Hollow

9. Wake up call

Je me réveillais dans ses draps, dans son lit, dans une chambre vide et la place à côté de moi était froide, cela faisait longtemps qu'il était parti pourtant, je me souvenais qu'il s'était bel et bien allongé à côté de moi, me dévorant de son regard avec un petit sourire sur son visage qui était habituellement de marbre et pour je ne savais qu'elle raison, je savais qu'il ne souriait pas souvent. Il m'avait tiré à lui et humant l'odeur de ma peau, je m'enivrais de son parfum. Je m'étais endormi dans le silence agréable et la chaleur de ses bras, mais me voilà dans le froid d'une chambre inconnue et seul dans le noir.

Je ne savais pas quelle heure il était, mais je voyais que le matin était loin de pointer le bout de son nez. Où pouvait-il bien être à une heure pareille? Je quittais les draps du lit, à tâtons, je cherchais mon boxer qui avait été lancé je ne savais où dans la pièce. Après plusieurs blessures à me cogner sur la commode et les murs, je retrouvai mon caleçon parterre et errai dans l'appartement de mon coup d'un soir. Le couloir donnait sur quatre portes, deux d'entre elles étaient des placards, l'autre une salle d'eau commune et la dernière était verrouillée. Au bout du couloir, je tombais sur l'aire ouverte de son logis, un foyer au gaz, un long canapé en L, une table basse en verre, une immense table de cuisine fait à partir d'un tronc d'arbre et une cuisine moderne au comptoir de marbre.

Sa maison était magnifique et elle brillait de par son absence, s'il voulait me baiser puis foutre le camp, il aurait pu m'amener à l'hôtel. Un boule de frustration se forma dans mon ventre, je ne comprenais pas son comportement. Pourquoi me coller et me câliner après m'avoir baiser aussi tendrement si c'était pour me planter là par la suite? Était-ce vraiment de la baise? Je secouai ma tête, me claquai les joues pour reprendre mes esprits. Je me rhabillai en quatrième vitesse et quittai le luxe et la propreté de ce lieu pour retourner chez moi.

Je dus marcher un moment afin de trouver dans quelle partie de la ville, je me trouvais, je savais que j'étais parmi les bourges mais, j'avais besoin d'une adresse pour mon taxi. Lorsque j'arrivai enfin chez moi, il était trois heures du matin, j'étais crevé et heureux de ne pas travailler ce matin. Je m'écrasai dans mon lit, ne mettant pas mon téléphone fermé sur le chargeur et me laissant partir dans les bras de morphée non sans penser à l'homme qui m'avait fait goûter au plaisir charnel. Lorsque je descendis les escaliers pour aller me chercher à manger dans la cuisine à mon réveil, je me suis fait attaquer par les yeux inquisiteurs de ma mère et son petit sourire en coin.

- Bonjour Eren, tu parles d'une heure pour te lever, j'espère que ton escapade d'hier soir en a valu la chandelle.

Mes yeux s'arrondirent et ma bouche s'ouvrit, venait-elle vraiment d'insinuer ce que je croyais? Mes joues s'empourprèrent et je passai à côté d'elle non sans lui dire bonjour, mais refusant de lui mentionner quoi que ce soit sur ma soirée d'hier.

- A-t-il été si bon que tu en as perdu ta voix?

Je m'étouffai avec mon café, recrachant la moitié sur le plan de travail de la cuisine, toussant, essayant de faire sortir le café qui tentait de descendre dans mes poumons, ma mère était très déplacé ce matin et elle disait cela avec un sourire radieux comme si elle me parlait de ses projets. Je devrais bien me douter qu'elle était capable de dire ce genre de chose dû à sa précédente conquête qui se trouvait être un baron du sexe, mais tout de même!

- N-non! Voyons maman!

Elle éclata de rire face à mon malaise et continuait de préparer le repas de ce midi tout en chantonnant, elle était radieuse malgré son teint pâle et son corps frêle. La médication et ma présence lui faisait du bien et j'en étais plus qu'heureux de la voir comme cela.

- Eren, ça fait du bien de savoir que tu sors. Quel est le nom du charmant jeune homme qui a su capturer ton cœur.

- C'est personne m'man.

Je regardais ma tasse avec tristesse, il n'était personne, car je savais pertinemment qu'il avait eu ce qu'il désirait et que je ne le reverrai plus. Mon cœur se serra à cette pensée, ne plus jamais revoir Levi, je mordis ma lèvre et sentis la douce main de ma mère caresser ma joue. Elle me fit un sourire entendu, elle comprenait sans ne rien dire et me laissa quitter la pièce sans insister. Je remontais dans ma chambre, remarquant mon portable vidé d'énergie sur ma table de chevet. Je le branchai et l'ouvrit pour remarquer deux appels manqués. Le problème était que je n'avais jamais rentré ce dit numéro dans mon téléphone alors, pourquoi voyais-je son prénom écrit avec un cœur s'afficher dessus mon écran d'accueil en notification? Il avait même laissé des messages à chaque fois, l'un d'eux datait de cette nuit alors que je rentrais chez moi.

«J'espère que tu dors encore Eren et que tu ne fais pas que m'ignorer, s'il te plaît... reste, ne pars pas, on parlera d'accord. »

Il avait soupiré comme s'il était déçu de tomber sur ma boite vocale, sa voix était monocorde, comme s'il avait été drainé de toutes émotions possibles. Je mordis ma lèvre appréhendant le prochain appel, de quoi voulait-il bien parler?

«Eren, pourquoi es-tu parti, je t'avais demandé de rester. Pourquoi est-ce que je tombe encore sur ta boite vocale, à quoi ça te sert d'avoir un putain de téléphone si tu ne lui réponds pas? Merde!»

Venait-il vraiment de perdre son tempérament sur ma boite vocale? Il ne doit pas avoir dormis de la nuit si j'en crois les heures qu'il m'avait appelé. Je regardais mon téléphone ne sachant pas quoi pensé de ce que je venais d'entendre. Je sursautai lorsque je vis son prénom s'écrire encore une fois sur l'écran de mon portable, j'hésitais entre accepter ou rejeter cet appel, mon doigt glissa sur le bouton vert et sans ne rien dire j'approchais l'appareil de mon oreille.

- Eren?