29. Sucker

347 23 10
                                    

J'avais ignoré mon téléphone tout le début de la semaine, je ne savais si c'était par crainte d'entendre sa voix et de voir ce qu'il avait écrit, mais chose certaine, c'était parce que je voulais éviter un beau noireau au parfum enivrant. Armin m'avait demandé si je voulais sortir à nouveau le vendredi qui venait, il avait très bien terminé sa soirée avec une jolie blonde qui lui avait donné selon lui une très bonne nuit. Je ne voulais pas avoir les détails et refusais car, ma dernière sortie fut pour moi catastrophique.

Mikasa n'avait pas tenté de me caser avec quelqu'un depuis la dernière fois, je l'avais menacé de démissionner et dans sa panique, elle me jurait de ne plus donner mon numéro ou quelconque information à mon sujet à un inconnu. Je l'avais remercier et recommencer à vaquer à mes occupations. Lors de ma pause, je me pris un chocolat chaud et sortis dans le parc qui se trouvait près de mon travail.

Le soleil était présent et délicieux sur ma peau, je me posais sur un banc près de la fontaine et fermis les yeux profitant de ce moment de répit où ma vie semblait presque normale. Ma tête était vide, je ne faisais que profiter de ce petit moment de bonheur éphémère, car c'est ce qui rendait ce sentiment si bon, c'était qu'il ne durait jamais bien longtemps. J'essayais de faire abstraction des gens qui m'entouraient, je n'étais pas seul dans ce parc et lorsque j'ouvris les yeux, je me disais que j'aurais mieux fait de rester dans le café.

Ses yeux étaient plus clairs au soleil, sa peau bronzé, ses cheveux bruns toujours aussi bien coiffés, pas une mèche folle à l'horizon. Il n'était pas vraiment plus grand que moi, habillé encore une fois comme une carte de mode, je n'aimais pas le voir devant moi. Il sirotait un café venant d'une chaine bien connue et envahissait mon espace personnel sans aucune gêne. Mis à part notre physique qui se ressemblait, nous étions à l'opposer, il était bien manucuré, ses cheveux brillaient, il avait une odeur sucré, ses lèvres avait un baume et je pouvais parier qu'il était à saveur.

- Bonjour Eren.

Même sa voix avait quelque chose de spéciale et sexy. Malheureusement pour moi, Léo était vraiment sexy, du genre magazine de mode sexy. Les gens le regardaient et l'enviaient, je n'étais qu'une ombre alors, que lui était le soleil. Il ne me demanda pas la permission et il s'installa à mes côtés, je fermis les yeux et relevai mon visage vers le ciel. Je n'avais pas envie de l'affronter, pas envie de l'apprendre venant de lui, mais je croyais bien que Levi ne se manifestera pas physiquement d'ici peu.

- Tu sais, il est poli de répondre lorsque l'on nous parle.

- Que veux-tu Léo?

- Je veux Levi.

- Prends-le il est tout à toi.

- Oooooh vraiment?

- Tu peux t'en aller maintenant.

- Je crois qu'il a fait cela uniquement pour me punir...

- De quoi tu parles?

- Levi et moi sommes en couple. Il semble parfois l'oublier, mais tout son être m'appartiens.

Mes yeux s'étaient ouvert lorsque j'avais posé ma question. Je voyais un petit sourire amer présent sur ses lèvres, comme s'il était blessé. Ce qui fit naître un sourire sur mes lèvres, il me croyait si con que cela, il venait de me piquer à vif.

- Et bien Léo, votre couple à le champs libre. Tu me donnes un instant s'il te plaît?

Je sortis mon téléphone qui me brûlait la poche depuis qu'il était apparu devant moi, je l'ouvris et les notifications commencèrent à s'afficher. Les chiffres montaient toujours plus, j'allais être une garce, mais je voulais le remettre à sa place. Lui et Levi se méritaient bien, deux menteurs. Je partis ma boite vocale, prenant bien soins de mettre en marche le hautparleur pour que Léo en soit témoins. On pouvait entendre sa voix grave et lente me demander de revenir, me dire que je lui manquais, qu'il était prêt, prêt à me parler, à tout me dire, sa voix se brisa à la fin du troisième message m'appelant bébé, il craqua au sixième et était saoul m'avouant m'aimer au bout du dixième.

Je vis ses yeux brun clair se remplirent de larmes et l'une s'échapper sur sa joue, ses poings étaient fermés sur son jeans, ses jointures blanchies, sa mâchoire était serrée, j'entendais ses dents grincer. Son visage avant si beau, était maintenant laid, contorsionné par la colère. Je ne savais pas si c'était envers moi ou Levi, mais je savais que les paroles qui allaient venir n'allaient pas être jolie.

- Tu crois vraiment qu'il t'aime, mon pauvre, il fait ça avec nous tous. Il nous rend dépendant, accro et une fois qu'il s'en est lassé, il nous jette comme de vulgaire merde. Tu crois que son fan club de vipères est dangereux, ce n'est que de la poudre aux yeux, le vrai danger est Levi Ackerman et sa bite. Tu vas le retrouver au lit avec un autre et il va te laisser comme il l'a fait avec nous tous. Tu vas être seul et à la rue. Tiens-toi pour avertis.

Je ne prononça aucun mot et je le regardais se lever alors, Léo n'était qu'une façade, maintenant je comprenais. Il reprit son verre et avant qu'il ne parte, j'attrapa sa main, il se retourna vers moi. Ses yeux étaient maintenant gonflés et rouges, je n'étais pas fier de moi, mais il m'en avait appris beaucoup.

- Il a déjà rencontré tes parents.

Sa réaction valut mille mots, il arracha sa main de la mienne et me regarda comme si j'avais une seconde tête, il tomba sur les fesses en reculant et éclata réellement en sanglot, ce n'étaient pas les larmes de colères dont j'avais eu le droit juste avant. Léo ne me faisait plus peur, sa belle apparence n'était qu'un simple mirage, en fait Léo était laid sous toutes ses couches superficielles se trouvait un cœur moisie, pourrie par je ne savais quoi, mais bien affreux.

Je sentis mon téléphone vibrer dans ma main et son prénom avec un petit cœur rouge s'afficha, je rigolai silencieusement en regardant mon écran. À nous deux Levi Ackerman.  

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant