27/Le prince des ténèbres

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ALORS QUE CLARY CRUT MOURIR, un sifflement aigu se fit entendre suivi d'une explosion ; une flèche venait de se planter dans le mur du lycée. Des étincelles jaillirent, aveuglant autant Clary que la créature, une poudre dorée se libéra en un nuage ambré. On la saisit par les bras et elle se débattit, mais quand elle reconnut les mains tatouées qui la sortait du brouillard, elle souffla de soulagement.

Neven l'entraîna loin de la fumée, ils allèrent s'abriter derrière des voitures garées sur les trottoirs, Clary observa des cheveux blancs courant vers la créature qui laissait à présent entendre des aboiements plaintifs. Clary se frotta les yeux. Elle ne savait pas si elle avait réellement vu Delen se diriger vers le danger, il s'agissait peut-être d'une tâche dans sa vision. Neven leva la tête pour analyser les alentours, et Clary posa ses yeux irrités sur son arbalète qu'il tenait dans sa main.

— Neven ?

Neven s'assit sur l'herbe.

— Qu'est-ce que tu foutais au lycée ? grogna-t-il. Il y a un couvre-feu, Clary ! On a pour ordre de rentrer chez nous après les cours !

— C'est toi qui me fais une leçon de morale alors que tu as une arbalète dans les mains ?!

Il souffla, les lèvres serrées avant de poser sur elle des prunelles plus sereines, il l'inspecta du regard avec soin et se radoucit.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle. Pourquoi tu as une arbalète ?

— C'est moi qui ai tiré, répondit Neven. C'est une arbalète de chasse avec des flèches qu'on utilise pour aveugler les coyotes, tes yeux ont étés touchés ? demanda-t-il en prenant ses joues dans ses mains. Tu es blessée, je t'emmène à l'hôpital.

Clary repoussa ses mains, elle le dévisagea face à cette réponse peu cohérente.

— Neven, dis-moi ce qu'il y a là-bas, reprit-elle.

— Un coyote. Maintenant, laisse-moi voir si tes yeux ont été touchés par les éclats de la flèche...

— Qu'est-ce que ça peut te faire ?

— Je veux m'assurer que tu ne deviennes pas aveugle.

Il lui leva brutalement la tête, la contraignant à se laisser faire. Le contact de ses mains sur ses joues la fit s'enflammer, elle sentit son cœur s'accélérer.

— Tu n'as pas été gravement touchée par ma flèche, en revanche, pour ce qui est de tes blessures, tu dois aller à l'hôpital.

Clary baissa rapidement les yeux sur ses jambes lacérées, le palais sec. C'est quand elle prit conscience de ses blessures que la douleur survint. Neven retira sa veste de cuir et la mit sur les épaules de Clary qui grelottait de froid, il fit passer un bras sur son épaule et la souleva. Clary se laissa faire sans broncher. Neven l'entraîna vers sa voiture garée non-loin du lycée.

— Pourquoi m'as-tu sauvée ?

— Parce que cette ville n'a pas besoin d'un autre cadavre, répondit-il du tac au tac.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Il ne répondit pas. Son visage neutre lui fit comprendre qu'il valait mieux ne pas rebondir sur la question. Neven ouvrit la portière et déposa délicatement Clary sur le siège, à peine était-elle rentrée en contact avec le cuir, qu'elle dut se retenir à la portière.

— Tout va bien ?

— J'ai la tête qui tourne, répondit-elle.

— Tu viens d'être soumise à une forte dose d'adrénaline, c'est normal. Essaie de te détendre, je t'amène à l'hôpital.

Les Élus de ParamoniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant