32/Le journal intime

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EN CE MARDI MATIN, Clary était déterminée à faire en sorte de ne plus croiser Neven. Même si elle devait trouver un moyen pour lui rendre son journal intime. Tout commençait par rayer Neven de ce projet d'exposé ; Clary saisit son téléphone et composa le numéro donné par son professeur. Assise sur son lit, elle attendit patiemment que les sonneries se coupent. Quand enfin, elle entendit la ligne débuter.

— Monsieur Adamas ? C'est Clary Young à l'appareil.

— Mademoiselle Young, puis-je faire quelque chose pour vous ? demanda une voix rauque à l'autre bout du fil.

Clary se mordit la lèvre et expliqua en se triturant les mains :

— Voilà, il semblerait que mon binôme... du moins, le camarade que vous m'avez affecté sans mon consentement, ne veuille pas coopérer. Alors, je voulais savoir s'il était possible que je le fasse toute seule ?

Monsieur Adamas inspira longuement, puis il répondit :

— Mademoiselle Young, nous avons déjà eu cette discussion, il me semble. Je ne peux pas vous donner l'autorisation de travailler seule car cela signifierait que Monsieur Ceaillagh le ferait dans son coin. Je ne compte pas sur lui pour le faire tout seul, je vous avouerais alors que votre contribution est une bonne chose.

— Le problème est que Neven ne veut pas travailler sur ce projet et je serais extrêmement fâchée qu'il arrive à avoir une bonne note sur mon travail et non le sien.

— L'enseignement est parfois injuste mais c'est l'enseignement. Vous serez bénéfique pour ce jeune homme, Mademoiselle Young. Sur le peu de contrôles que vous m'avez remis, vous avez récolté d'excellentes notes, je suis sûre que vous allez vous en sortir. Je ne vous changerai pas de binôme, conclut-il. Et si vous ne faites pas cet exposé, je vous mettrai zéro tout aussi bien à vous qu'à Monsieur Ceaillagh, compris ?

Clary garda le flot d'injures qu'elle avait pour cet homme. Son plan tombait à l'eau. Si Neven ne venait pas à elle, c'est elle qui viendrait à lui. Clary envoya son téléphone sur son lit avant de se prendre la tête dans les mains et de pousser un profond grognement. La sonnerie de son téléphone la sortit de ses pensées, elle tendit le bras et sans s'attarder sur le nom de l'appelant, elle gronda :

— Quoi ?

— Wow, Clary, qu'est-ce qu'il y a ?

Clary soupira en reconnaissant la voix de Vicki.

— Je déteste Monsieur Adamas comme je déteste Neven Ceaillagh et ce foutu lycée ! s'exclama-t-elle.

— OK, je vois, marmonna Vicki. Bonjour à toi au fait, et qu'est-ce qu'il s'est passé ? Monsieur Adamas n'a pas voulu te changer de binôme ? Je croyais que Neven et toi étiez de grands amis, dit-elle avec ironie.

Clary se passa une main sur le front.

— En effet, concéda-t-elle. Je vais trouver Neven et l'obliger à travailler avec moi...

Vicki s'en moqua.

— Personne n'oblige Neven à faire quelque chose, lui dit calmement Vicki. Si tu as envie d'essayer et de comprendre à tes dépends encore une fois, vas-y. Tu es beaucoup trop à cran Clary, ça te dit que je vienne te chercher pour qu'on aille boire un café avec Brandon ? Il y en a un pas loin du lycée qui sert d'excellentes pâtisseries, ça pourrait nous détendre après ces derniers jours quelques peu... étranges.

Clary hocha la tête.

— Avec plaisir, j'ai besoin d'une pause en ce moment, murmura-t-elle.

— Alors habille-toi, j'arrive.

Les Élus de ParamoniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant