La douleur et la crainte était toujours présente au petit matin. La médication aidait, mais la douleur psychologique de se sentir seul et abandonné par la personne qu'il aimait le plus était difficile pour le moral d'Eren. Oui, il avait une rose lui prouvant que Levi était passé pendant son sommeil, mais il avait de la difficulté à comprendre comment il avait fait pour venir le voir hors des heures de visites autorisées par l'hôpital. Son odeur était encore présente lorsqu'il avait ouvert les yeux, mais plus le soleil se levait à l'horizon, plus elle disparaissait.
Eren n'en voulait pas à Levi pour les blessures qu'il avait, il lui en voulait de ne pas être auprès de lui. Il savait qu'il détestait les hôpitaux vu son statut, mais de là à l'éviter et ne pas le regarder. Il ne comprenait pas pourquoi l'homme qu'il aimait ne pouvait plus le regarder et être auprès de lui. Il comprenait qu'il regrettait ce que son oncle lui avait fait et s'en voulait. Levi n'avait jamais été un rayon de soleil, Eren savait qu'il avait plus de noirceur dans son cœur que de lumière. Ses yeux brillaient uniquement lorsqu'il était que tous les deux et il ne souriait qu'à Eren.
La pensé d'Eren fut interrompu par quelqu'un qu'il n'avait jamais rencontré. Cheveux brun court en bataille, lunette sur le bout du nez avec une chaine pour les retenir, des yeux de miel et un doux sourire avenant sur les lèvres. L'homme était maigre et grand, malgré son statut d'homme et de médecin selon son complet et le sarreau qu'il portait avec la carte qui le prouvait, il ressemblait plus à un garçon maladroit.
- Bonjour Eren, je m'appelle docteur Clotho, je suis psychiatre, on m'a dit que tu ne sortais pas vraiment de ta chambre, alors je me suis dit que je devais passer te voir.
Eren fronça les sourcils regardant le docteur qui mentionnait uniquement passer pour voir ce qui se passait avec lui. Il trouvait sa phrase aberrante à un tel point qu'il éclata de rire tout en fronçant les sourcils et le docteur trouva cela très intéressant qu'Eren démontrait deux émotions totalement différentes en même temps. Le psychiatre s'avança vers son futur patient, il remarqua immédiatement ses cernes, son teint pâle et ses lèvres sèches. Eren n'allait pas bien, ni physiquement, ni psychologiquement.
- J'aimerais discuter avec toi si tu me le permets.
- Je n'ai pas envie de parler.
- À personne?
- Non personne.
- Même pas à Levi?
Eren releva la tête et jeta un regard sombre au médecin qui venait de s'asseoir auprès de lui. Le docteur avait pointé la rose. Il savait qu'elle venait de lui, surement une infirmière qui l'avait avisé ou il l'avait tout simplement croisé dans les couloirs.
- Vous croyez tous que c'est lui qui m'a battu et maltraité.
- Non, si je peux te rassurer nous ne présumons pas tous que ton conjoint t'ai fait ce que tu as.
- Qui? Qui ne croit pas Levi coupable.
- Certaines personnes vont croire qu'il t'a amené ce joli cadeau pour se faire pardonner d'une faute.
- Il s'en veut de ne pas pouvoir être avec moi. Maintenant j'aimerais que vous quittiez ma chambre puisque je ne peux pas quitter.
- Je ne crois pas que Levi t'ait blessé physiquement. Je crois que psychologiquement tu es blessé par son absence, je crois que tu t'ennui de lui et te sens abandonné par lui et j'aimerais comprendre pourquoi?
- Comme je l'ai mentionné plus tôt quittez cette chambre, je ne veux pas vous parler, je ne veux pas parler avec qui que ce soit. Laissez-moi seul, je veux être seul.
- Nous sommes tous seul à un certain point... D'accord Eren j'accepte de te laisser seul, mais sache que je suis maintenant ton psychiatre et qu'à chaque matin je vais venir m'asseoir avec toi et attendre. Si nous ne parlons pas très bien, je vais avoir une pause, sinon je vais être présent pour t'écouter. Je ne suis pas ici pour t'accuser ni t'étiqueter en tant que victime, je suis ici pour aider avec ta détresse et ta douleur. Lorsque tu seras prêt, je serai là pour t'écouter.
Eren roula des yeux et se retourna vers la fenêtre ou le soleil était maintenant haut dans le ciel, il croyait fermement à ce moment qu'il n'allait jamais s'ouvrir à un homme aussi ridicule et incohérent. Son petit-déjeuner et déjeuner ne fut presque pas touché. La première raison était la douleur de ses mains qui ne l'aidait pas dans ses mouvements et la seconde était son moral qui était bas.
Sa dépendance envers son petit copain, son envie d'aller dans le tiroir de narcotique des infirmières le taraudait. Il pouvait facilement rechuter vers la drogue puisqu'il était dans un établissement ou elle était facilement accessible et pouvait être légalement prescrite. Aucun besoin d'aller au marché noir communément appelé un dealer, uniquement besoin de dire à la gentille infirmière que la molécule analgésique qu'elle lui donnait n'effectuait pas son travail et qu'il restait avec une douleur supérieure à la normale.
La provocation du psychiatre restait toujours dans sa tête, il regardait la rose qui séchait à vue d'œil sur son bureau et se fâchait seul. Les gens pouvaient penser ce qu'ils voulaient, Eren savait que Levi ne lui ferait jamais physiquement mal. La douleur psychologique, le sentiment d'abandon était présent et il s'avait qu'il ne venait pas de Levi uniquement. Il savait qu'il venait de quelque chose de plus profond, il savait qu'il était impuissant face à la solitude qu'il vivait et que son copain n'était qu'un pansement pour un problème qui était plus profondément ancré en lui.
Eren craignait d'être seul et savoir que Levi, cette personne si puissante le désirait et voulait être avec lui et le respectait malgré toutes les fautes et défaut qu'il possédait le réconfortait. Il n'avait pas besoin que l'on vienne trifouiller son cerveau pour savoir quel était son problème, il le connaissait déjà. Malgré lui, le jour suivant, le psychiatre venu s'asseoir à son chevet et lui demanda comment il allait. Eren resta silencieux les quatre premiers jours, il ignorait délibérément le médecin. Dr Clotho ne restait pas bien longtemps une quinzaine de minutes tout au plus. Au bout du quatrième jour, ce fut la colère, Eren cherchait à le chasser de sa chambre. Après une semaine, il regarda l'homme et lui demanda ce qu'il voulait vraiment.
- Parles-moi Eren. Je veux en savoir plus sur ce que tu penses. Explique-moi comment tu te sens.
Eren regarda l'homme replacer ses lunettes et attendre qu'il ouvre la bouche. Comme toujours le psychiatre était assis à son chevet et attendait. Eren ne faisait pas confiance facilement et il savait qu'il n'aura pas son congé tant qu'il n'aura pas d'évaluation psychiatrique. Il savait qu'il allait devoir d'une façon ou d'un autre parler avec cet homme aussi ridicule qu'il paraissait et aussi peu orthodoxe qu'il était dans sa façon de pratiquer. Il soupira résigner et il ouvrit la bouche.
- Je n'aime pas parler.
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Hollow
FanfictionTout chez lui m'attirait, ses yeux perçants, ses cheveux aussi sombres que la nuit, sa peau si pure, son visage sérieux, son timbre de voix lent et velouté tel une caresse qui engendre un feu ardant dans tout mon corps. Une proposition déroutante ve...