16/Neven, voleur talentueux

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 QUAND CLARY SE RÉVEILLA, elle se sentit seule. Elle discerna la bougie qui avait été consumé par le feu. La cire s'était durcie autour d'elle, formant des bosses lisses qui la bloquait contre l'acier du récipient. Clary se tourna de l'autre côté pour voir si Neven dormait toujours mais elle constata un lit vide. Les draps avaient étés repoussés et les oreillers froissés. Clary se dressa sur ses jambes.

Elle attrapa son jean qui avait séché durant la nuit, elle le passa et s'apprêta à sortir. Elle n'entendait aucun bruit provenant du salon alors elle jugea bon d'aller voir dans la chambre de Neven. Clary toqua à la porte, elle n'obtenu aucune réponse alors elle frappa de nouveau. Sous un silence, elle ouvrit la porte, se hissant entre la légère ouverture qu'elle avait créé.

— Neven ? appela-t-elle.

Elle entendit de l'eau couler, signifiant que Neven prenait une douche. Clary nota à quel point la chambre de Neven était tout aussi désordonnée que la première fois où elle était venue. Les livres étaient de plus en plus nombreux sur le parquet, Clary se baissa pour en attraper un. Il était poussiéreux et abîmé, le revêtement de cuir blanchissait. Elle l'ouvrit, le titre était en Grec ; il s'agissait de l'Odyssée de Homère.

Elle se souvenait que les péripéties d'Ulysse avaient marqué son enfance, toutes ces créatures mythologiques qui s'avéraient réelles.

— Je peux savoir ce que tu fous dans ma chambre ?

Neven se tenait face à elle, encore dégoulinant et avec une simple serviette de bain qui entourait sa taille. Elle fit de grands yeux et sentit ses joues virer au pourpre. La moitié de son torse arborait des spirales qui se nouaient pour former des mots incompréhensibles. Elle balbutia, les yeux écarquillés, ne sachant que faire face à Neven. Il avait un corps digne des dieux grecs, comme sculpté dans la roche à main nue, il semblait n'être qu'une statue. Elle remarqua que son bras blessé allait mieux qu'hier soir. Elle pivota pour cacher ses yeux.

— Je... hum... Je te cherchais, murmura-t-elle.

— Tu aurais pu toquer, marmonna-t-il dans son dos. Imagine, j'aurais été nu.

— Tu l'es actuellement alors qu'est-ce que ça change ?

Elle l'entendit rire.

— Qu'est-ce que tu voulais ?

Clary lui fit face au moment où Neven passait un tee-shirt blanc. Il sortit son collier en forme de croix celte qu'elle n'avait jamais distingué auparavant.

— J'aime bien ton collier, lança-t-elle.

— C'était un cadeau de mon frère, dit-il en secouant ses cheveux mouillés.

Clary lui rendit son livre.

— L'Odyssée de Homère, dit-il. C'est une histoire que les adultes content à leurs enfants, leur inculquant la ruse d'Ulysse pour qu'ils s'en imprègnent dans les combats. Surprendre l'adversaire, le manipuler, et le doubler, il n'y a jamais de coups respectables. Je ne comprends pas pourquoi tu cherches à savoir qui était ta mère dans le monde des Sacrés.

Neven leva la tête sur elle.

— Tu as l'occasion de vivre en tant qu'humaine alors pourquoi vouloir entrer dans ce monde ? Contrairement à ce que tu crois, notre monde est plus cruel, plus stricte, plus exigent.

— Parce qu'il s'agit de ma famille, répondit simplement Clary. Et d'autre part, il s'agit de moi aussi.

Neven posa le livre près de lui.

— Tu es pleine de sentiments, Clary, tu devrais faire attention.

— Pourquoi ?

— Parce que les gens comme toi sont les premiers à mourir dans notre monde. Nous sommes constamment en guerre contre les Damnés, aucun soldat ne peut se permettre d'éprouver quoique ce soit. Les sentiments troublent nos capacités. L'amour notamment, il emplit de désirs ses hôtes... pour les Grecs c'était un mal qui devait être contrôler parce qu'il amenait à la dépendance. Un soldat dépendant est un soldat mort.

Les Élus de ParamoniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant