si jolie compagne qui était on ne peut plus attirée par lui? Tout dans son comportement criait je veux être dans ton lit mais, il est venu ici... L...

Je n'avais aucune idée qui il était, merde je ne connaissais même pas son prénom, je ne savais pas s'il était hétéro, homo ou même bisexuelle, je ne savais rien. Et je me mis à rire. Joie? Déroutement? Colère? Je ne connaissais pas la raison, je savais uniquement que l'étranger le plus sexy que j'eu le plaisir de croisé venait de m'offrir une proposition salace avant de partir pour me laisser y réfléchir. Je n'avais jamais aimé le sexe, je n'étais jamais tombé amoureux ou même été attiré par quelqu'un et maintenant... Et maintenant quoi? Je relavai la tête vers mon reflet, ne portant pas attention à mon téléphone, je me décidai enfin à quitter cette soirée pour retourner dans le confort de ma chambre ou personne ne viendra m'embrouiller l'esprit.

Enfin, c'était ce que je croyais, mais ma nuit fut agitée, il était dans mon rêve, ses yeux couleur d'orage, sa peau laiteuse, ses lèvres parcourant la peau de mon cou, son odeur de bois de santal et de rose. Je me réveillai en nage et la respiration saccadé, mon boxer détrempé. Quoi!? Non! Et mon téléphone sonnait, je l'ignorais royalement, me dépêchant à me rendre dans la salle de bain pour m'enlever cette pollution nocturne qui souillait mon sous-vêtement. En aucun cas ma mère ne devait voir cela. En revenant dans ma chambre mon téléphone sonnait encore indiquant le nom d'Armin, je soufflai un bon coup me préparant mentalement me faire réprimander par le blondinet qui me servait d'ami.

- Eren! Enfin tu décroches, ça fait une heure que j'essaie de te joindre.

- B'jour Arm.

- Oh! Je te réveil? ... Tu t'es sauvé comme un voleur hier. Tu es avec quelqu'un?

- Non.

- Hum, alors, qu'est-ce qui t'as fait fuir? Habituellement, tu viens me voir avant de partir.

- Rien Arm, je m'ennuyais, c'est tout.

Premier mensonge envers lui, mais comment lui dire que l'homme le plus indécemment sexy que j'ai vu de ma vie m'avait offert un one night stand quelque jours après avoir insulter ma façon de faire du thé? Comment dire à mon meilleur ami qui espère désespérément me foutre dans le pieux d'un homme que j'ai eu une proposition d'avoir la meilleur baise de ma vie? Armin aimait draguer, aimait plaire et être désiré, que ce soit un homme ou une femme, il adorait la chasse et ne se gênait pas pour le faire. Alors, je lui disais toujours qu'il couchait pour nous deux et il n'insistait pas plus que ça sauf, lorsque des opportunités se montraient à moi. Baiser avec L... Des images de mon passé me remontaient à la tête et je me refusais de revivre cela.

Le problème était que même si je voulais refuser son invitation plus que déplacé, je voulais le revoir et il n'avait pas montré le bout de son nez depuis quatre putain de jours. Pas trois comme tous les autres avaient l'habitude de faire non, quatre jours! J'avais perdu espoir de voir ses yeux captivants, son corps parfait et sentir cette odeur. Appuyé contre le comptoir près de la caisse enregistreuse, je regardais le café vide en ce mercredi soir. J'étais seul à gérer la fermeture, Mikasa avait quitté et essayant toujours de se mêler de ce qui ne la concernait pas, elle avait tenté de me sortir les verres du nez au sujet de mon comportement, mais si Armin ne réussissait pas, ce ne serait pas elle qui l'apprendrait.

Trop perdu dans ma mélancolie, pensant ne jamais plus le revoir, je ne vis pas l'homme de la dernière fois qui venait de me dire bonsoir. Il me fit sursauter en passant sa main devant mes yeux. Je m'excusai de mon absence et lui servit son café pour emporter, il me demanda à nouveau si j'étais certain de ne pas vouloir lui donner mon numéro ce qui me fit froncer les sourcils. Je lui rappelai mon mensonge de la dernière fois et il quitta sans faire de scène, mais avec un petit sourire. J'allais devoir parler à Mikasa demain et lui dire de se mêler de ses affaires. Lorsque je nettoyai l'appareillage de la cafetière, j'entendis les cloches de la portes tintés et me retournai avec un sourire forcé pour demander ce que je pouvais offrir au client. Sauf que ma voix resta bloquée dans ma gorge en voyant des perles de mercure et un visage de marbre me fixer.

- Un thé...

- Earl Grey, oui, tout de suite.

Il n'ajouta pas de mots et partit s'asseoir au même endroit que la dernière fois. Pourquoi était-il venu? Pourquoi après quatre jours? Va-t-il encore me dire que je maltraite sa langue? J'appréhendais sa réaction, mais je me forçais du mieux que je le pouvais à préparer sa boisson chaude. Ce furent les mains tremblantes que je lui offris son breuvage, le gris de ses yeux ne m'avait pas lâcher un seul instant lorsqu'il libéra mes mains de son gobelet pour emporter. Il ne releva pas le fait qu'il s'était installé pour rester alors, que je lui offrais quelque chose pour partir. Avant, que je ne puisse me retirer, il attrapa ma main de la sienne encore une fois gantée.

- Assoyez-vous s'il vous plaît, Eren.

Tout mon corps s'embrasa, il venait de prononcer mon prénom et ce fut la plus tendre caresse que j'eu de ma vie. Ma bouche s'assécha immédiatement et mes jambes perdirent leur force qu'elles avaient quelque instant auparavant. Sans même lui répondre, je posai mes fesses sur le fauteuil qui se trouvait face à lui. Il retira le couvercle du verre et souffla sur le dessus de son thé avant de doucement poser ses lèvres dans le liquide ambré. Il ne grimaça pas lors de sa gorgé et il n'avait toujours pas décroché son regard perçant de sur moi. Je me sentais petit face à lui, il était encore une fois dans un costume trois pièces beaucoup trop cher pour l'endroit où il se trouvait. Cela ne semblait pas l'atteindre un seul instant et je ne comprenais pas pourquoi il s'intéressait à un homme qui portait des converses, un jeans usé à la corde et des chandails trop grand pour lui.

- Avez-vous réfléchi à ma proposition?

Mes yeux s'agrandirent et mes joues rosirent un petit instant, incapable de soutenir son regard, je tournai mon visage vers la porte d'entrée qui se trouvait à l'opposé de lui. Ma raison me criait de refuser de ne pas faire cette connerie, mais tout mon corps me suppliait de m'abandonner à lui. Le problème était qu'il voulait m'utiliser pour une nuit, j'allais être un vide couille et puis, plus rien. Cette pensée me fit grimacer.

- Il est polie de répondre lorsque quelqu'un vous pose une question.

Mon visage retourna immédiatement vers mon interlocuteur, il agissait comme un gentil homme, tout chez lui transpirait la fortune et la bonne éducation, la seule chose qui trahissait cela, était sa proposition déroutante. Mes yeux descendirent sur son corps et je léchai ma lèvre inférieure, je fermis mes paupières et inspirai un instant pour réussir à former une pensée cohérente vis-à-vis ce dieu qui s'impatientait face à moi.

- Pour une seule nuit?

- Peut-être un peu plus longtemps que douze heures si votre endurance vous le permet.

Mon visage s'empourpra immédiatement, comment pouvait-il parler de façon aussi détachée en sirotant un thé alors, qu'il parlait de me baiser. Sa voix n'avait pas cassé, son intonation était la même que s'il m'avait dit qu'il pleuvait dehors. Je regardais mes doigts qui tentaient d'arracher un cuticule inexistant combattant mon dilemme intérieur.

- À quoi pensez-vous Eren?

- Le thé est-il buvable?

Cela avait sorti de je ne savais où, mais j'en avais de besoin, je devais faire diminuer la pression qui augmentait plus il restait assis, ici, devant moi. Je devais lui dire non que je ne puisse pas, que je n'étais pas comme ça, mais une petite voix en moi me suppliait d'accepter et de me laisser aller.

- Meilleur que le dernier que vous m'aviez servis, merci.

J'hochai la tête ne relevant toujours pas les yeux vers lui, ma respiration était saccadé, ma tête un brouillard interminable, mon cœur un solo de tambour effréné. Tout autour de moi n'existait plus, il n'y avait que lui et moi.

- Quel est votre prénom?

- Est-ce réellement utile?

- Vous connaissez le miens et je ne connais pas le vôtre... En fait, je ne sais rien du tout sur vous.

- Est-ce que cela changera quoi que ce soit à votre réponse?

- Peut-être?

- Non, vous ne pouvez pas savoir mon prénom.

- Pourquoi?

- Car... Ce serait futile.

-Alors, ma réponse est non. 

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant