Les Élus de Paramoni

26/Prise en chasse

CLARY SE FIGEA. Dans un mouvement lent, elle releva la tête vers les portes ouvertes du lycée. Là, le couloir désert seulement éclairé par les lumières qui indiquaient les portes de sorties, une créature se tenait sur le seuil. Et pour la première fois, Clary put voir la bête qui terrorisait toute une ville depuis des semaines.

Dressée sur quatre pattes en position d'attaque, elle paraissait gigantesque. Un long corps aux membres robustes dont les griffes accrochaient le sol, un poil verdâtre sous les faibles lumières de sécurité, la rendait encore plus atroce. Une tête allongée dont le crâne semblait dépourvu de peau. Elle la fixait avec de grands yeux rouges fluorescents, les babines retroussées sur des crocs acérés dont la bave s'écoulait en filets sur le sol. Clary sentit son sang battre dans ses tempes, cette créature n'avait aucunement l'air d'un puma ni d'un loup. Les yeux rougeâtres de la bête se posèrent sur le papier ensanglanté que tenait Clary. Il poussa un grognement qui fit trembler ses babines, ses pattes se déplièrent en arrière, prêt à bondir sur Clary qui se tenait toujours accroupie. Pas une seconde de plus, la bête sauta sur elle.

Clary se leva et s'enfuit en courant, lâcha son sac et partit en direction des escaliers qui menaient aux étages, elle grimpa à toute vitesse mais chuta, elle s'écorcha le genou contre la pierre. Grinçant des dents, Clary continua de courir.

Trouves une salle de classe...

— Une salle de classe !

La bête se jeta sur elle mais Clary eut le temps de fermer la porte d'une salle de classe, les gonds tremblèrent. La créature s'agaçait. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne réussisse à entrer !

Dans un regard circulaire, Clary chercha une sortie. La seule option qui s'offrait à elle était les fenêtres qui bordaient le mur d'en face. Elle essaya de toutes les ouvrir, s'agrippant avec désespoir. L'adrénaline et la peur de mourir troublaient son esprit, son seul but était de sortir de cette pièce.

Aucune fenêtre ne s'ouvrit, la porte – dont des copeaux de bois arrivaient à ses jambes – allait céder. Contrainte, Clary prit de l'élan et donna un violent coup de pied dans l'une des fenêtres. Elle se brisa, éparpillant des éclats de verre que Clary ne put éviter, déchirant la peau de ses mollets découverts par sa tenue de cheerleader. Elle enjamba le rebord et se laissa tomber, la porte explosa au même moment. La chute fut rude, elle atterrit violemment dans des buissons qui ne firent qu'accentuer ses blessures. Clary se releva douloureusement, rampa sur la pelouse en gémissant.

Comme elle s'apprêtait à se redresser, des éclats de vitre volèrent et elle se protégea de ses bras ; la bête venait de traverser les fenêtres avec une force si puissante que la façade en fut touchée.

Clary recula. Sous le rayon de la lune, les muscles puissants des pattes et du dos démesurément grand, saillaient. Sa gueule de renard se tordait en un rictus hostile et Clary sentit la panique la paralyser, elle s'y abandonna, impuissante.

Elle allait mourir.

La bête rugit et bondit, contractant ses pattes arrière dans un élan meurtrier.