55. Worst of me

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C'était comme être enveloppé dans une couverture chaude un soir d'hiver, mais au lieu d'avoir une couverture c'était la chaleur de l'eau qui m'enveloppait, je regardais les yeux de mon ex-amant, ce mélange de blanc, de gris et de bleu. Ces couleurs claires que certain trouvaient sévères, d'autres parlaient d'orage ou bien de diamant. Moi je voyais ce métal liquide qui en trop grande quantité pouvait nous empoisonner, car notre corps ne savait pas le gérer, l'éliminer. Ce rapport entre le danger et la beauté lui allait bien, il m'était difficile de retirer mon regard du sien, il était fascinant, envoutant. Je réalisais à peine la proximité que nous avions tellement j'étais happé par ses yeux.

Ses mains avaient quitté mes cuisses pour retenir ma taille, ses pouces traçaient une ligne imaginaire sur ma peau, mes mains s'étaient automatiquement logées à sa nuque laissant la pulpe de mes doigts glisser dans la partie rasée de ses cheveux. Aucun geste déplacé venant de l'un ou l'autre, uniquement de la tendresse, c'était une première entre lui et moi. Nous étions nus, enlacé dans un bain chaud et je n'avais aucune intention sexuelle envers lui. Je désirais uniquement cette douce proximité, cette couverture chaude et réconfortante.

Levi se racla la gorge, ses mains montèrent dans mon dos, il descendit ses yeux vers mon cou, mes clavicules, mes pectoraux et il arrêta sa progression à mon ventre. Un frisson me parcouru lorsque ses mains redescendirent par ma colonne vertébrale, laissant uniquement ses ongles glisser, frôlant mon échine, perdant le contrôle de mes mains me faisant resserrer ma poigne sur la nuque du noiraud, je retenus un gémissement de sortir. Je vis ce très léger sourire apparaitre sur ses fines lèvres, dont le goût de mente me manquait déjà.

- Tu as bien pris soins de toi pendant mon absence bright eyes, tu as un joli ventre bien découpé.

Je savais à quoi Levi jouait, comprenant ses mécanismes de défenses depuis le temps, glissant mon index sous son menton le forçant à regarder mes yeux et me noyant dans le métal liquide des siens. Léchant mes lèvres, contrôlant ma respiration pour ne pas flancher ressentant ses mains sur mon corps. Il me redécouvrait et aimait ce qu'il voyait, mais cela n'allait pas empêcher cette conversation d'aboutir et de me faire décider s'il allait réellement sortir de ma vie ou non.

- Je me suis mis à la danse pour canaliser toutes ces émotions qui tu m'as causé.

- Tu sais, si tu voulais canaliser tes émotions, j'aurais pu t'aider.

J'éclatais de rire à cette proposition indécente, je lui souriais secouant la tête de droite à gauche, il me fixait toujours avec ce léger sourire qui me faisait fondre, il le réservait uniquement pour moi. Je repoussais légèrement son torse prenant de la distance, cherchant à reposer les pieds sur terre afin de garder le peu de sens qu'il me restait. Je vis la déception passer dans ses yeux de me voir m'éloigner de son toucher. Il était toujours aussi beau et sculpté par les dieux.

- Tu sais que la solution n'en revient pas toujours au sexe Levi.

- Humm, mais cela règle beaucoup de conflits aussi.

- Et ces décisions en cause d'autant plus. Si tu n'avais pas pensé avec ta bite en me voyant on n'en serait pas là maintenant non?

- Dit celui qui n'était même pas capable de placer une phrase cohérente dans sa bouche.

- Je crois que je n'ai pas été le seul à être envoûté cette journée là puisque tu es revenu me demandant de baiser avec toi. Et te voici dans mon bain après avoir passé toute ta rage sur des personnes innocentes alors que j'en suis la cause.

Son sourire quitta ses belles lèvres, il attrapa mon pied dans l'eau et glissa son pouce sur la plante, y déposant juste la bonne pression pour y clore mes yeux en appréciation pour son geste des plus agréable. Il continua son massage tout en continuant la conversation ne pouvant s'empêcher un contact avec moi.

- Ce n'est pas toi qui as causé toute cette colère Eren. Oui, tu as mis fin à notre relation, mais si ce vieil ivrogne de Kenny n'avait pas mis son nez où il n'aurait pas dû, nous n'en serions pas là. J'ai plus de problème dans ma vie qu'une vulgaire chicane de couple.

Je retirai sèchement mon pied de ses mains, la colère se dessina sur mon visage, ne croyant pas ce qu'il venait de dire. Ma réaction avait surpris mon invité, il fronçait les sourcils ne comprenant pas pourquoi j'avais coupé le contact physique qu'il cherchait à maintenir.

- Très bien Levi, si je suis si peu important à tes yeux, tu peux appeler quelqu'un pour qu'il ramène ton cul chez toi, après tout, il n'y a plus de nous et je ne suis pas assez important pour que tu ressentes quelques émotions que ce soit.

- Eren, ce n'est...

Je roulais des yeux et sortis du bain, la douce couverture chaude venait de se transformer en bac à glaçon. Je pris ma serviette et me séchai quittant la pièce pour enfiler un jogging et je balançais le manteau de Levi dans son visage alors qu'il venait à peine de sortir du bain et d'y avoir préalablement retiré le bouchon laissant l'eau s'écouler.

- Eren tu ne vas tout de même pas...

Je ne l'écoutais pas, je voyais rouge, notre rupture n'était qu'une petite éraflure sur son cœur, très bien, qu'il foute le camp de chez moi. Je voulais recoller les morceaux, mais comme Léo l'avait dit personne n'est plus important pour Levi Ackerman que Levi Ackerman. J'étais déjà rendu devant la porte de mon appartement l'ouvrant à la volé, je me foutais bien de l'heure qu'il était et de la façon dont il était habillé, il pouvait avoir le cul à l'air je ne voulais plus l'avoir près de moi.

- Bébé attend, cal...

- Pour qui te prends tu Levi! Tu viens de me dire que notre rupture ne t'as pas affecté, comme si je n'en valais pas la peine! Eh bien la personne insignifiante que tu vois te fou à la porte, bye Levi.

Je le poussais et claquais ma porte, voyant un Levi nu ne portant que son manteau, sans chaussure sur le palier de mon immeuble, les yeux écarquillés et les mains retenant son manteau fermé. Son seul vêtement cachait à peine son cul et son sexe. J'allais passer une nuit blanche à ressasser ma colère envers le connard qui avait volé mon cœur. J'étais autant affecté par ses paroles, car au fond de moi j'aimais encore l'étrange personnage qu'était Levi. En moins d'une demi-heure, il avait réussi à me faire fondre et à faire sortir le pire de moi. Je n'avais jamais encore mis quelqu'un à la porte. 

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant