19/L'amour disparu

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JUSQU'AU MOMENT de la fête, la tension n'avait jamais été aussi tendue entre Clary et Charlie. Il avait passé l'après-midi sur son téléphone, sans accorder la moindre interaction avec sa prétendue petite-amie. Clary en fut tristement soulagée ; elle doutait de lui comme elle doutait d'elle. Allongé sur son lit, Charlie avait finalement lâché son téléphone pour regarder Clary qui passait un tee-shirt blanc au-dessus de son jean clair à ourlets.

— Il te va bien, lui dit-il.

— Merci, soupira-t-elle en se retournant vers lui.

Dans la pénombre de la chambre, ils étaient seulement éclairés par la lampe orangée sur la table de chevet. Elle n'osait regarder Charlie qui se tenait sur le lieu du crime, sa gorge était si serrée qu'elle en avait presque du mal à respirer. Elle sentit Charlie se lever et venir près d'elle, collant son torse contre son dos.

Pendant un instant, elle imagina le torse tatoué de Neven, mais cette pensée déclencha un élan de culpabilité. Cependant, elle ne pouvait repousser cette vision quand Charlie écarta ses cheveux blonds de son épaule afin de déposer des baisers sur son cou. Les baisers devinrent plus passionnés tout comme la présence de Neven plus forte, et au moment où les mains de Charlie passèrent sous son tee-shirt, la réalité la frappa. Elle dut alors le pousser violemment.

— Qu'est-ce que tu fais Charlie ?

Il soupira.

— Sérieusement Clary ? Ça fait un an qu'on est ensemble, tu ne me fais toujours pas confiance ?

— Ce n'est pas une question de confiance, répondit-elle les sourcils froncés. Je ne me sens pas prête.

Là était toute la subtilité du mensonge. Sa confiance, elle l'avait donnée à Neven, elle l'avait laissé être le premier d'une découverte sacrée. Elle respirait difficilement, la poitrine comprimée sous le regard frustré de Charlie.

— Combien de temps vas-tu encore me faire attendre ?

— Je ne veux pas parler de ça avec toi, tu ne restes que deux jours et je ne veux pas les gâcher en me disputant sur ce sujet, déclara-t-elle en faisant mine de quitter sa chambre mais il lui attrapa le bras pour la retenir.

— J'en ai vraiment marre d'attendre Clary, tu comprends ?

Elle se retourna, furieuse.

— Ce n'est pas à toi de décider Charlie, d'accord ?

Il roula des yeux et la lâcha.

— Qu'est-ce qu'il te prend ? reprit-elle. Tu es bizarre.

— Tu trouves ? décréta-t-il sèchement. Tu ne crois pas que j'en fais assez pour toi ? J'essaie au mieux de te correspondre, de prendre en compte tes attentes et envies mais jamais, tu ne penses à moi.

Elle eut de grands yeux.

— Je te demande pardon ?

— Nous sommes ensemble depuis un an, on se connaît l'un et l'autre mieux que quiconque alors pourquoi faire durer ce côté platonique ?

Elle agita les mains avant de reculer d'un pas.

— J'ai confiance en toi mais je ne suis pas prête, point final. Combien de fois je t'en ai parlé ? Tu sais ce que ça représente pour moi, j'avais besoin de ton soutien et que tu me rassures parce que c'est une étape cruciale et toi, tu me balances à la figure que je suis égoïste.

Elle lui adressa un regard déçu puis tourna les talons pour descendre au salon. Clary passa son sac en cuir sur l'épaule et se tourna vers son père, assis dans le canapé à discuter avec Georges.

Les Élus de ParamoniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant