66. Nightmare

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Je revoyais toujours les mêmes choses. J'étais dans une pièce avec un homme qui me regardait et se léchait les lèvres. Je ne voyais pas son visage, uniquement ses lèvres et sa langue, pas de nez, pas d'oreille, pas de yeux, uniquement une bouche. Un autre homme passait ses mains sur mes cuisses, les flattant comme s'il désirait me molester. Enfin je croyais que c'étaient des hommes, je ne le savais pas réellement ne pouvant pas voir qui ils étaient. Après cela, j'entendis ce coup de feu qui causa un acouphène à mes oreilles et il y avait ce sang, beaucoup trop de sang qui coulait, qui couvrait tout ce qui m'entourait ainsi que moi-même, mes vêtements, mes mains, mon visage.

La panique me submergeait, je me débattais, je cherchais à stopper tout ce sang, je voulais arrêter l'écoulement, mais je ne contrôlais rien. Mes mains appuyaient sur la plaie que la balle avait causée, j'essayais de faire une pression ferme, mais plus je me replaçais, plus j'appuyais et plus la marre qui m'entourait agrandissait. Je n'aurai jamais cru qu'un corps pouvais contenir autant de ce fluide. Mon souffle s'accélérait, se coupait, je ne savais plus quoi faire. J'entendais mon prénom au loin être prononcé, puis on appuyait sur moi, je me sentais lourd, tellement pesant. Je n'étais plus capable de faire quoi que ce soit. La voix se rapprocha, mon prénom était plus clair, je reconnaissais cette voix. Et mon corps se fit secouer.

J'ouvris les yeux regardant Levi comme un animal regarde une voiture qui s'apprête à le percuter. Mon corps tremblait, le rush d'adrénaline coulant encore dans mes veines m'empêchait de prononcer un seul, mots. Je ne savais pas où j'étais, je savais uniquement que j'avais envie de vomir et que mon corps ne répondait pas à ma demande. Ce fut lorsque mon copain vu mes premiers reflexe de gag qu'il me souleva à temps pour que je vide mon estomac dans la corbeille la plus près de nous n'ayant pas le temps de se rendre dans la salle de bain.

J'étais en diaphorèse, mon cœur palpitait, mes muscles spasmaient, je n'étais plus en contrôle, la nausée me regagna plusieurs fois. Ma faculté de penser et de parler prit du temps à revenir, pendant ma période aphasique, Levi resta calme et soutenait la corbeille près de moi tout en me disant que tout allait bien. Il avait tellement tort en ce moment, rien n'allait. J'étais le témoin du meurtre que mon copain avait commis et cela me rongeait de l'intérieur, j'en étais venu à en faire des cauchemars et des crises de panique. Ma tête me hurlait qu'il n'avait pas raison, que la personne à mes côtés était un meurtrier.

Mes vêtements me collaient à la peau tellement j'avais chaud et froid à la fois, mes tremblements diminuaient enfin et mes vomissements avaient enfin cessé. Levi alla se débarrasser du contenue de la corbeille et je tentai de me lever. Mes jambes étaient en coton et mes bras des barres de fer ne répondant pas lorsque je voulais les plier. Mon noiraud essaya de m'aider, mais j'eu un sursaut et reculai mon corps pour éviter son contact. Il prit quelque seconde pour me regarder et comprendre ma réaction, mais présentement je ne savais pas moi-même pourquoi mon corps ne répondait pas à ma volonté.

Ses grands bras musclés m'enlacèrent et me soulevèrent du lit, mon corps resta mou mis à part les tressautements de mes muscles qui tentaient de se relâcher, mais mes nerfs ne leur permettaient pas de la faire. Je souhaitais silencieusement qu'il ne m'amène pas à la douche, mais bien dans le bain, je ne voulais pas à avoir à me tenir debout, surtout que mon être en entier ne m'écoutait pas en ce moment. Je lâchai un gémissement lorsqu'il me posa sur le carrelage froid de la salle de bain.

Il m'enleva mon t-shirt détrempé et me demanda de m'allongé pour me retirer mon boxer qui me collait à la peau. Levi caressa ma joue et me demanda de me lever pour aller me rincer dans la douche. Je grognais espérant lui faire comprendre que je n'avais pas la force de faire ce qu'il me demandait. Il passa une main dans ses cheveux corbeau et il se déshabilla aussi et m'amena sous le jet d'eau, il m'aida à retirer la sueur qui me collait à la peau rinçant tout mon corps même si j'étais accroupis.

- Bébé j'ai besoin que tu te lèves.

Je refusais tournant ma tête de gauche à droite, mes tressautements n'avaient pas cessé et mes jambes ne me répondaient toujours pas. Il tenta de me faire me lever et je couinais mon désaccord, je voulais qu'il me lâche. Il arrêta la douche et me souleva pour m'enrouler dans une serviette et il s'assoyais au sol me blottissant tout contre lui. Ma tête reposait sur son torse, il me serra tout contre lui et commença à me bercer comme si j'étais un enfant.

- Ren, dis-moi ce dont tu as rêvé pour être en crise de panique. Qu'est-ce qui se passe dans ton esprit?

Je collais mon front à son épaule, cherchant à être encore plus près de lui. Je ne voulais pas qu'il ma lâche sous aucun prétexte, je savais que ce qu'il avait fait était mal, impardonnable même, mais je ne pouvais m'empêcher de l'aimer, mon côté irrationnel me disait que c'était pour ma protection qu'il avait fait cela et le pardonnait.

- Ti, tiens, mo-moi.

Ma voix ne voulait pas sortir de ma bouche, mes yeux se remplirent d'eau, un frisson parcouru mon échine uniquement à essayer de me souvenir de mon cauchemar. Chose dont je n'avais plus du tout envie après m'être réveillé dans cet état.

- Bébé, qu'est-ce que tu as vu pour te mettre dans cet état.

Les larmes commencèrent à couler de mes yeux et je ne savais pas pourquoi. Ma tête ne voulait pas se rappeler le mauvais rêve que j'avais fait. 

HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant