1/Le Monde de Paramoni

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CLARY BATTIT DES CILS et ouvrit doucement les yeux, reprenant conscience après de longues heures qui lui avaient paru durer une éternité. Elle se sentait de nouveau sur pieds, la fièvre qui l'avait assaillie s'était dissipée et les vertiges l'avaient quittée. Elle découvrit un plafond modelé à la façon des temples grecs. De grandes dalles divisées en caissons de forme carrée s'étendaient sur toute la surface, moulurés d'or et sculptés avec précision à l'effigie de guerriers qui se battaient contre des créatures mythiques.

Clary releva la tête, son bras blessé était bandé et elle était étroitement couchée dans un petit lit aux draps blancs, parmi des dizaines d'autres qui se répétaient, collés aux murs drapés. Chaque mur était peint de fresques représentant des combats dont un œil entouré de pétales de roses ne cessait d'apparaître. Il était d'ailleurs reproduit en grand sur la porte dont émergea Neven.

Il lui adressa un sourire et, les mains dans les poches d'un jean noir, il vint la rejoindre. Il portait une chemise blanche qui mettait en valeur ses muscles et révélait la beauté ancienne de ce jeune garçon.

— Bonjour, belle au bois dormant, fit-il. Comment tu te sens ?

Clary s'assit sur le lit et constata qu'elle portait un tee-shirt blanc qui, étrangement, ressemblait à ceux de Neven. Elle fronça un sourcil et Neven passa sa main sur sa nuque.

— Maeline te l'a mis, déclara-t-il sans qu'elle n'eût besoin de demander. Je l'aurais bien fait moi-même mais on n'est pas assez proche.

— Où est-ce que je suis ?

— A l'infirmerie du pensionnat. J'ai soigné ta blessure au fait, dit-il. J'ai également récupéré ta voiture et mon journal qui était à l'intérieur mais on parlera de ça plus tard, marmonna-t-il. De quoi te souviens-tu ?

— D'absolument tout, murmura-t-elle. De cette espèce de... bête et de cette histoire ridicule de Sacré... tu es complètement taré Neven Ceaillagh, tu as achevé un pauvre innocent d'une flèche dans la tête.

Neven écarquilla les yeux.

— Je trouve que ça fait beaucoup de mots pour un merci, observa-t-il.

— J'ai besoin de sérieuses réponses, Neven.

— Je sais Blondie, je sais...

Clary se frotta les yeux et porta les yeux sur son bandage, elle passa les doigts dessus et frémit.

— J'ai été griffé, ça ne risque rien ?

Neven secoua la tête.

— Non, une griffure est moins grave qu'une morsure. La transition d'un wendigo est comme un poison, il suffit de l'enrailler pour empêcher que tu ne deviennes comme eux.

— Avec quoi est-ce que tu l'as enraillée ?

— Des herbes médicinales utilisées par les druides grecs contre les Damnés.

Clary leva un sourcil et regarda Neven.

— Des quoi ?

Neven soupira et tapota sa main.

— C'est une longue histoire. Si tu te contentais pour l'instant de te reposer, la fièvre pourrait revenir en tant qu'effet secondaire. Avant que tu ne partes en sucette, j'ai prévenu ton père que tu étais restée tard parce que ta voiture était tombée en panne et que tu n'avais plus de batterie. Maeline est ton alibi alors ne le gâche pas, compris ?

Clary se reposa sur les coussins et laissa ses mains sur son visage, elle poussa un profond soupir en réalisant qu'elle avait ouvert une porte qu'elle aurait préféré laisser fermée. Tout était si confus dans sa tête qu'elle ne savait pas comment organiser ses pensées. Neven remonta la couverture sur l'épaule de Clary qui commençait doucement à s'endormir, épuisée par une telle soirée. Elle sentit sa main caresser ses cheveux blonds, puis le froid. Neven était parti.

Les Élus de ParamoniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant